NE G dans le foie des verres, mais encore dans des vaiffeaux prefque imperceptibles de l’épiderme, ou dégagée des parties rouges do fang, elle doit reprendre iaos doute fa première forme, & le montrer par cofféqueut dans fa noirceur naturelle ; 30. que les parties groffierçs de cette bil.e, par leur féjour dans le tiflu de l’épiderme, doivent leur donner une couleur noire ; tandis que les parties les plus tenues, pour une décharge particulière du fang, s’exhalent en dehors par les pores de la peau comme une efp.ece de vapeur nullement noire, & fans prefque pas d’amertume, s’^maffent infenfiblement fur l’épiderme, s’y épaiffilfent, & y répandent une odeur défagréable. 11 arrive quelque çhofe tout-à-fait femblable, lorfqu’a-près avoir fait un peu chauffer la bile d’on negr*, dans Un petit vaiffeau couvert de parchemin percé de pluficurs petits trous, remarque les parois du vaiflèau teintes en noir, dans le tems que l’on voit fortir à-travers les petits trous du couvercle, une efpece de fume'e qui fecon-denfe en des gouttes fenfiljles ( lorfqu’on adapte un couvercle au gobelet en maniéré de cûne, qui n’ont aucunement ni la couleur ni le goût delà bile. Telles font les principales preuves fur iefquell.es M-Barrej-e fe fonde pour placer dans la bile lp principe de la couleur des negres. On fera peut-être bien aifp de trouver jci Içs difficultés auxquelles ce fentiment eft ex-pofé. Elles font prifes des obfervations fuiyantes ; i?. Les corps des negres qui ont péri dans l’eau prennent, dit-on, une couleur blanche ; on ne peut les diflinguer des lalancs que par les cheveux, Z9, La petite vérole eft blanche dans les nègres, & cette blancheur a fou vent trompé les Médecins. 30. Les negres vomiffenjt de la bile qui e(t jaune, c’ell un fait confiant. 40. Les nègres font fu-jets à l’iâere, & la conjonctive devient jaune de même que les parties internes, y?. La bile noirâtre qu’on trouve daps la véficule des hommes blancs, paroît prefque toujours jaune dès qu’elle ell étendue . 6Quand on di-flille la büe des hpmmes blancs, elle paffe par diverfes couleurs, & enfin elle laifla un fond noir qui donne aux vaiffeaux qui le contiennent une douleur noirâtre. Labile des negres peut donc paroftre noirâtre, quand elle eft amalfée, & elle peut être jaune qu?nd elle eft étendue; on bien la noirceur de cette bjle, dans les cadavres fies negres, peut ayoir pris cette couleur dans les maladies & par divers aceidens. 7?. Les entrailles des negres & leur peau ont la même couleur que dans les hommes qui font blancs. 8°. Enfin, il y a des maladies qui noircjflent la b'Ie, fans qu’il en paroiffe aucune trace fur le corps, Dans les hommes qui font morts dp la rage, on trouve la bile entièrement noire, tandis que la furface de la peau eft parfaitement blauche, De tous ces faits on conclut que la couleur des negres ne fauroit être attribuée à la bile. Cette liqueur eft jaune dans les negres ; plie ne donne aucune teinture aux parties externes dans l’état nature) ; elle jaunit les yeux dès qu’elle fe répand par lp corps; elle teindroit en noire les parties internes fi elle ¿toit véritablement noire, & fi elle ¿toit portée dans ces parties. Ajoutez que les urines prendraient la même teinture dont les vaiffeaux du corps muqueux font remplis, Ces vaiffeaux du corps muqueuse, fuivant les obferva-fions de Malpighy, la peau & la cuticule des negres font blancs, la noirceur ne vient que du corps muqueux QU du corps réticulaire qui eft entre l’épiderme & la peau. Les inje&ions de Ruifch, ont confirmé pn partie cette découverte, & l’ont tnife dans un plus grand jour. Lg ' furpean n’eft pas bjanche dans les negres, félon eçt ana-tomifte, elle n’a que la blancheur de la corne, qui a toujours un mélange nojr. Ruifch envoya à Heißer une portion de la peau d’un uegre. Elle était parfaitement blanche; mais la furface externe de l’épiderme était noirâ-tre, & la fa ce iuteme étoit couverte d’une teinture noire & foncée, fjanéjorim, dans fes Remarques anatomiques^ nous a donné des obfervations qui établirent la caufe de la couleur dps negres dans le corps muqueux. Ces recherches prouvent que, lorfqu’on etjleve l’épider* me, il refte une portion du corps muqueux fur la peau ou le tiflu vafculeux, d’une couleur extrêmement ponte; qu’il communique fa teinture aux doigts auxquels il s’attache fouvent lofqu’on enlpve l’épiderme; que par CQuféqoent jl y a un réfeyvoir parculier de cette teinture entre l’épiderme 5? la peau. Le corps muqueux, tiflu preiqu’iqconnu, paroît fort inégal en diverfes parties du corps. Il eft étroitement attaché à l’épiderme; on ne fauroit l’en réparer entièrement; c’eft pour cela que la Couleur noirâtre qe peut s’effacer dans la furpeau, & qu’elie eft plus foncée dans la furface interne de ce tégument. Les vaiffeaux du corps réticulaire font pleins d’une liqueur noirâtre. Qn demande où elle fe forme. Sanâormi n’a