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NET
    Net, dans le Commerce, fignifie quelque chofe de pur, & qui n’a point été altéré par le mélange de rien
    Ainlf on dit que le vin eft net, quand il n’eft point fall!fié ou mélé, avec d’autres matières; on dit que le café, le riz, le poivre, &c. font nets, quand on en a ôté toutes les ordures & les faletcs.                 .
    On dit d’un diamant qu’il eft »ef, quand il n a point de tache ni de paille; d’un cryftal, qu il eft net, lorfqu il eft tranfparent en tous fens.
    Net fe dit auffi de ce qui refte de profit fur une marchand ife, après en avoir payé tous les impôts, en un mot, du profit clair qui en revient.
    Ainli noos difons: le barril de cochenille coûte 45-0 liv. le droit eft de qo 1. refte donc 400 1. net.
    Net fe dit pareillement dans les affaires qui font claires, fans difficultés, qui ne font point embrouillées. Les affaires de ce négociant font nettes, tans embarras .
    Net fe dit auffi du poids d’une marchandife toute feule, abftraâion faite du fac,de l’étui, de l’emballage, & même de l'ordure dont elle eft mêlée. Ou dit en ce fens : cette balle de café pefe cinq cent livres, il y a de tarre cinquante livres, pourtant refte net quatre cent cinquante livres.
    Net provenu, expreffion dont fe fervent les Négo-cians pour marquer ce qu’un effet a rendu, toutes tarres & frais déduits. Le net provenu de la vente de vos laines fe monte à 2500 livf On fe fert quelquefois dans le négoce de ces mots étrangers, net procedido, pour dire net provenu. Diél. de Commerce. (G)
    Net ou propre, fe dit, dans l'Ecriture, d’un ca-raéfere dont les traits font dans leur plénitude naturelle, point chargés d’encre, ou de niajufeules trop grandes ou en trop grand nombre; ce qui le rend agréable à lire.                                      .
    Net, terme de Jouailliers^ ce mot fe dit anin de ce qui eft fans tache, fans défaut. Les marchands-Jooailliers difent qu’un diamant eft net, quand il n’a ni pailles, ni gendarmes. On dit des pierres précieufes, qu’elles font glaceufes ou caffidoineufes, quand il y a des taches, des nuées qui font qu’elles ne font pas tout-à-faît nettes. Du cryftal net eft celui qui eft tout-à-fait tranfparent.
    NETE , adj. vît» ( Mufique . ) C’eft ainli que s'appelait chez les Grecs, la plus aiguë ou la quatrième corde du troifieme & du quatrième tétracorde.
    Quand le troifieme tetracorde étoït conjoint avec le fécond, c’étoit le tétracorde fynnemenon, & fa nete s’ap-pelloit nete fynnemenon.
    Ce troifieme tétracorde portoît le nom de diezeugme-non, quand il étoit disjoint d’avec le fécond, & fa nete s’appelloit auffi nete diezeugmenon.
    Enfin, le quatrième tétracorde portant toujours le nom d'byperboleon, fa nete s’appelloit auffi toujours nete hy-perboleon. Voyez SYSTÈME, TÉTRACORDE.
    Nete, dit Boëce, quafi neate, id-eft, inferior. Car les anciens dans leurs djagrames mettoient en bas les fons aigus & les graves en-haut. (S)
    NKTOIDES, en Mufique, foRs aigus. Voy. Lepsis. NÉTOPION, (Hiß. des drogues.) en grec tlr^n», nom donné par les anciens à un oignement ou onguent précieux & très-odoriférant, compote d’un mélange de fines épices, comme le fpicatum, le comagenum & le ftifinum ; les dames romaines en ufoient par luxe. Hippocrate le preferit affez fréquemment dans les maladies de la matrice; il le confeille auffi contre la furdité > quand elle eft caufée par des humeurs groffieres & vif-queufes raflemblées dans la première chambre de l’oreille. Le mot nétopion défigne quelquefois l'onguent égyptiaque, 5t quelquefois auffi, l'huile d'amandes douces . ( d. y. )
      NETÖT1 LITZE, (Hiß. mod.) efpece de danfe que l’on faifoit en préfence du roi du Mexique, dans les cours de fou palais. Cette danfe fe faifoit au fon de deux efpe-ces de tambours, d’un fon tout différent, ce qui pro-duifoit une mulîque peu agréable pour les Efpagnols qui en furent témoins. Les principaux feigneurs, parés de leurs p'ns beaux ornemens & de plumes de différentes couleurs, étoient les aéteurs de cette comédie. Dans les grandes occafions , les danfeurs étoient quelquefois au «ombre de dix mille: la danfe n’en étoit pas plus confufe pour cela ; elle ¿toit accompagnée de chants que le peuple xépétoit en chœur, & de mafearades.
      NETTOYER, v. aâ. (Gram.) c’eft ôter les ordures . Il fe dit des chofes matérielles: comme nettoyer un habit, un verre; &c. & des chofes intclleétuelles, nettoyer fes idées, &c.
      Nettoyer les épices, les drogues, àre. en ,Pharmacie, c’eû en ôter les immondices, les ordures &
                                                                                          NE T
la pouffiere qui y font mêlées, & féparer le bon du mauvais: c’eflla même chofe que monder. Voyez Monder.
