ri N A R n’ctoicnt pas encere foumifes ; c’eíl Cicerón qui nous l’apprend dans fou oraifon pour Fontejus. rompomus Mêla qui vivoit fous l’empereur Claude, parle de cette ■ville comme d’unç colonie qui l’çmportQit fur les autres; voici fes termes; feA ante /lot Donnes Atacmorum Decumanorumque colonia, unie ohm his terris auxthum fuit »une & nom en if decus efl Martius Narbo, On voit’ par-là que Narbonne s’appelloit non.-feolemenp de-ountanorum, mais Atacinorum colonia, à caule de là ri; viere Atan ou Aude, fur laquelle cette ville a voit été ¿âiie. On nommojt en copféquencc fes habitaos Atta- Narbonne aprçs les premiers Céfars, fut obligée de céder la primatie à Vienne fur le Rhône, à qui les Romains avaient donné de grandes prérogatives ; mais depuis Conftantin, Narbonne fut reconnue la métropole de tout le pays qui ell entre le Rhône St la Garonne. Cette ville vint au pouvoir d?s Viftgoths fur la fin du jegne de Valentinien UL au milieu du v. fjecle & ils Vont confervçe jufqu’à la rnopt de leur dernier rot Ro-doric, tué en Efpagne par les Sarrafitis. Çes derniers eonquerans ayant pafTé les Pyrénées l’an 721, il? établirent une colonie de mahométans à Narbonne, qui devint leur place d’armes au-deça des Monts; enfin ils çn fureqt chalfés par Charlemagne. Lors du dccljn de U race de ce prince, les comtes de Toolopfe & de Çarcaiïboe, & même plufieurs vicomtes, eurent parí à )a icigneurie de jNqrbonne êr de (on territoire^, mais I archevêque y dpipinoit principalement, ce qui dura juf-au’à la fin de Vnûijème fiecle. On fait la fuite de l’hj-floiré de Narbonne. Jeanne d’Albret apporta les droits du vicomté de Narbonne à Antoine de Bourbon, pere d’Henri IV. rqi de France, qui réunit à !» couronne lés biens patrimoniaux , Il y a voit %atrefois à A\arbon.ne graitid nombre çîc bâ* timen! antiques, un capitale, un cirque, un amphithéâtre, îfc. mais toqt cela a été ruiné, & on s’eft fervi des matériaux pqur bâtir les fortifications de cette ville, qpi ¿toit un boulevard de la France dans le teins que lesEfpagnols occupojent Perpignan. Cependant Narbonne a ancore 'coqfervé un plus grand nombre d’infcnptions antiques qu’aucune yitl? des Gaules, & on y en déterre de tems à autre ; mais il n’y refte pas ja moindre trace de fes anciens monumens. Cette ville eft lituée dans un fonds «nvjmnnc de montàgpcs qui la rendent des plus bourbeqfes pour peu qu’il y pleuve, Bicb»umont A Chapelle l’éprouvèrent fans doute, lorfqu’ils apofiropherent ainfi cette ville dans on moment de mauvaife humeur :' Digne objet de notre courroux, Vieille ville toute de fange, Oui n'es que ruiffeaux iÿ qn'égouts, Pourrai> tu prétendre de nous Le moindre vers à ta louange % L’archevêché de Narbonne eft confidérablè par fon ancienneté, & c’étojt autrefois le feu! qu’il y eût dans k Languçdoç; par t'a primatje; par fon droit de prélî-der aux états de 'a province; & par fon revenu qui ell d’environ quatre-yingt-dix mille livres, Il a dix fuffra-gans, & fqn dlocefe n’eft cependant compofé que de cent quarante psroiflês . On y compte quatre abbayes d’hommes & deux de filles. Le Fabius qq’H »race, dans fa I. fatyre, liv. I. marque au coin des grands parleurs, étoit de Narbonne, & avoit ' cômpofç des livres fur la philofopbie lloiciennç dont jl faifoit profefiion, L= poète qui étoii épicurien, trouvoit apparemment pins de babil que de folidité dans fbs difeours. Montanus de Narbonne, vivpit dans le? commence-mens de lachóte de l’éloquence romaine; c’étoit un génie rare, mais peu exaéj. Ses plaidoyers couloient de la même foureeque fes déclamations} il gâtojt fes pen-fées en les tournant de trop de manieres. Enfin fes fleurs étojent fi fort eittaiTées qu’elles fatiguoiçnt l’admiration; Tibere cependant craignit fon éloquence, & le rélegua aux îles Baléares. Canjs (M- Al,relios-) dlu erpperear en 282, étoit çatif de Narbonne. Il eft copnu par des viéjoites fur les Sarmates & les Perfes, & pour être mort d’un coup de foudre dont JJ fut frappé à Ctçfiphonte après feize mois de régné. Les tems modernes n’oflfrent à ma mémoire ni orateurs, ni gens de lettre? ¡lluftres, natifs de Narbonne . Ï1 faut pourtant en excepter Bofquet ( François ) évêque de Montpellier, mort en 1676, & un des plus fa-Vaps prélats de France au xvij. fiecle. Nous avons de N A R lui l’abrégé de la jurifprudence de Pfellus, qu’il tradui-fit du grec en latin avec des notes; Pfelli fynopfisje-gum, Paris 163?,, /'»-80. Nous avons encore du meme autçur, l’hifioite de l’égliie gallicane