736 AUD ■mum rem augeret. C’eft de-là que vient le verbe fub-haflare, vendre en public , & le iubftantif fubhajlatio, vente ainfi exécutée, qu’on a francifé. Voy. Subiia-STATION. (H) * AUDACE, hardieffe, effronterie ( Grammaire); termes relatifs à la nature d’une aêtion, à 1 état de l’ame de celui qui l’entreprend, & à la maniéré a-vec laquelle il s’y porte. La hardieffe marque du cou» rage; Y audace de la hauteur; l’effronterie de la dérai-fon & de l’indécence . Hardieffe fe prend toûjours en bonne part; audace & effronterie fe prennent toûjours en mauvaife. On eit hardi dans le danger, audacieux dans le difcours, effronté dans fes propofitions. Nous difons avec raifon off audace fe prend toujours en mauvaife part : en vain nous objeâeroit-on qu’on dit quelquefois une noble audace ; il eft évident qu’a» lors l’épithete noble détermine audace à être pris dans un fens favorable ; mais cela ne prouve pas que le mot audace, quand il eft feul, fe prenne en bonne part. Il n’eft prefque point de mot dans la langue, qui ne fe puifle prendre en bonne part, quand on y joint une é-pithete convenable: ainfi Flechier a dît une prudente témérité, en parlant de Ad. de Turennc. Cependant un écrivain aura raifon quand il dira que le terme de témérité, & une infinité d’autres, fe prennent toûjours en mauvaife part. Il eft évident qu’il s’agit ici de ces termes pris tout feuls, & fans aucune épithete favorable uéceifaire pour changer l’idée naturelle que nous y attachons . * AUDE, riviere de France dans le bas Languedoc: elle a fa fource dans les monts Pyrénées, pâlie à Carcaifonne, & fe jette dans la Adéditerrauée. AUDIENCE, f. f. en général eft l’attention qu’on donne à quelqu’un qui parle. Ce mot eft dérivé du verbe latin audio, qui lignifie entendre ou écouter . Audience, en terme de Palais, lignifie l’affi-ftance des juges au tribunal, à l’effet d’oiiir les plaidoyers des parties ou de leurs avocats : c’eft en ce feus qu’on dit demander, folliciter l’audience, donner audience, lever Y audience. Une affaire ou caule d’audience, eft celle qui eft de nature à être plaidée, qui n’eft pas une caufe de rapport. Voyez Rapport. On appelle auifi audience le lieu même où s’aifem-blent les confeiilers pour oüir les plaidoyers; c’eft en ce fens qu’on dit venir à l’audience, fortir de Y audience : & le tems que dure la féance des juges; eu ce dernier fens on dit qu’une caufe a occupé trois, quatre ou cinq audiences . (II) Audience, fe dit auffi des cérémonies qui fe pratiquent dans les cours, lorfque des ambalfadeurs & des miniftres publics font admis à parler aux princes. Voyez Ambassadeur. Un tel ambaftadeur envoya demander audience, prit fon audience de congé, es5». On donne une audience folemnelle aux ambalfadeurs: celle qu’on accorde aux envoyés & aux rélidcns n’c-xige pas tant de cérémonial. L’ufage de toutes les cours exige qu’ils faiTent trois révérences avant que de fe couvrir & de s’afléoir, ce qu’ils ne font même qu’après en avojr apperçû le ligne que le roi leur en fait, après s’être aiîts & couvert lui-même. Lorfqu’il ne fe l'oucie point de les faire afifeoir, & fe couvrir, il relie debout & découvert lalnea, oppillaverunt caupones tabernas, Sic. Mais avant tout faudroit favoir ce que Agnellus a voulu entendre par le mot tabernas. Je trouve même dans la Table Peutingeriane plufieurs fois ce mot ad tabernas frígidas, Si aucun que je fâche jufqu’ici l’a interprétées pour hôtelleries. Dans les Taberna nommées par cet, auteur l’on vendoit du vin ÔC autres chofes à manger, mais il n’eft bien clair h l’on y donnoit encore à loger. Le concile de Tours du 813. par le canon XXI. ordonna que ne Presbytiri Tabernas ingrediantur comedendi bibtndive caujfa. Ara-niien Marcellin dans le liv. 28. ch. IV. hiftoir écrit à i’an 363. que Arapelius Préfet du Prétoire fiatuerat ne Taberna vinaria ante horam quartam aperiretnr. neve ad ufque prafiitutum diti fpatium li-xx cofiam proponcrent carncm , vel honeftus quidam mandens videretur in publico . Les Pellerins achetoient à manger de ces hôtelleries, niais après cela ils fe procuroient à loger chez les particuliers. L'Anpnime Salernitcn dans les paralipomenes publiés par Mura-tori Torp- u* p u. rcrum italic. nous fait voir les marchands de Amalphi qui allèrent à Tarant pour délivrer le Prince Siconolphe qui y éroit prifonnier .dura finis (dit-il) diei data fuijfet, illi bac, illac gradiebantur quafi Mavri, hujufmodi emittebant voces, qua~ tenus eis dar et manfionern Les concierges des prifons, émus par ces cris, les appeiloient en leur difant. Venite ér hac no fie hic rnant-te ; ¿r quodliket munus extnde date. Alors les marchands de Amalphi donnant à eux de l’argent leurs dirent: ad forum pergite da-pefque nabis emite, nec non prxfipua vina. Il» n’y avoient donc des auberges publiques, & l’on cherchoit un AUD lui-même. .Cette maniéré de marquer