776 AZU nîs & le Biledulgérid ; d’où ils ont eu quelquefois la hardiefle d’attaquer les fouverains de,Tunis. Leur chef porte le titre de roi de Cuco. Ils parlent la langue des Berberes, & l’Arabe. Us fe font honneur d'être Chrétiens d’origine. Us haïflent les Arabes & les autres peuples d’Afrique; & pour s’en diftinguer, ils fe laiflent croître la barbe & les cheveux. 11s ie font de teins immémorial à la main ou à la joue, une croix bleue avec le fer. On attribue cet ufage aux franchifes que les empereurs Chrétiens accordèrent anciennement à ceux qui avoient embraffé notre foi, à condition qu’ils le témoigneraient par l’impreflion d’une croix au vifage ou à la main. D’autres habitans d’Afrique portèrent aufiî le ligne de la croix : mais peu à peu ce ligue s’eft défiguré, & à la longue il a dégénéré en d’autres traces qui lie lui relTemblent plus. On dit que les filles des Arabes prétendent s’embellir en fe gravant avec des lancettes diverfes fortes de marques fur le fein, fur les mains, fur les bras, & fur les piés. * A Z U M A R, ( Géog. ) ville du royaume de Portugal dans l’Alentéjo, entre Portalegre & Elvas. AZUR, f. m. eft la couleur bleue du firmament. Cette couleur vient, félon Newton, de ce que les vapeurs dont l’air eit rempli, & peut-être les particules mêmes de l’air, refléchiiTent les rayons bleus en plus grande quantité que les autres. Quoique l’air paroilTe n’avoir par lui-même aucune couleur, la couleur bleue du firmament a fait penfer à beaucoup de philofophes, que ce fluide étoit bleu aufii-bien que l’eau de la mer. Voyez Bleu, Couleur, Firmament, &c. (0) A z u R ( pierre d’ ) . Voyez Pierre b’a z u r . * Azur faélice, {Chimie.) Idazur faétice n’eft autre chofe qu’un verre bleu réduit en poudre. Si cette poudre eft un peu grofiîere , il s’appelle azur à poudrer : iî elle eft d’une grande finefle, on l’appelle azur fin ou à'émail. Le doéteur Krieg, cité par M. Hellot dans un mémoire du recueil de l'Académie royale des Sciences, année 1737, page 228, décrit dans les Tranfiaflions philofophiques, *•. 393, la maniéré de conduire le Imalt jufqu’à l’état d'azur. Nous nous contenterons de donner ici l’extrait de fon mémoire, renvoyant à l’article Smalt un plus grand détail & les obfervalions de M. Hellot, fur la maniéré de connoître le cobalt propre à la fabrique du verre bleu . Voyez done_ Smalt. „ Le imalt, dit le doâeur Krieg, eft fait de cobalt „ ou cadmie naturelle: c’eft une pierre grife_& bril-■ lante qu’on trouve en quantité dans 1 es environs de „ Snéeberg, & dans quelques autres endroits du Woigt-„ land , en Franconie. Cette mine eft fouvent mêlée „ de marcaflite , quelquefois de mine d’argent & de „ mine de- cuivre, on y rencontre même de l’argent „ pur en forme de poil, mais rarement. Il décrit en-fuite la maniéré d’en féparer le fluor inutile, par des moulins à pilons & par un courant d’eau, & la maniéré de torréfier ou rôtir la partie pefante que l’eau n’a pas entraînée, pour en faire évaporer le foufre & l’ar-fénic; il donne la figure des fourneaux où fe fait la torréfaêlion, & celle des tuyaux coudés des cheminées, où l’arfénic fe fublime & fe raflemble . IJ pâlie enfuite au procédé de la vitrification de la mine rôtie en fmalt, par ie moyen des cailloux calcinés & de la potaife qu’on y mêle; & il finit par la figure des moulins à pilons, qui réduifent ce fmalt en poudre connue ici fous le nom d’azur. Sur quoi il faut obferver, ajoûte M. Hellot, que la matière colorante du cobalt étant unie par le feu à la frite, a différens noms dans le pays, félon les différons états de fa fonte; on l’appelle fafre, quand le mélange de la mine avec le fable & le fel alkali commence à couler dans fon bain . On le retire quelque- ( 1 ) L’azur faâice félon M. Alpbonfe Barba, fe fait en pofant des lames minces, d’Argent pleines de trous, & frotées de mercure, fur un vafe plein de bon vinaigre, placé dans nn fumier chaud ; Il faut diffoudre un peu de fel Ammoniac dans le vinaigre, & au bout de vingt-jours on racle l’azur. L’azur plus ordinaire qu’on appelle en Italie ^iurntto dont on fe fert plus communément en peinture fe fait de la forte . Prenez zo onces du fang de bœuf léché au four & bien rôti dans un poêlon, 8c le froiffez: prenez aufli zo onces d’engrommellure du vin blanc purifiée en le brûlant dans un pot avec zo onces du fel de nitre: le foulez & le mêlez avec le fang déjà préparé . Après cela mettez tout dans un creufet bien couvert & luté, donnez lui un feu violent par trois heures environ. Il faut le laiflèr refroidir fans le découvrir, puis ôter la matière qui eft dans le creufet, la faire en pièces très-petites 