22 N A R ion lieu natal, fes vertus, tout s’accorde. Gareias nous a dure qu’il n’y a point différentes efpeces de nard dans lès Indes, & les gens qui ont ¿té depuis fur les lieux nous confirment la même ch>fe. Il ne faut pas inférer au grand prix où le nard étoit chez les anciens, comme Pline nous l’apprend, que notre fpic-nard fait une plante différente. Les Romains recevoient leur nard par de longs détours, indirectement, rarement, & l’employotent a des eiïèuces, des parfums qui renchéridoient beaucoup le prix de cette plante; tout cela n’a pas lieu parmi nous . Les aticiens ignoroient quelle ed la partie du\nara qu il faut regarder comme l’épi, ou le **•*.»«. Galien croyon que c’étoit la racine; mais nous favons que ce netr nt la racine ni l’épi de la plante, & que c’elt la partie inférieure de fes tiges. Ou a donné le nom d épi aux petites tiges de cette plante, parce qu’elles font environnées de feuilles capillacées, qui ont quelque reffemblauce à des racines. ... Le nard celtique s’appelle nardus celtica, fpica galltca, fpica rom an a, *«/>■*'« ;«.» & akuiyyi* , DiOfcor. Alnar- din Alfimhel, Arab, C’elt une racine fibreufe, chevelue, roudatre, garnie de feuilles ou de petites écailles d’un verd jaunâtre; d’un goût âcre, un peu amer, aromatique; d’utie odeur forte & un peu deiagréable. On doit choifir cette racine récente, fibreufe & odorante. Elle a été célèbre dès le tems de Diofcortde. On la nomme celtique, parce qu’autrefois on la recueilloit dans les montagnes de la partie des Gaules, appellée Celtique. On en trouve encore aujourd’hui dans les montagnes des Alpes qui réparent l’Allemagne de l’Italie, dans cçlies de la Ligurie & de Gènes. . La plante elt appellée valet tana celtica par Tournefort I. R. H. nardus celtica Diofcaridis, par C. B. P. »ardus alpina, par Clutius. Sa racine rampe de tous côtés, & fe répand fur la fuperficie de la terre parmi la mouffe; les petits rameaux qu’elle jette font longs, couchés fur terre couverts de pln(leurs petites feuilles en maniéré d’écail-les lèches, ils pouffent par intervalle des fibres un peu chevelues & brunes; ils donnent nqiffance dans leur partie funérieure à une ou deux petites têtes, chargées de quelques feuilles, étroites d’abord & eufuite plus larges, allez épaiffes & fucculentes, qui font vertes en pouffant, jaunâtres au commencement de l’automne, & d’un goût un peu amer. Du milieu de ces feuilles s’élève une petite tige à la hauteur d’environ neuf pouces, & quelquefois plus, allez ferme, noueufe, ayant fur chaque nœud deux petites feuilles oppofées: à l’extrémité de l’aiiïelle des feuilles, raillent de petits pédicules qui portent deux ou trois petites fleurs de couleur pâle, d’une feule piece, en forme d’entonnoir, découpées en plulîeurs quartiers, foutenues chacune fur un calice qui dans la fuite devient une petite graine oblonguc & aigrettée. Toute la plante elt aromatique, elle imite l’odeur de la racine de la petite valériane, Selon Clulius, elle fleurit au mois d’Août, prefque fous les neiges fur le Commet des Alpes de Styrie : les feuilles paroiffent enfuite lorsque les fleurs commencent à tomber. Les habitans la ra-imllènt fur la fin de l’été & lorfque les feuilles viennent à jaunir; car alors fon odeur elt très-agréable. Le nard celtique a les mêmes vertus que le fyica indien, & convient dans les mêmes maladies. Quelques-uns prétendent, j’ignore fur quelles expériences, qu’on l’emploie plus utilement pour fortifier l’eltomac & diffi-per les vents. Il entre dans la thériaque, le mithridat, l’emplâtre de mélilot, & dans quelques autres onguens échauffons, ainfi que dans les lotions céphaliques. Le nard de montagne fe nomme, en Botanique, nardus montana ou nardus montana tnberofa ; tdfhe, Diofc. Alnardin Gebali, Arab. C’eft une racine oblon-gue, arrondie, & en forme de navet, de la groffeur du petit doigt; fa tête eft portée fur une petite tige rougeâtre, ôt elt garnie de fibres chevelues, brunes ou cendrées & un peu dures; fon odeur approche de celle du nard, & elle elt d’un goût âcre & aromatique . La defeription que fait Diofcoride du nard de montagne, elt lî défeétueufe qu’il elt difficile de décider fi nous connoilîbns le vrai nard de montagne de cet auteur ou s’ils nous elt encore inconnu. On nous apporte deux racines de plantes tous le nom de nard de montagne. La première s’appelle valeriana maxiraa, pyrenaica , cacaliœ folia, D. Fagan, 1. R. H. Cette plante pouffe en terre, une racine épaiffe longue, tubéreufe, chevelue, vivace, d’une odeur femblable à