698 ATM La raifon de cette différence doit être attribuée à la quantité de vapeurs & d’exhalaifons groffieres , dont l’air elt chargé, & qui ell bien plus conlidérable dans la partie inférieure de V atmofphere qu’au-deflfùs . Ces vapeurs étant moins diadiques, & moins capables par cônféquent de raréfaction que l’air pur, il faut nécef-fairemeftt que les raréfactions de l’air pur augmentent en plus grande raifon que le poids ne diminue. Cependant M. de Fontenelle explique autrement ce phénomène, d’après quelques expériences de M. de la Hire; il prétend que la force élaltique de l’air s’augmente par l’humidité; & qu’ainfî l’air qui eft proche le fommet des montagnes, étant plus humide que l’air inférieur, elt par-là pius élaftique, & capable d’occuper un plus grand cfpace qu’il ne devroit occuper naturellement, s’il étoit plus l'ec. Mais M. Jurin foutient que les expériences dont on fe fert pour appuyer cette explication, ne font point du tout concluantes . Append. ad Varen. Géograph. M. Daniel Bernoulli donne dans l'on Hydrodynamique une autre méthode pour déterminer la hauteur de Patmofphere : dans cette méthode, qui elt trop géométrique pour pouvoir être expofée ici, & mife à la portée du commun des leâeurs, il fait entrer la chaleur de l’air parmi les caul'es de la dilatation . La réglé des comprenions en raifons des poids ne peut donner la hauteur de l'atmofphere ; car il faudrait que cette hauteur fût infinie, & que la denfité de l’air fût nulle à fa furface fupérieure. 11 feroit plus naturel de fuppofer la denfité de l’air proportionnelle , non au poids comprimant, mais à ce même poids augmenté d’un poids confiant ; alors la hauteur de P atmofphere feroit finie, & ne feroit pas plus difficile à trouver que dans la première hypothefc , comme il eft démontré dans le "Traité des fluides, imprimé chez David 1744. Quoi qu’il en foit, il eft confiant que les raréfactions de l’air à différentes hauteurs, ne fuivent point la proportion des poids dont l’air eft chargé; par cônféquent les expériences du baromètre , faites au pié & fur le fommet des montagnes, ne peuvent nous donner la hauteur de Vatmofphere ; puifque ces expériences ne font faites que dans la partie la plus inférieure de l’air. atmofphere s’étend bien au-delà ; & fes réfraâions s’éloignent d’autant plus de la loi précédente, qu’il eft plus éloigné de la terre. C’eft ce qui a engagé M. de la Hire, après Kepler , à fe fervir d’une méthode plus ancienne, plus ¡impie & plus fûre pour trouver la hauteur de Vatmofphere : cette méthode eft fondée fur l’obfer-vation des crépufcules. Tous les Aftronomes conviennent que quand le fo-leil eft à dix-huit degrés au-deffous de l’horifon, il envoyé un rayon qui touche la furface de la terre , & qui ayant fa direction de bas-en-haut, va frapper la fur-face fupérieure de Y atmofphere ; d’où il eft renvoyé jufqu’à la terre, qu’il touche de nouveau dans une direction horifontale. Si donc il n’y avoit point d’atmofphere , il n’y auroit pas de crépufcule : par cônféquent fi Y atmofphere n’étoit pas auffi haute qu’elle eft, le crépufcule commencerait & finirait quand le foleil feroit à moins de 18 degrés au-deffous de l’horifon , & au contraire: d’où on peut conclure que la grandeur de l’arc dont le foleil eft abaiifé au-deffous de l’horifon, au commencement & à la fin du crépufcule, détermine la hauteur de Vatmofphere. Il faut cependant remarquer qu’on doit foultraire 32' de l’arc de i8d, à caufe de la réfraction qui éleve alors le foleil plus haut de 32' qu’il ne devroit,être ; & qu’il faut encore ôter 16 minutes pour la diltance du limbe fupérieur du foleil ( qui eft fuppofé envoyer le rayon ) au centre de ce même aftre, qui eft le point qu’on fuppofe à i8d moins 32': l’arc reftant fera par cônféquent de 17e* 12'; & c’eft de cet arc que l’on doit fe fervir pour déterminer la hauteur de Y atmofphere. Les deux rayons , l’un direCt l’autre réfléchi , qui font tous deux tangens de la furface de la terre, doivent néceftairement fe couper dans Y atmofphere, de maniéré qu’ils faffent entr’eux un angle de 17Î 12', & (1) L'atmofphere non» te expérimenter de très-grands avantages non pas feulement par rapport à la lumiere , mais par rapport aufli à la chaleur. Elle n’eft jamais fi épaiffe ni fi profonde qui puifle nous intercepter tants des rayons à nous faire fentir un froid infuppor- tables mais au contraire avec fon épaifleur c’eft la caufe de la chaleur néceflaire à la vie des plantes 8c