8c la mettre dans une marmite à bouillir par trois quarts d’heure avec dix livres de feize onces d’oati pure de foutaise. Cependant on faita bouillir dans un* AZU fois en eet état de demi-fonte , pour le tranfporteren Hollande, où l’on en achevé la vitrification, & l’on perfeâionne la couleur par des additions de matières qui font encore le fecret de la fabrique. On le nojD” me fmalt, quand le mélange eft exa&ement vitrifie, & dans un bain calme & line. En cet état, on le retire avec de grandes cueillieres pour lejetter dans 1 où ce verre bleu fe refond, & en devient plus ailé à pulvérifer. Ce verre étant réduit en poudre, prend, comme nous l’avons dit au commencement de cet article, le nom d’azur à poudrer, fi cette poudre eft grofiîere; & celui d’azur fin ou d'émail, li elle elt d’une grande fineife. A in il l’azur en poudre tf eft autre choie, comme on voit, que l'azur en pierre ou le fmalt porphyrifé. Il en vient d’Allemagne & de Hollande; ce dernier eft le plus cher, & fon bleu approcjie plus de l’outremer. Aufli l’appelle-t-on outremer de Hollande ou outremer commun On croit dans le commerce & dans les at-teliers , qu’il faut que celui d’Allemagne foit grenu, fableux, & foncé pour être bon; qu’au contraire celui de Hollande n’eft bon que pâle & fin. On fait que cet émail fert à peindre des fleurs & des compartimens bleus fur la fayence & fur la porcelaine qu’on fabrique en Europe . Voyez Fayence £3* Porcelaine. Mais on ne favoit peut-être pas, a-vant que M. Hellot l’eût dit, que depuis que les Chinois le fubftituent à l'azur naturel qu’ils employoient autrefois , le bleu de leur porcelaine moderne eft de beaucoup inférieur au bleu de la porcelaine ancienne. La pierre d'azur naturel & minéral fe nomme a la Chine yao-Toutfou, ou porcelaine de Toufou. Elle ne vient point de Toufou, mais de Nankin-Chequian. On en trouvoit aufli autrefois dans l’île de Hainan : mais aujourd’hui ces deux mines en fourniflent lî peu, & cette matière eft par conféquent devenue fi chere & fi rare, que les Chinois ne fe fervent plus que de l’émail ou azur en poudre fine, que les Hollandois leur portent . M. Hellot tient cette obfervation d’un officier des vaifleaux de la compagnie des Indes. Mémoire de l’académie des Sciences, année 1737, page 228. Azur: on ne fe fert de cette couleur, en Peinture, que dans certains ouvrages, tels que les fonds de quelques rehauflés d’or, d’écriteaux en lettres d’or, iÿc. Lorfqu’on veut l’employer, il faut que les objets ou lettres d’or, autour desquelles on le répandra, loient faites & bien féchées : alors on applique une couche de blanc de plomb délayé à l’huile, fur le fond & autour de ces lettres ; puis on faupoudre aufli-tôt avec cet azur, en le laiflant tomber un peu de haut fur le blanc auquel il s’attache. On releve la toile ou planche fur laquelle on fait l’ouvrage; & l’azur qui ne s’eft point attaché au blanc s’en va. On laiiTe fécher ce blanc; enfuite avec une plume on achevé de nettoyer l’ouvrage, en enlevant l’azur qui pourrait être rèfté fur l’or, ainfï que celui qui ne tenoit pas au blanc. (A) ( 1). Azur, terme de Blafion, couleur bleue dans les armes de toutes les perfonnes de condition inferieure à celle des barons. Poyez Couleur. Dans les éraflons des nobles on appelle le bleu fa-phir, & on l’appelle jupiter dans ceux des fouverains. Dans les armoiries gravées, on le repréfente par des raies ou. des hachures tirées horifontalement. Les François préfèrent cette couleur à toutes les autres, parce que les armoiries de leur monarque font au champ d'azur. (Z7) * AZU RI, (Géog.) petite ville de la Dalmatie dans le golfe de Venife, vis-à-vis de Sebenico. Il n’y a dans cette île aucun lieu important'. AZU- autre marmite pareillement 8c avec autant d’eau zo onces d’Alun/ de roche concaflé, & dans une troiiieme , comme çà, 4 onces de vitriol verd rougi , qu* on rorugit fur le feu dans un petit poêlon de fer en le brouillant continuellement . Les trois eaux quand il feront tiedes il faut les déchanter & doucement peu-à-peu les mêler enfemble dans un vafe bien vitré, ôc y jetter deflus quinze livres d’eau pour précipiter la couleur. A chaques 24 heures pendant huit jours on changera l’eau, & après avoir déchanté la derniere fois diligemment 8c ôtée l’eau au poflîble on y mêlera une once & demie d’efprit de nitre, ou bien trois onces & demie d efpnt de vitriol, 8c pour defécher la matière on la mettra fous uû couloir de laine fourré du papier brouillard, où fe laiifera jufqu’a ce que ne foit féche fans la mettre au foleil, & vous aures 12 onces d’^ax#-retto, qui fe vend dix fois plus qu'il ne vaut pas. {£) N