   Nettoyer, (Fortifie.) terme dont on fe fert quelquefois dans la guerre des Jieges, pour exprimer l’aéüotl d’une fortie, lorfqu’ellea comblé la tranchée, & qu’elle en a chaffé l’ennemi. Ainli nettoyer la tranchée, c’eft en chaffer l’ennemi, & la détruire ou combler. (R) Nettoyer, Rectifier, (Jardinage.) fe dit d’une tulipe panachée, qui n’étant pas bien nette la première année, fe nettoie & fe reâifie la fécondé. Si elle continue à être brouillée, il la faut rejetter delà plate bande. Quand la fleur eft de belle forme & bien taillée, & que la couleur domine le panaché, on a quelqu’efpéran-ce qu’elle fe rectifiera. (K)
   NETTUNO, (Géog.) petite ville d’Italie, mifera-ble & mal peuplée, dans la campagne de^Rome,_ à l’embouchure de la rivière Loracina fur la rive droite, & à J’eft du cap d’Augir. Elle a effuyé en I7f7,.un affreux ouragan qui a emporté tous les toits des maifons. Gel-larius & la plûpart des géographes modernes s’accordent à dire que Nettuno ou Neptunium eft fituee dans l’endroit où étoit la petite ville Ceno, appellée Navale an-tiatium, que les Romains enlevèrent aux Antiates, dans leurs premières expéditions. Cette ville eft à 7 lieues S. O. de Véletri, & à 10 S. E. de Rome. Long. 30. 25-. lat. 41. 30. ( D. J.)
   NEUBOURG, (Géog.) ce mot fignifie nouvelle ville. Nous parlerons des principales qui portent ce nom. I«J. Neubourg eft une ville d’Allemagne, capitale du duché de même nom, dans les états de l’elefleur palatin fur le Danube, à y lieues N. E. de Donavert, 2 S. O. d’Ingolftad, 8 N. E. d’Aufbourg, 18 N. O. de Munich. Long. 28. 40. lat. 48. 40.
   Neubourg, (Géog. ) petit ville d’Allemagne, au duché de Wittemberg, fur l’Eno, au-deffus de Pfortzheim. Long. 27 11. lat. 48. fO.
   Neubourg, (Géog.) ville d’Allemagne, dans le Brïfgaw près du Rhin, entre Basle & Briiach. Le duc de Saxe Weimar la prit en 1638, & y mourut l’année fuivante. Long, fuivant Caflini, 28. 22. iq. lat.
49Nf9ubourg , (Géog.) ville de la baffe Autriche, fur le Danube, à 2 lieues de Vienne, avec un monaftere oui fait donner à la ville le nom de Clofler-Neubourg. Matthias Corvin roi de Hongrie la prit en 1477. Maximilien I. la reprit en 1490. Long. 34. 22. lat. 48. 20.
   Neubourg, ou Nyborg, (Géog.) ville forte de Danemark, fur la côre orientale de 1 île de runen, fondée en n7f. C’eft dans le port de cette ville qu on s embarque pour traverfer le Belt, & paffer de l’île de Fu-nen dans celle de Sélande. Les Suédois y furent défaits oar les troupes de l’Empereur & de fes allies en 15-49. Cette viétoire procura toute l’île de Funen aux Danois. Neubourg eft à 2i lieues S. O. de Copenhague. Long, 28. 36. lat. qq. 30. (D. J.)
   Neuüourg, (Géog.) bourg de France, en Nor-mandie, entre la Rille & la Seine, au milieu d une bel-le plaine, à 6 lieues de Rouen, & a 4 d fcJbeur. Il â donné le nom à un très-petit pays fertile en grains. Long. 18 36. lat. 49* 14*
   N'EU C AN, (Géog.) ville de Perfe, dans le Kho-raffan . Long. 82. 41. lat. fept. 38. 8.       .
    NEUCHATEL, petit état en Suiffe, avec titre de principauté, eft fitué dans le mont Ima,au47^- de lat. feptentrionale, & au 23^. de long. Il peut avoir 12 lieues de long, fur 5- dans fa plus grande largeur. Il comprend le comté de Neuchâtel, & la ieigneurie de Valeugin , réunis depuis près de deux fiecles fous une même domination . Ses bornes font au nord, 1evêche de Baie , à l’orient, le canton de Berne; au midi, un lac qui le fépare de ce canton & de celui de Frybourg, & a 1 occident, la Franche-comté. Son étendue étoit plus con-fidérable autrefois. Des terres données en appanap aux cadets de la maifon fouveraine, & l’acquifition qu en ont fait les états voifins ont refferré fes anciennes limites . Mais quelque peu fpacîeux que foit le terrein qu il occupe, fes productions naturelles, l’hiftoire de fes fouve-rains, la forme fingtiliere de fon gouvernement, & ‘es droits extraordinaires dont jouiffent les peuples qui 1 habitent, tous ces objets fourniflent matière a lacuriofité, & méritent quelques détails.
    On diftingue aifément trois régions dansJe pays de Neuchâtel', l’inférieure, qui s’étend en amphithéâtre, le long du bord feptentrional du lac ; la moyenne, lepa-rée de l’autre par une chaîne de montagnes ; & la lupé-rieure, au nord des deux précédentes . La première offre un vignoble prefqoe continuel. Les vins ronges qu il produit font ttès-eftimés, & ofent quelquefois difputer ]0
                                                  prix