I. *4 N A R ïnmuagnesHercyniennes, à l’orient par la forêt Hercynienne, au midi par le Danube, & au couchant par les Hermaudures: de cette façon leur pays renfermoit le haut palatinat ou le palatinat de Bavière, avec la landgraviat ic Leuchtenberg. Nous apprenons de Dion, que ces peuples fubfiftoient encore du tems des Antonins, car il les *net au nombre des nations qui confpirerent contre les Romains, (û. J.) NARNI, (Géogr. ) on l’appelloit Nequmum reion Tite-Live, liv. X. chap. ix. à caufe de la difficulté des chemins qui y conduifent ; petite ville très-ancienne d’Italie au duché de Spolete, dans l’état eccléfiaftique, avec un évêché fuffragant du pape. L’an de Rome 45-4, le conful M. Fulvius Pétunias triompha des Né* auiniens & des Samnites confédérés. Elle rélifta plus heureufement aux forces d’Annibal dans le tems qu’il ra-vageoit l’Italie; mais dans le xvj. (iecle, l’armee de Charles V. & des Vénitiens, s’en rendit maître, & y commit des ravages inexprimables ; elle eft heureui'ement reilufcitée de fes cendres: on y voit encore quelques re-ftes d’un pont magnifique, qu’on dit avoir été conftruit par Augufte, après la défaite des Sicambres, & de leurs dépouilles; il étoit bâti de grands quartiers de marbre joiuts enfemble par des bandes de fer, & fcellées en plomb. Nanti eft en partie fîtnée fur la croupe, & en partie fur la pente d’une montagne efearpee, à 7 lieues S. O. de Spolete, & à if N. E. de Rome: la Néra paflè au bas de Nanti; fa long, eft 30. 1S■ ht. 42- Cette petite ville a produit quelques gens de lettres, mais elle doit principalement fe vanter d’avoir donné la nailTance à l’empereur Nerva. Vieillard vénérable quand il monta fur le trône pour remplacer un monftre odieux , il fe fit adorer pailla fageftie, par fa douceur, & par fes vertus. Il n’euH?as de plus grande joie que de penfer & de dire en lui-même: Par-tout eu ce moment on me bénit, on m'aime, On ne voie point le peuple à mon nom s'ail armer, Le Ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer, Leur fombre inimitié• ne fuit point mon viftge , Je vois par-tout les coeurs voler â mon pajfage. Enfin il mit le comble à fa gloire en adoptant Trajan, l’homme le plus propre à honorer la nature humaine: ainfi le premier Antonin adopta Marc-Aurele. (D. J.) NARO, ( Géogr. ) Nara, ville de Sicile, dans la vallée de Mazzara, près de la fource de la riviete de Naro, à 10 milles au levant de Gergenti. Long. 31. jy. ht. 37 10. _ ( Naro, (Grog.) rivière de la Sicile, dans la vallée de Mazza a. Elle prend fa fource auprès^ de la ville qui porte ton nom, court du côté du midi, & fe jette dans la mer d’Afrique, auprès de Vallone di Mole. NARRAGA {Géog. anc.) fleuve aux environs de la Babylonie, félon Pline, /. FI. c. xxvi. C’eft le canal ou la branche la plus occidentale de l’Euphrate, & ce canal a été creufé de main d’homme. Ptolmnée, l.V. t. xx. l’appelle Maarfares, & Ammien Marcellin, /. XXIII. le nomme Manias. (D. J.) NARRATION, f. f. (Belles Lettres.) dans l’élo-quence & dans l’fvftoire eft un récit ou relation d’un fait ou d’un événement comme il eft arrivé, ou comme on le fuppofe arrivé. Il y en a de deux fortes, l’une fîmple & hiftorique,dans laquelle l’auditeur ou le leéteur eft fuppofé entendre ou lire un fait qui Int eft tranfm s de la fécondé main : l’autre artificielle & fabuleufe, où l’imagination de l’auditeur échauffée prend part au récit d’une chofe, comme fi elle fe palfoit en fa prétence. La narration, félon les Rhéteurs, eft la fécondé par-lie du difcours, c’eft à dire, celle qui doit fuivre immédiatement l’exorde. Voyez Oraison oh Discours. Dans l’hiftotre, la narration fait Je corps de ¡’ouvrage; & fi l’on en retranche les réflexions incidentes, les épifodes, les digreflibns, l’niftoire fe réduit à une (impie narration. Voyez Histoire. Cicéron demande quatre qualités dans la narration, favoir, clarté, probabilité, brièveté & agrément. On rend la narration ciaire, en y obfervant l’ordre des tems, enforte qu’il ne réfulte nulle confufion dans l'enchaînement des faits, en n’employant que des termes propres & ufités, & en racontant l’aétion fans interruption . Elle devient probable par le degré de confiance que mérite le narrateur, par la fimplicité & la fincérité de fop récit, par le foin qu’on a de n’y rien faire entrer N A R de contraire an fens commun ou aux opinions reçues, par le détail précis des circonftances & par leur