pas cru qu’on pût décider fur la fourcc N E G *>3 de cette matière qui teint le corps réticulaire des negres ; mais il a fowpçonné que le foie poavoit fournir la teinture de la peau dans cette efpece d’hommes. La couleur rouge du foie d’qu poiflon, diverfes fortes d’iéferes auxquels les hommes font fujets, & la noirceur qu’on trouve quelquefois dans la bile de la véficule du fiel, l‘a-voient conduit à cette conjecture. D’ailleurs on trouve des fources d’une liqueur noire dans quelques parties du corps. Entre les bronches il y a des glandes qui verl'ent une liqueur noire dans le foetus: fur les yeux des animaux l’on a remarqué des glandes poires d’où découle fans doute le fuc qui noircit la coroïde. Il peut donc fe filtrer des fucs nojrs dans diverfes parties du corps; il y a même des fluides qui, en perdant leur couleur naturelle, paflent par djverfes gradations. La bile dçvjent noirâtre dans la véficuledu fiel ; l’urine .elle-même prend cette couleur dans diverfes maladies. Il me paroît réf»l-t«r fies deux opinions que j’ai expofiées dans cette note ée dans la précédente, que le problème phyfique eft encore fort indécis. Pourquoi les negres ont les cheveux crêpds ? Ecoutons encore M- Barrere fur ces queftions. 11 eft déjà avoué dans le monde favant, & c’eft l’opinion généralement reçue, que dans le germe du corps des animaux fe trouvent comme concentrées toutes les parties qui les com-pofent avec leur couleur & leur figure déterminée; que ces parties fe développent, s’étendent & s’épanouiflent dès qu’elles font mjfe? en jeu & pénéfrçes par pu fluide très • fin & fpiritueux , c’eft- à- dire par la femence do mâle; que cerfe liqueur féminale imprime fon caractère à ce point de matière qui concentre toutes ces parties dans leçr germe. Suivant ces principes, qui paroi lient , très-véritables, l’on conçoit: 19. que.pujfque le germe des corps des animaux dans la formation tient du mâle & de la femelie, il faut qu’il reçoive des traits de i’uo & de l’autre; a9, qu’il y a beaucoup d’apparence que le germe renfermé dans le fein de la femelle contient naturellement tous les traits de reffemblance, & qu’il ne reçoit la rdïèmbiance du mâle que par Pintrufion de ta liqueur féminale qui détermine les parties du germe à recevoir un mouvement; 30. que le mouvement qui arrive aux parties du germe dans les animaux de la même efpece, doit être prefque toujours uniforme, & comme au même degré; cependant moins grand, eji comparai-fon de celui qui furvient dans l’accouplement des animaux de diverfes efpeces; il faut même que dans ce? derniers le mouvement foit violent & comme forcé, en-forte que les fluides doivent fortir de la ligne de leur djrçétion naturelle, & fc fourvoyer, pour airjlî parler: on le juge ajnli par le dérangement çpnfidérable qui arrive dans les parties originaires du germe; 4°- que la produètion fies monftres eft une preuve des plus convainquantes de ce dérangement fi furprenant, y?. 11 fuit auffi, qu’une negrejfc qui aura commercé, par exemple, avec uo blanc ou européen, doit faire un mulâtre, qui par la nouvelle modification que cet enfant aura reçue dans le fein de fa mere dans ¡a couleur originaire de fa peau & de fes cheveux, doit paraître différent d’un ne-gre ; 69, que ccite nouvelle modification dans le mulâtre fuppofe néeeffairement l’humeur qui fe filtre à-travers l’épiderme moins noire, une dilatation dans les vaiffeaux infeniîbics des cheveux moins tortueux : auffi yoif-ou tops les jours eu Amérique non-feulement dans les mulâtres, mais encore dans les différens mélanges du fang la couleur de la peau devenir plus ou moins foncée, & jes cheveux plus droits & plus longs félon la gradation ou le différent éloignement du teint naturel des negres ; y9, qu’enfin l’on dojt conclure que lit caufe de la dégénération fie la couleur des negres & de la qualité de leurs chevepx doit être vraiffemblablement rapportée à l’sétion & au plus ou moins de difconyenance du fluide féminal avec le germe qui pénétré dans les premiers mCMPCRS de l’évolution des parties, Article de M. Formet. Nesres blancs. C Hiß. nat.) Les Voyageurs qui ont été en Afrique, parlent d’une efpece de negres, qui, quoique nés de parens nojrs, ne lajflént pas d’être Jjlancs comme les Européens, & de conierver cette couleur fopte leu; vie. jl eft vrai que tous les negres font blancs en venant au monde, mais peu de jours après leur naif-Cç ils deviennent noirs, au-lieu que ceux dont nous parlons confervetit toujours leur blancheur. Ou dit que ces negref blancs font d’qn blanc livide comme les corps njorfs; leurs yeux font gris, très-peu vifs, & paroiflènt immobiles; ils ne voient, dit-on, qu’au clair de la lune, comme les ffibous; leurs cheveux font ou blonds, ou roux, ou blancs & crépus. On trouve un affez grand nombre de ces negres blançs à.xn'» le royaume de Luan-gp; les habitans du pays les nomtnçùt dondai, & les