PAR L’ordonnance de 15-39, art. 126, porte qu’il ne Ce fera dorénavant aucun partage es procès pendant aux cours fouveraities, mais que les préfidens & conlei 11ers feront tenus de convenir en une même fentence & opinion, à tout le moins en tel nombre qu’il puiile s enfuivr.e arrêt & jugement avant de vaquer, & entendre a autre aftaire; à. pour empêcher le partage, \'article luivant veut & ordonne que quandil pailèra dune voix, le jugement foit conclu & arrêté. , . , , La déclaration de la même année, donnée en interprétation de cette ordonnance, veut que les procès pendans ès parlemens & çours fouyeraines ne fuient point conclus qu’ils ne pàlTent de deux voix & opinions, ainft qu’on l’obfervoit d’ancienneté. L'article 12Ô. de l’ordonnance de Blois veut que quand un procès fe trouve parti au parlement, foit en la grand’ chambre ou chambre des enquêtes, il foit incontinent & fans délai procédé au département de ce procès; & à cette fin, il eft enjoint aux préijdens des chambres de donner promptement audience au rapporteur & au cqmparti-teur fans aucune remife, afin que le même jour qu’ils fe feront préfentés, les prpcès foient mis fur le bureau, pour être départagés & jugés incontinent, En matière criminelle, il n’y jamais de partage, parce qu’en cas d’égalité de voix, c’eft l’avis le plus doux qu; prévaut. Il étqit d’ufage dans quelques préfidiaux qu’il falloit deux voix de pluç pour départager ; mais par une déclaration du 30 Septembre 175-?, regiftrée le 10 Décembre fuivant, il a été ordonné que dans les jugemens des pré-lidiaux au premier chef de l’édit, la pluralité d’une feule voix formera dorénavant le jugement, fans qu’il puifife y avoir de partage que dans le cas où il fe trouvera un nombre égal de fuffrages. Le partage fur un procès empêche l’évocation, fuivant un arrêt du copfeil du f Septembre 1698. Au parlement de Dquay, en cas de partage, on confirment la fentence des premiers juges; cela ne s’obfervç plus, fi ce n’ert en cas d’appel en pleine pour des eonfeillers commiflaires aux audiences, dans ce même parlement une feule voix départage. Ployez l'inflit, au dr, belgujue de Ghewiet. Voyez Voix prépondérante, {A) Partage, f. m. (Archit. hydraul.) c’eft le lieu le plus élevé d’où l’on puifle faire couler les eaux, & d’où on les diftribue par le moyen de canaux, ruifïeaux, &c. en differents endroits. Voyez Abreuver £5* Bassin BE partage, On appelle point de partage le repaire où la jon&iou des eaux fe fait. Partage d'héritage. C’eft la divifion d’un héritage que font par lots ou égales portions, les arpenteurs & architectes experts entre plufieurs cohéritiers. Lorfque, dans cet héritage, il y a des portions qui ne peuvent être divi-fées fans un notable préjudice, comme les bâtimens, on fan une eftimation de Içur excès dp valeur,pour être ajoù-té au plus foible lot & être compenfé en argent, PARTAGER, v. aét. (Gram.) qui défigne l’aétion de faire le partage. Voyez l'article Partage. Partager le vent, (Marine.) c’elt prendre le vent en plufieurs bordées, à-peu-près égales, tantôt d’un côté & tantôt de l’autre. Partager le vent, partager l’avantage du vent, c’eft louvoyer fur le même rhumb de vent que celui à qui on le veut gagner, ou qui le veut gagner fur vous, & ne point parvenir à le gagner, quoique fans le perdre aulïi, c’eft-à-dire fans tomber fous le vent, mais fe maintenir toujours l’un <5ç l’autre. (Z) Partager les rênes, {Maréchal.) c’efl prendre «ne rêne d’une main, & l’autre de l’autre, & conduire ainfi fon cheval. PARTANTE, f. f. {Marine.) c’eft le tems qu’on part de quelque lieu; c’eft auffi le départ même; nous avons toujours de belles partantes; coup de partance ou de partement -, lignai de partance. C’eft le coup de canon fans baie qu’011 tire pour avertir qu’on eft fur le point de niettre à la voile: notre amiral tira le coup de partance. Etre de partance, c’eft être en état de partir. Bannière de partance, c’eft le pavilloq qu’on met à la poupe pour avertir l’équipage qui eft à terre, qu’il ait à venir à bord pour appareiller: c’eft une bannière bleuç chez les Hol-an“"lsî arborer la bannière de partance. (Z) PARTEMENT, {Navigation.) c’eft la direction ou cours d’un vaiflfeau vers PQrjent ou l'Occident, par rapport au méridien d’où il eft parti; ou bien, c’eft la différence de longitude entre le méridien