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mier, a été tranfporté fur toile dans fa beauté en iyp, par le fleur Picaut; & le 18 Octobre de la même année, il a été expofé aux veux du public dans le palais du Luxembourg à Paris. En conféquence l’académie de Peinture ayant jugé que le fleur Picaut avoit exécuté fou opération avec un grand fuccès, lui a donné des témoignages autentiques de l'on approbation. Je voudrois bien ofer ajoûter que cette découverte peut affûrer à la poftér.ité Ja confervation des ouvrages des peintres célébrés, & les garantir de l’outrage des tems. Article de M. le chevalier DE J^ivcovRT,
   Peinture arabesque ancienne, (Peint, anc.) c’eft une peinture qui coriliftou à repréfenter à frefque fus .les murailles des figures de caprice, ou des compo-lîtions d’architeéiure, pour fervir d’ornement & de décoration .
   Il y a quelques morceaux de cette peinture dans des tombeaux auprès de Naples; mais c’eft peu de chofe en comparaifon de ce qu’on peut voir de ce genre dans les delleins recueillis par Pietro-fonto, Bartoli, Jean d’U-dine, Raphaël & quelques-uns de (es élevés ont imité ces anciennes groîefques; & on les a gravées d’après les études qu’ils en avoient faites."
   Ces ornemens fantaftiques inventés avec génie, paroif-fent à bien des gens n’exiger que peu ou point de parties de la perfpeêlive, puifque les figures feules enlacées & liées à des ornemens légers & délicats, font ordinairement peintes fur le fond delà muraille, ou fur une couleur qui l'a fuppofe. Cependant il y a pltjlieùrs ' de ces grotefqqes où l’on voit des compolitions ’ d’architedure dans lesquelles il entre par conféquent des colonnes, des entablemens & d’autres membres d’architeâure;" toutes ces parties tendent à un point de vue donné avec autant d’exaijitude que pqurrpit faire le peintre le plus au fait de la peripeétive: aimî l’on doit en conclure que fi dans des fujets où le défoydre femble permis, les anciens ont été fi réguliers obfervateurs de la perlpedive, on ne peut fatjs injuftice leur refufer la même corinoilfance & la meme attention dans des'ouvrages plus réfléchis.
   Les peintures arabesques ont été miles eq ufage par les anciens pour couvrir à peu de frais & cependant avec goût des muràiltes nues, telles qu’on les voyoit dans l’intérieur de leurs maifons, car leurs logemens particuliers ne nous laîilent pas une grande idçe de leurs ameuble-mens. Pline cite à peine ces meubles dans la deferiptibn de fes maifqns, preuve qu’ils ne méritaient pas une grande confidération. Les Romains faifqient confifter la magnificence de leurs meubles dans des ornemens plus (b lides, & confidérablement plus coûteux que nos étoffes & nos tapiliéries. Leurs lits de feltins, leurs vafes, leurs coupes, leurs buftets, leurs planchers étaient’ d’an prix beaucoup plus coufidérable que tout ce'que nous employons aujourd’hui. Les maifims particulières des Grecs étoiént encore moins riches à la yille & à la campagne en ce que noos entendons par le terme de meuble, que celles des Romains. La décoration des édifices publics étoit le féal objet des foins & de la dépenfe des Grecs & cet ob|et étoit bien plus noble que le nôtre. Mém. de l'ac. de fnfe.
   Pour ce qui regarde la peinture arabefque moderne, voyez Grotesques, (beaux arts.) (D. J.) Peinture a détrempe, ( Peint ) voyez Guache . Peinture a huile , ( Peint, moi. ) dans le treizième fiecie de l’ére chrétienne, la Peinture fut rétablie; & ce fut au commencement cju, quatorzième qu’un Flamand nommé Jean de Bruges employa’des couleurs détrempées dans des huiles , A vaut cette décou verte les grands ouvrages fe faifoient en mofaïque,' ou à frefque, ou en détrempe. La mofaïque, comme on fait, eft formée par des pierres de différentes couleurs rapportées ardftement les unes à côté des autres, & qui toutes enfemble concourent à produire un effet général. On peint à frefque fur des enduits tout frais de mortier, & où les couleurs s’imbibent, détrempant les couleurs dans la gomme, on peut les employer par-tout ,& c’eft ce qu’on appelle dre en détrempe.
   La peinture à huile a des grands avantages fur toutes les autres maniérés. La mofaïque denpande beaucoup de travail, & elle eft difficilement exaête. La frefque ne peut être retouchée; & fi le premier trait n’eft point de la derniere jùfteffe, fi le premier coup de pinceau ne donne pas la nuance exaéfe, il faut faire regrater l’enduit, & recommencer jufqu’à ce qu’enfin on ait achevé l’ouvrage fans avoir commis la moindre erreur. Cette exaâitude qu’il faut trouver du premier coup, eft d’autant plus difficile, que les couleurs ne confervent point les nuances qu’elles ont lorfqu’on les emploie ; elles changent à me-fure que le mortier feche, & il faut les avoir employées
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du premier coup de pinceau, non pas comme elles fonjc mais comme elles doivent relier. La peinture à détrern-’ pe, outre ce dernier inconvénient de la peinture à fre(V que, n’a poiqt de folidité, ne permet point d’unir les couleurs par des nuances vraies & délicates.