depuis Confiantm, avec ce titre: Eçclefia gallicane hifioriarum> h ber primas , apud Joan», Camufat, 1633 »»-8“. G eft la première édition; la fécondé ell chez le meme libraire, eu 1636 in-40. Un patfage que M- Bofquet retrancha de cette fécondé édition, en la faifint réimprimer, montre que s’il menageoit les abus, il ne les ignorojt pas . Il montre, dis-je, que cet homme iUufire deineutoit d’accord, que le faux zele des moines etoit la première caufe des traditions fabuleufes, qui ont couvert d obicu-rîte l’origine de l’églife gallicane. Voici les propres paroles du lavant prélat : elles méritent de fe trouver en plus d’un livre . Primos, fi verum antamus, bujufmodt zelatos tnona-chos in Galliis habuimus . Illi fimplici ac férvida, adeo-que minusmtauta, & fepe inconfulta religtone percul,i, ad illtciendas korftinnm mentes, angufiton fanctorum nomine, ad eorunt cultura revocandas’, illuflres eorum títulos primant fibi, deinde (redula plebi perfuafos, pro-pofuerunt. Ex horum. officina , Marttalis Lernovicenfis apoffolatus , Urfini Bittfriççnfis drfcipulatus , Dionyfit Parifienfis areopagitica, Pauli Narboncn/is proconfu.ariS dignitas, amborum apofioli Pauli magtfterium , & in aliis ecclefiis fimilta prpdiere . Quibus quidem fano ludido îÿ confiants animo, Galli primant epifeopi re/iite-re, AJI ubi eeclefia gallicane parentibus f ¡n¿U¡f¡mts, fi-dei praconjbtts, dgtrtufi.is bis fpoliis, injuriant fien men-tibus ingenuis CS3 probis perfuafum efl, paulatim error communi confenfu confurgere, & tandem antiquitate fixa , çontra veritatem praferibere . Je ne fais, dit un habile critique, fi ce fut par une politique bien entendue qug l’on fupprima ces belles paroles dans la fécondé édition. Ce retranchement ne fait-il pas voir à tout le monde, le fervile ménagement qu’on a pour l’erreur, & la délicatelieexceffive, ou p!û-tôt la fenfib'lité fcandaleufe, de ceux qui ont intérêt à maintenir le menfonge? Après tout, un tel moyen n’eft propre qu’à attirer l’attention de tout le monde fur ces paroles. Tel qui les auroit lues fans beaucoup de réfle-jtion, apprend à les regarder comme quelque chofe de ía derniere importance. Enfin, on peut dire de cg partage , ce qu’un hiftorien de Rome a dit de Battus êc de Caflius, dont les images ne parurent point dans une pompe funebre : fed preefulgebant Caffius atque Brutus, eo ipfo cjuod effigies forum pon videbantur . Par cela même, qu’on a‘tâché d’écllpfer le patfage dont nous parlons, on lpi a donné un éclat brillant & durable. (.D.J.) Narbonne, golfe de , (Géog.) en latin Narbo-nenfe mare] ç’eft une partie du gôlfe de Lion : il commence au port ou cap de Canfranqui, & finit au cap de Cette. Narbonne, canal de, ( Archit. marit.) apres qu’on eut fait dans le dernier fiecle le grand canal de Languedoc, ou trouva praticable l’exécution de celui de Narbonne-, & dès l’an 1684 la ville de Narbonne obtint la permiffion de travailler à une communication avec le grand canal, ^’ouvrage rut même conduit aux ¿eu* tiers ; mais les fonds manquèrent, & les majeurs de la guerre qui furvint, firent fufpendre l’entreprife. La po-tlérité ne croira pas qu’un corps aqfii refpeéhble que les états de Languedoç, fe fou oppofé à un ouvrage intéreifant, & d’autant plus nécefiaire, que la communication des deux mers fe trouve fou vent interrompue fur le grand canal. Si le Languedoc ne connoît pas fes vrais intérêts, ou s’il veut les diftjmnleo, il paroît in-jufte qu’une nation entière foit la v'éèime de fes fautes. Celle-ci e(l de nature à faire penfer qu’elle ell le fruit d’une furpnfe, plûtôt que d’un confeil diéjé par dg petite intérêts particuliers : ce n’eft pas qu* le canal de , Narbonne fqtfife feul pour faire jouir la France de tous I les avantages que lui offre la communication des deux mers; la durée du grand canal, la faejlité de la navigation & l’économie du commerce , gagneront pteala-blement beaucoup , lorfque le roi rentrera dans cette aliénation de fon domaine, ou qu’il la tranfportera aux états de la province qui y a contribué pour près de moitié, L’achat de la juriFdiélion du canal, eft la feule propriété des cefijonnaires dans cet ouvrage, & n’eft pas un pembourfement onéreux. En amendant, il eft clair que fi la cqtofi de Narbonne n’eft pas utile au commerce, les entrepreneurs feuls y perdent; & l’état aura toujours une ville commerçante de plus: s’il eft utile, il doit s’achever. L’heureofe cmnDilution des provinces d’états, les rend refpoqfables de tout le bien qui peut cxilter