celle du nard indien, mais plus vive, d’un goût amer. De cette racine s’élève une tige de trois coudées, & mê-jne plus haute, cylindrique, liffe, creufe, noueufe, tou- N A R geâtre, de l’épaiffeur d’un pouce. Ses feuilles font deux à deux, oppofées, lifles, crenelées, femblables aux feuilles du cacalia, de la longueur d’une palme, & appuyées fur de longues queues. Au haut de la tige naifïent des fleurs purpurines, & des graines qui font femblables aux fleurs & aux graines de la valériane. La fécondé s’appelle valeriana alpina minar, C. B. P. nardus montana, radice olivari, C. B. P. nardus montana, radice oblonga, C. B. P. Sa racine tubéreufe, tan-tôi plus longue, tantôt plus courte, fe multiplie chaque année par de nouvelles radicules. Elle a beaucoup de fibres menues à fa partie inférieure; & vers fon collet elle donne naiffance à des rejettons, qui, dans leur partie inférieure, font chargés de feuilles oppofées,d un verd foncé & luifant, unies, fans dentelures, & enfuite d’autres feuilles découpées, à-peu-près comme celles de la grande valériane, mais plus petites; & a mefure que les rejettons grandiffent, les feuilles font plus découpées. Au fommet des tiges, naiffent de gros bouquets de fleurs femblables à celles de la petite valériane; elles font odorantes, moins cependant que n’ell la racine de cette plante. Le nard de montagne a les mêmes vertus que le celtique, peut être plus foibles. Nous avons dit que les anciens compofoient avec le nard une eflènee dont l’odeur étoit fort agréable. Les femmes de l’Orient en faifoient un grand ufage : le nard dont j’étois parfumée, dit l’époufe dans le Cantique des Cantiques, répandoit une odeur exquife. La boîte de la Magdeleine; quand elle oignit les piés du Sauveur (Marc, cb. xiv. f. 3. Luc, yij. f. 37.^ Jean, xij. ÿ. 3. ), étoit pleine de nard çijlique, c’elt-à-dire félon la plûpart des interpretes de nard qui n’étoit point fallïfié; du mot grec vie-t,,, fides, comme qui diroit du nard fidèle , fans mélange, ni tromperie. Les latins ont dit nardus, f. & nardum, n. Le premier lignifie communément la plante, & le fécond la liqueur, l'effence aromatique . Horace , l. V. ode 13. donne au nard l’épithete d’achxmemo, c’eft-à-dire, de Per* fe, où Achcmene avoit régné: Nunc & achtemenio Perfundi nardo juvatl Ne fongeons qu’à nous parfumer des effences des Indes. Les Indiens vendoient le nard aux Perfans, & ceux-ci aux Syriens chez qui les Romains alloient le chercher. De-là vient que dans un autre endroit Horace l’appelle affmum. Mais après l’année 717 qu’Augulte conquit l’Egypte, les Romains allèrent eux-mêmes aux Indes chercher les aromates & les marchandées du pays, par le moyen de la flotte qui fut établie pour cela dans le golfe arabique. {D. J.) Nard-sauv AGE , (Botan.) afarum , nardus rujlica. Voyez. Cabaret , ( Botan. ) N ARDO, ( Geog. ) en latin Neritunr, ville du royaume de Naples, dans la terre d’Otrante, dans une plaine, à 4 milles de la côte du golfe de Tárente, à 9 au N. de Gallipoli, & à 1? S O. deLeccé, avec titre de duché & un évêché íuffagant de Brindes. Elle fut pref-qn’entierement détruite par un tremblement de {erre en 1743. Long. 37. 44. lat. 40. 18. » N\REA ou ENAREA, ou ENARIA, (G¿og.)car M. Ludolf préféré ces deux derniers noms; c’eft un des royaumes d’Afrique dans l’Abyllïnie, entre le huitiemç & le neuvième degrés de latitude feptentrionale. NARÉGAM, {Botan, exot.) efpece de limonier nain qui croît à Céylan & au Malabar ; il a toûjours des fleurs & du fruit. NARENTA, (Geog.) ville de Dalmatie, dans l’Her* zegovine, avec un évêché fnffragant de Ragulè. Elle ell fur le golfe de même nom à 20 lieues N. E. de Ra-gufe, 21 S. E. de Spalatro. Cette ville fut anciennement nommée Naro & Naro-na. Son territoire conlifte en une vallée d’environ 30 milles de longueur, que le fleuve Narenta inonde & fer-tilife dans certains mois de l’année. Du tems de Cicéron, Narenta étoit une fortereffe de conféquence, comme on le voit dans la lettre où Vatinius lui mande la peine qu’il avoit eu à emporter cette place. Elle fut une des villes où les Romains envoyèrent des colonies après la conquête du royaume de l’Illyrie. Dans la fuite, elle eut des fouverains indépendans des rois des deux Dal-maties. L’Evangile n’y fut reçu que dans le onzième ñecle. Elle dépend aujourd’hui des Turcs. Long. 36. 4. lat. 43. 3y. (D. J.) Narenta, ( Géog.) fleuve de Dalmatie qui fe norn-moit autrefois Naro ou Naron. Il baigne la ville de Narenta, & fe décharge dans le golfe de ce nom par diver-» fes embouchures. Na-