    Mais la peinture à l'huile donne la facilité à l’artifte de retoucher Ton tableau auffi (bavent qu’il le veut. Sur une première ébauche dont les traits ou les nuances ne lui paroillent pas convenables, il emploie une fécondé couleur différente de la première, & qui rend avec plus de vérité l’effet qu’il en attend; dans cette maniéré Partir (le a encore l’avantage d’employer les couleurs à-peu-près comme elles doivent relier. Les ouvrages à l’huile 11e font point néceifités d’être toujours à une même place, comme l’eft la frefque fur la toile, fur le bois .& fur les métaux, ceux à l’huile peuvent être tranfpor-tés par-tout; mais ils fe confervent moins que la frefque, & n’ont qu’un feuLpoint de vue.
    Cependant quoique l’huile donne une très-grande fâci-lité de pinceau, & qu’elle rende le travil plus agréable qu’aucun autre corps le pourroit faire, les anciens, peu fenlibles au moment préfent, travailloient toujours pour la pollérité. Or il eft confiant que l’huile nous a fait perdre l’avantage de la confervation. Ce n’eft pas tout elle altéré nos couleurs & les fait jaunir par la feule im-preffion de l’air. Les teintes poufleut fouvent avec inégalité, les ombres noirciffent, enfin nos couleurs & nos imprelïïons s’écaillent, & les peintures anciennes étoient ce me femble, à l’abri de tous ces inconvêniéns. Nous pratiquons^ Phuile depuis un tems aifez coufidérable pour en connaître les effets : & pour avancer que l’on ne verra aucune de nos peintures préparées de cette façon dans huit cent ans: au contraire, Pline a pu voir celles qui fubfi/loient dans les raines d’Ardée,& nous voyons encore aujourd’hui des reftes d’une beaucoup plus grande ancienueté dans quelques ègdrbits de i’Itai'e, & même jufques dans l’Egypte; auffi ce font des peintures à frefque I
    Le paftel a de grandes beautés: il ell fait avec des craies de différentes couleurs, mais le fcul mouvement de l’air le détruit , & on ne peut le conferver qu’en le couvrant‘d’une glace. Derrière les glaces, on y peint auffi à huile. ( D. J.) '
    Peinture chinoise, (Peint.) c’eft une forte de peinture que les Chinois font fur des éventails ou fur la porcelaine, où ils repréfentent des fleurs, des animaux des pay Cagesdes figures, Ç3V avec des couleurs fines & brillantes. Le feul mérite de leur peinture eft une certaine propreté & un certain goût d’imitation fervile, mais où l’on ne remarque ni génie, ni dellein, ni invention , ni corrcdiqn,'1
    Peinture des Mexicains fur le bois, ( Peinture d'A~ mérique .) on ne fera peut être pas fâché de voir ici la maniéré dont ies Indiens du Mexique fe fervent des couleurs pour peindre fur le bois, & pour travailler les cabinets & autres meubles de cette efpece: voici le fecret de cette peinture. '
    On prépare ]a couleur dont on veut faire le fond,& pn en paije plufîeurs couches fur tout l’ouvrage, ce qui forme une croûte affez épaiile, que l’on adoucit & qu’on égale le plus qu’il eft poffible. Pendant que la peinture ell encore fraîche, on prend un poinçon ou une baguette de bois le plus dur qu’on peut trouver, avec quoi l’on deffine les figures que l’on veut peindre; on fe fert de l’autre bout du poinçon ou de la baguette, qui eft ap-platie en forme de l'patule, pour râcler la couleur renfermée dans le contour de la figure; dans ce vuide on met une autre couleur telle que la figure le demande,
& s’il y en doit entrer de différentes, on remplit d’abord tout l’efpace de celle qui doit dominer; puis on dégarnit la place que doivent occuper les autres couleurs & on les applique les unes après les autres, comme on avoit fait la première jufqu’à ce que tout l’ouvrage fait achevé.                       '
    Pour conferver l’éclat des couleurs & leur donner le luftre, ils ont difterens vernis compqfés d’huiles tirées de divers fruits.
    Dans la pipvînee des Yucatan, le vernis le plus ordinaire eft une huile faite avec certains vers qui viennent fur les arbres du pays. IJ s font de couleur rougeâtre, & prefque de la grandeur des vers-à foie. Les Indiens les prennent, les font bouillir dans un chaudron plein d'eau , & ramaiïent dans uu autre pot la graille qui monte au deilus de l’eau. Cette graille eft le vernis même.
Il devient doy en fe figeant; mais pour l’employer, il n’y a qu’à le faire chauffer; & la peinture fur laquelle on a paffé le vernis, conferve cette même odeur durant quelque tems; mais en l’expofant à l’air pendant quelques jours, l’odeur fe diffipe entièrement. Ce font au®