des animaux . Les exhalations Sc les vapeurs, dont l’atmofphere eft corapoiée, fe rem- pliflent des parties calorifiques qui partent du foleil, 8c caufent ainfi d’aitant plus de chaud» qu'ils font en plus grand nombre à les re- ATM que l’arc de la terre compris entre les points touchans foit aufli de i7d 12': donc par la nature du cercle, une ligne qui partirait du centre , & qui couperait cet arc en deux parties égales , rencontrerait les deux rayons à leur point de concours. Or il eft facile de trouver l’excès de cette ligne fur le rayon de la terre ; & cet excès fera la hauteur de Y atmofphere . M. de la Hire a trouvé par cette méthode la hauteur de Yatmo-here de 37223 toifes, ou d’environ dix-fept lieues de rance. La même méthode avoit été employée par Kepler : mais cet aftronome l’avoit rejettée par cette feule raifon qu’elle donnoit la hauteur de Yatmofphere 20 fois plus grande qu’il ne la croyoit. Au relie , il faut obferver que dans tout ce calcul l’on regarde les rayons direét & réfléchi comme des lignes droites; au lieu que ces rayons font en effet des lignes courbes, formées par la réfraction continuelle des rayons dans leur paifage par les couches différemment déniés de Y atmofphere. Si donc on regarde ces rayons comme deux couches femblables, ou plutôt comme u-ne feule & unique courbe, dont une des extrémités eft tangente de la terre, le fommet de cette courbe, également diftant des deux extrémités, donnera la hauteur de Yatmofphere : par cônféquent on doit trouver cette hauteur un peu moindre que dans le cas où on fup-pofoit que les deux rayons étoient des lignes droites ; car le point de concours de ces deux_ rayons qui touchent la courbe à fes extrémités, doit être plus haut que le fommet de la courbe, qui tourne fa concavité vers la terre. M. de la Hire diminue donc lahauteur de Y atmofphere d’après ce principe , & ne lui donne que 36362 toifes, ou 16 lieues . Hift. de Pacad. roy. des Sciences an 171 *3 ■» pag- 61. Voy. les articles Réfraction b3 Cre'puscule, &c. (O Sur Y atmofphere de la lune & des planètes , 'voyez les articles Luxe £ÿ Planete. Sur Y atmofphere des cometes & du foleil , voyez Comete isf Soleil; voyez auffi T a c h e s , Aurore b o re'ale, b3 Lumière zodiacale. Atmofphere des corps folides ou durs, eft une efpe-ce de ffphere formée par les petits corpufcules qui s’échappent de ces corps. Voy. Sphere b3 Emanation. M. Boyle prétend que tous les corps, même les plus folides & les plus durs, comme les diamans, ont leur atmofphere . Voyez Diamant, Pier re p R E'-c 1 e u s e . Voy. aujfl Aimant, Magnétisme, &c. (0) * ATOCK ou ATTOCK, capitale de la province de même nom, au Mogol en Allé, au confluent du Nilao & de l’Inde. Long. 90. 40. lat. 32. 20. * A T O L L O N ou ATTOLLON, fub. m. ( Géog. ) amas de petites îles qui fe touchent prefque. Les Maldives font diftribuées en treize atollons. * ATOME, { Hift. nat. ) animal microfcopique, le plus petit, à ce qu’on prétend , de tous ceux qu’ ou a découverts avec les meilleurs microfcopei . On dit qu’il paraît au microfcope, tel qu’un grain de fable fort fin paroît à la vûe , & qu’on lui remarque plu-fieurs pîés, le dos blanc, & des écailles. Atomes, f. m. petits corpufcules indivifibles, qui, félon quelques anciens philofophes, étoient des élémens ou parties primitives des corps naturels. Ce mot vient d’à privatif, & de je coupe. Voyez Atomis- M E . Atomes fe dit auffi de ces petits grains de pouffiere qu’on voit voltiger dans une chambre fermée, dans laquelle entre un rayon de foleil. ATOMISME, P hyfi que corpufculaire très-ancienne . Strabon , en parlant de l’érudition des Phéniciens, dit (lib. XVI. p ■ f2i. édit. Genev. Voyez auffi Sextus Emp. adv. Math. pag. 367. édit. Gen.)„ S’il „ en faut croire Pofidonius, le dogme des atomes eft „ ancien, & vient d’un Sidonien nommé Mofchus, qui ,, a vécu avant la guerre de Troie,, . Pythagore paroît avoir appris cette doârine en Orient ; & Ecphantus , céie- tenir. Si l’atmofphere eft rare 8c déliées ils percent 8c s'en vont, 5c Tambient n’en refte pas échauffé. La chaleur eft bien plus gran. de à mefure que nous fomrues plus près de fa fource 8c que les rayons tombent direâement: mais pour cela lur les hauteurs des montagnes dires les Cordilléras, y faira-t-il une chaleur plus grande , qu'à aucune autre partie de la terre î point du tout ; au con. traire il y fait un froid très - fenfible , 8c la neige s’y perpétué; l'atmofphere fera la caufe de ces événement. (0)