union, enforte qu’elles 11’impliquent point contradiction, & ne fe détruifent point mutuellement. Lî brièveté coulille à ne point reprendre les chofes de plus haut qu’il n’eft néceiïaire , afin d’éviter le défaut de cet auteur ridicule dont parle Horace, qui gemin» bellum trojanum orditur ab ovo, & à ne la point charger de circonftances triviales ou de détails inutiles. Enfin on donne à la narration de l’agrément en employant des expreflîons nombreufes d’un fon agréable & doux, en évitant dans leur arrangement les hiatus & les diffonnances, en choilïffant pour objet de fon récit des chofes grandes, nouvelles, inattendues, en embellilFant fa diétion de tropes & de figures, en tenant l’auditeur en fufpeus fur certaines circonftances intérellantes, & en excitant des mouvemens de trifteffe ou de joie, de terreur ou de pitié. Voyez Nombre, Cadence, Figures, Passions, é*rV. C’eft principalement la narration oratoire qui compofe Ces ornemens; car la narration hirtorique n'exige qu’une fimplicité mâle & majerteufe, qui coûte plus à un écrivain que tous les agrémens du ftyle qu’on peut répandre fur les fujets qui font du reffort de l’éloquence. Il ne fera pas inutile d’ajouter ici quelques observations fur les qualités propres à la narration oratoire. Ie. Quoiqu’on recommande dans la narration la lim-plicité, on n’en exclut pas toujours le pathétique. Cicéron, par exemple, remue vivement les pallions, en décrivant les circonftances du fupplice de Gavius, citoyen romain, qui fut condamné à ét é battu dq verges, par l’injuftice & par la cruauté de Verrès. Rien n’eft plus touchant que le récit qu’il fait de la mort des deux Phi-lodamus pere & fils, tous deux immo'és à la fureur du même Verrès, le pere déplorant le fort de fon fils, & le fils gémiffant fur le malheur de fon pete. Il y a donc des caufes qui demandent une narration touchante & paffionnée, comme il en eft qui n’exigent qu’une exacte & tranquille expofition du fait . C’eft à l’orateur fenfé à di'îinguer ces convenances & à varier fon (tyle, félon la différence des matières. 2°. Pour les caufes de peu d’importance, comme font la plûpart des caufes privées, il faut relever la médiocrité du fujet par une diétion lïmple en apparence, mais pure, élégante, variée. Sans cette parure elles paroiffent trilles, feches, ennuyeulès ; on doit même y jetter quelques penfées ingénieufes, quelques traits vifs, qui piquent la curiofité, & qui foutiennent l’attention. 30. A l’égard des caufes où il s’agit d’un crime ou d’un fait grave, d’un intérêt public, elles admettent clés mouvemens plus forts ; on y peut ménager des furpriles qui tiennent l’efprit en fufpeus, V faire entrer des mou-vemens de joie, d’admiration, d’étonnement, d’indignation, de crainte & d’elpérance, pourvu que l’on fe fou-vienne que ce n’eft pas là le lieu de terminer ces grands fentimens, & qu’il fuffit de les ébaucher; car l’exorde & la narration ne doivent avoir d’autres fon étions que de préparer l’efprit des juges à la preuve & à la pero-raifon. (G) Narration, eft un mot dont on fait particulièrement ufage en poéfie, pour lignifier l’aftion ou ^événement principal d’un poème. Voyez Action ou Fable. Le P. le Bolïù obferve que l’aétion en poéfie eft fo-fceptible de deux fortes de narrations oratoires, & que ces deux fortes de narrations condiment deux efpeces de grands poèmes. Les aétions dont le récit eft fous une forme artificielle ou aéFve conftituent les poèmes dramatiques. Voyez Drame.- Celles qui font feulement racontées par le poète, comme hiftorien, forment les poèmes épiques. Voyez Epopée. \ \ Dans le drame, la narration mile en aélion eft le fond unique & total du poème: dans l'épopée, l’aétion mife en récit n’en fait qu’une partie; mais à la vérité la partie principale. Elle elt précédée par une propo* fition & une invocation que le même auteur appelle prélude, & que d’autres nomment début, & elle eft fréquemment interrompue par le poète dans les endroits où il parle en perfonne, pour demander aux leéteurs êt aux dieux de la bienveillance, de l’indulgence, du fecours, ôt dans ceux où il raconte les faits en hiftorien. Voyez Invocation. t La narration du poème épique renferme l’aétion entière, avec fes épifodes, c’eft-à-dire, avec les ornemens dont le poète l’accompagne. Voyez Episode. Dans cette partie l’aétion doit être commencée, continuée & finie, c’elt-à-dirç, qu’on doit apprendre les eau-