indireâeinent du mépris paife pour un affront. Après une audience obtenue, & fur-tout la première, il n’eft pas de la bien-le'ance de s’emprefler pour en obtenir une autre. (H) Audience, cour eccléfiaftique d’Angleterre, qui fe tient toutes les fois que l’archevêque veut connoître en perfonne d’une caufe. La cour d'audience connoît principalement des différends mûs au fujet des éleétions, des confervations, des réceptions des clercs, & des mariages. (H) Audience ou Audience royale, (Hiß. mod. ) nom que les Efpagnols ont donné aux tribunaux de jullice qu’ils ont établis dans l’Amérique. Ces tribunaux contiennent fouvent pluiieurs provinces dans leur reftort, qui pourtant eft limité; & ils jugent fans appel, comme nos parlemens. Les membres qui les com-pofent font à la nomination de la cour, qui y envoyé fouvent les Efpagnols naturels, & tout s’y décide fui-vant les lois du royaume. Quelques géographes modernes ont divifé la nouvelle Efpagne en audiences, fuivant le nombre de ces tribunaux. (G) AUDIENCIER, f. m. (Jnrifpr.) fe dit d’un huîlîier qui eft préfent à l’audience pour appeller les cau-fes, impofer filence , ouvrir ou fermer les portes, & autres offices. Grand A u d i E N c l e R , eft le nom d’un officier de la grande chancellerie, qui rapporte à AL le chancelier les lettres qui font à lceller, & qui y met la taxe. Il y en a quatre. On appelle Amplement audienciers , ceux qui font cette même fonition à la petite chancellerie. Il y en a quatre au parlement de Paris. (//) AUDIENS «a AUDE'ENS«« VADIENS, f. m. pl. (Hiß. eccléf.) hérétiques du iv. fiecle, ainfi appellés du nom d'Audius leur chef, qui vivoit en Syrie ou Méfopotamie vers l’an 342 ; & qui ayant déclamé contre les mœurs des eccléliaftiques, finit par dog-matifer & former un fchifme. Entr’autres erreurs il célébrait la pâque à la façon des Juifs, & enfeignoit que Dieu avoit une figure humaine , à la reifemblance de laquelle l’homme avoit été créé. Selon Théodoret, il croyoit que les ténèbres, le feu & l’eau n’avoient point de commencement. Ses feftateurs donnaient l’abfolution fans impofer aucune fa-tisfaâioti canonique, fe contentant de faire paifer les pénitens entre les livres facrés & les apocryphes. Ils menoient une vie très-retirée, & ne fe trouvoient point aux aiTemblées eccléfiaftiques, parce qu’ils difoient que les impudiques & les adulteres y étoient reçûs. Cependant Théodoret affûre qu’il fe commettoit beaucoup de crimes parmi eux. S. Auguftinles appelle Vadiens par erreur, & dit que ceux qui étoient en Egypte commu-niquoient avec les Catholiques. Quoiqu’ils fe fuflent donné des évêques, leur fefte fut peu nombreufe; leur héréfie ne fubfiftoit déjà plus, & à peine connoilfoit-pn leur nom du tems de Facuudus, qui vivoit dans le cinquième fiecle . Le P. Petau prétend que S. Auguftîn & Théodoret ont mal pris le fentiment des Audiens^ & ce qu’en dit S. Epiphane, qui ne leur attribue, dit-il , d’autres fen-timens que de croire que la reflemblance de l’homme avec Dieu confiftoit dans le corps. En effet,_ le texte de S. Epiphane ne porte que cela, & ce pere dit exprel-fément que les Jludiens n’avoient rien changé dans la do- afile dans les maifons des particuliers. Dans la France encore il n'y avoit pas la mode des Hôtelleries comme on peut voir dans les Capitulaires de Teudolphs Evêque d'Orléans cap. X V. dans lequel il parle de cette maniéré admonendi funt, ut hofpîtalitatem diligant, «5r nulli hofpitium prxbere detrefient & fi cui forte hofpt-tium prxfiiterint, nullam ab eo mercedem accipiant, ni fi forte tlle, qut a te recipitur, fponte fua aliquid det. Il dit le même Gualtier Evêque d’Orléans dans les chapitres donnés au public par Collotius C. viij. Bfuod fiquis Presbyter pro paupertate hofpitalitatem dicit y t antibus exhibere non pojfe : faltem in domo fua, eum libenter recipiat, falfamentum, focum, aquara , Jlramtn ad lefium ei prxfief, & mendum qux ei necejfaria funt, ei quxrere adjuvent. Cela s’mlinuoit comme dit Ricoiphe Evêque de SoiiTons dans le chap. XII. de la conflit, de l’année 889. Ne fi aliquis pauperum hofpîtium pofiulavent, impetrare non meruerit, extra domum jacens, vel a befitis eome-datur, vel frigore, a ut aliqua hyemis afperitate morsatur . Mais dans le Siecle XIII. St même plus avant, dans prefque toutes les villes d’Italie, y l'avoit des Auberges publiques. On peut voir la-deilus l’auteur de la Chronique de Parme, Tom. IX %erum Italie Cependant fi nous convenons que chez les Romains ils y *ureJ’t auffi, pouvons à jufte titre douter, qu’après l’inondation des Barbares qui ren-verferent toute l’économie du Gouvernement civil, furent abolies, puifque après cela, perfonne ne recevoir chez foi aucun Faute donc des Auberges publiques, le cité Muratori eft perfuadé être derivee, par toute l’Italie , la Fondation des Hôpitaux pour les Pellerins ^ Voy* VsArtiile Hôpital. (£)