fous lequel un vaif-leau fe trouve actuellement, & celui où la derniere observation a été faite. Excepté fous l’équateur, cette différence s eftime fuivant le nombre de milles contenu daqs PAR 69 un degré dq parallèle où eft le vaifieau. Dans la navigation de Merçator, \e partement ell toujours repréfenté par la bafe d’un triangle reÇbmgle, où la route eft l’angle opppfé à cette bafe & la diftance l’hypoténufe, Dans la carte du même auteur, le rayon eft à la diftance comme le finus de la route eft au parlement. Mais, excepté à.de très-petites .diftances, cela eft fort fujet à l’erreur; car fi la diftance & la différence de latitude font rppréfentées par J’hypoténufe d’un triangle plan reéhngle, le parte-ment ne fera point la bafe de ce triangle, ainfi que le veut M. Hodgen dans fon fyftènie des Mathématiques. Sa-perien . {Q, J.) Partement, {Artificier. ) on donne ce nom aux fufées volantes qui font un peu moins groifes que les marquifes, c’eft-a-dire d’environ'dix lignes de diamètre; celles qui n’en ont que huit s’appellent petit partement, fuivant M. d’O : elles font plus groifes fuivant M. de S. Remi, les premières font de quinze, & les autres de treize à quatorze. PARTEbJAY, {Géog, mod.) Pprtiniacum, ou Per-tinaculum en latin du moyen âge, petite vjllç de France dans le Poitou, chef-lieu d’un petit pays appellé la Gatine, fur I3 Thoue, à 6 lieues au nord de S. Mai-xant, b à 6 au rpidi de Thouars, L,on?. 17. ic. Dût, 46. 40. {D. J.) PARTERRE d’une salle de spectacle ou d’un théâtre, f. m. {Belles-Lettres.) c’eft l’efpace qui eft compris entre le théâtre & l’amphithéâtre, les anciens l’appelloient orcheflre. Mais il faut obferver quç chez les Grecs cet orçheffre étoit la place des muficiens, & chez les Romains celle des fénateurs & des veftales. Parmi nous, c’eft celle d’une partie des fpedateurs. Le foi du parterre forme un plan incliné, qui s’çleve in-fenfiblement depuis l’orcheftrg où nous plaçons les muficiens, jufqu’à l’amphithéâtre. En France, les fpe&a-leurs fe tiennent debout dans le parterre; & en Angleterre, il eft rempli de fieges ou de banquettes. Voyez Théâtre. On appelle auflj parterre la colleéljon des fpe&ateurs qui ont leurs places dans le parterre ; c’eft lqi qui décide du mérite des pièces: on dit les jugemens, les cabales, les applaudiffemens, les fifflets du parterre. Aitlij M. Defpréaux a dit dans une Epigramme; Mop embarras efl comment On pourra finir la guerre De Pradon £ÿ du parterre, Parterre, f. m. {Jardinage.) eft un terrein plat, uni & découvert, où l’on a tracé ditférens traits, planté ordinairement çn buis, imitant la broderie, ou que l’on a partagé en plufieurs compartimens de gazon. On diflinguç de cinq fortes de parterres, les parterres dç broderie, les parterres de compartiment, les parterres à l’angloife, ceux de pi'eces coupées ou découpées , & les parterres d’eau. Les parterres de broderie tirent leur nom de l’imitation de la broderie que forment les traits de buis dont ils font plantés, Les parterres de compartiment font ainfi appellés à caufe que le deffein fe répété par fymmétrie de plufieurs côtés; jls font mêlés de pièces de broderie & dç gazon qui forment un compartiment. Ceux à l’anglaife plus (impies ne font remplis que dç grands tapis de gazon d’une piece, ou peu coupés, entourés ordinairement d’une plate-bande de fleurs. La mode qui en vient d’Angleterre, leur a fait donner ce nom. Les parterres de pièces coupées ou découpées font différens de tous les autres, en ce que les plate-bandes de fleurs qui les compofent font coupées par fymmé-trie, fans aucun gazon ni broderie, & que le fentier qui les entoure fert à fe promener, fans rien gâter au milieu de ces parterres. A l’égard des parterres d’eau, leurs compartimens font formés par plufieurs badins de différentes figures, ornés de jets & de bouillons d’eau, ce qui les rend très-agréables à la vfle, mais ils font peu de mode préfen-tement. Les parterres de broderie & de compartiment décorent les places les plus proches d’an bâtiment. Ceux à l’anglqife les accompagnent, ou fe pratiquent au milieu d’une Faite dans un bofquet ou dans une orangerie ; ces derniers fe nomment parterres d'orangerie. Les parterres de pièces coupées ou découpées fervent encore à élever des fleurs, d’où ils prennent le nom de parterres flejtrifies. Les