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Cet édit, quoique général pour tout le royaume , ne fut enregiftré qu'au parlement de Paris, Il eft obfervé dans le reflort de ce parlement, tant pour le pays de droit écrit, que pour les pays courumiers.
11 y a cependant quelques coutumes dans ce parlement, oiì les femmes ne peuvent s'obliger pour leurs maris; telles font celles d'Auvergne, de la Marche te du Poitou, dont les difpoficions font demeu-rées en vigueur, l'édit de 1606 n'ayant dérogé qu'à la difpofition du droit, & non à celle des coutumes.
La déclaration du mois d'Avril 1664 déclare, qu'à la vérité Ics objigations palfées fans force ni violenee par les femmes mariées à Lyon & dans les. pays de Lyonnots , Màconnois, Forès te Beaujolois, feront bonnes te valables, te que tes femmes pourront obliger tous leurs biens dotaux ou paraphernaux mo-biliers te immobiliers, fans avoir égard à la loi ju-iia, que cette déclaration abroge à cet égard.
On tient que cecte déclaration fut rendue à lafol-licitation du fieur Perrachon, pour-lors fermier général de la généralité de Lyon, qui la demanda pour «voir une plus grande sftreté fur Ies biens des fous-fermiers, en donnant à leurs femmes la liberté d'en-gager leurs biens dotaux, & en les faifant entrer dans Ies baux,
Cette déclaration n' ayant été faite que pour les pays du Lyonnois, Forès, Beaujolois te Maconnois, elle n'a pas lieu dans l'Auvergne, quoique cette province foit du parlement de Paris, la coutume d'Auvergne ayant une difpofition qui défend l'aliénation des biens dotaux,
L'édit de 1606 qui valide les obligations des femmes, quoiqu'elles n'ayent point rénoncé au ve Itele» te à l'antentique fi qu* mulier, eft obfervé au parlement de Dijon depuis 1609 , qu'il y fut enregiftré, Les renonciations au velle'ien te à Tautentique ont aufli été abrogées en Bretagne par une déclaration de 1683, & en Franche-Comté par un édit de 1703, Le fenatus-confulte velle'ien eft encore en ufage dans tous les parlemens de droit écrit; mais il s'y pratique difteremment.
Au parlement de Qrénoble la femme n'a pas be-loin d'avoir recours au bénéfice de reftitucion pour <tre relevée de fon obligation ,
Dans les parlemens de Touloufe & de Bordeaux, elle a befoin du bénéfice de reftitucion, mais le tems pour l'ohtenir eft différent.	.
Au parlement de Touloufe elle doit obtenir des lettres de refeifion dans les dix ans, on y juge méme qu'elle ne peut renoncer au fénatus-confulte vel» tele», ce qui eft contraire à"la difpofition du droit.
Au parlement de Bordeaux, le tems de la reftitu-tion ne court que du jour de la diflolution du mariage; néanmoins fi I'ohligation ne regardoit que les paraphernaux, que le mari n'y flit pas intéreffé, les dix ans courro«ent du jour du contrat.
En Normandie, le fénatus-confulte velle'ien n'a lieu qu'en vertu d'un ancien ufage emprunté du droit romain, te qui s'y e|l eonfervé; car l'édit de 1606 n'a point été régiftré au parlement de Rouen; le fénatus-confulte velle'ien y eft méme obfervé plus ri-goureufemeqc que dans le droit romain; en effet, fa rénonciation de la femme au bénéfice de cette loi , n'y eft point admife, te quelque racification qu'elle puifle faire de fon obligation, méme après Ics dix années, elle eft abfolument nulìe, te on la déclare telle, quoi qu'elle n'ait point pris de lettres de refeifion .
Le fénatus-confulte velle'ien eft confidéré comme on ftatue perlbntiel, d'où, il fuit qu'une fille, femme, ou veuve domiciliée dans un pays oft cette loi eft obfervée, ne peut s'obliger elle ni fes biens pour autrui, en quelque pays que I'ohligation foit paflée, te que les biens foient fitués Voyez au digefte te au code, les tit. ad Jenatus-conjultum velleianum, la novelle 134. cap- viij. Paufus, ;'/'. 11. Lucius, Fil-lau , Duperier, le Bruii, Stokmans, Coquille, La-peyrere, Hevin, Bretonnier, Froland, Bouletiois, te les mots Femme, Obligation, Dot, Loi julia.
^'VELLÉITÉ, f- f- dans les écoles de Philofophie, eft détinie communément, une volonté foible, froide
ri languì/Tante.	.
D'aucres difent qu'elle emporte impuiflance d'ob-tenir ce qu'on demande. D'autres prétendent que c'eft un defir paflager pour quelque chofe dont on ne fe foucie pas beaucoup, «St qu'on ne veut pas fe donner la peine de chercher: comme, Catus amat
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pifeem, fed non vult tangere limpbam. Si on exami-noic bien toute fa vie, on trouveroit que la caufe pour laquelle on a eu fi peu de fuccès, c'eft qu'on n'a prefque point eu de volonté; mais qu'excité par le defir de la chofe, retenu parla parefle, la pufil-lanimité, la vue des difficulté*, on n'a eu que des demi-volontés. Les Italiens ont un proverbe qui contient le fecret de devenir pape; & ce fecret c'eft de le vouloir,
VELLELA, c'eft le terme qu'on doit dire quand on voit le lievre, le loup «St le fanglier.
VELLETRI, VELETRI, ou VÈLITRI, ( Géog. mod.) en latin Velitr-e, ancienne ville d'Italie, dans la campagne de Rome, près de la mer, fur une hauteur, à 6 milles d'Albano, à 8 de Marano, à 14 de Segni, & à 20 de Rome ,	*
Cette ville, autrefoi» la capitale desVolfques, efl aujourd'hui la demeure des doyens du facré college. Elle a infiniment fouffert dans les révolutions de l'empire, te dans les guerres civiles qui ont mis tane de fois l'Italie en feu; fes rues font encore belles, te fes maifons ont quelque apparence, mais elles font prefque fans habitans, excepté des religieux te des religieufes. Le paUis Gioetti, élevé par Tarchitette Lunghi, pafle pour un ouvrage de magnificence te de goùt; c'eft la feule chofe curieufe à voir dans cette ville. Le prince Lobkowitz fit fur Vélétri en 1744, la méme entreprife que le prince Eugene avoit faite fur Crémone en 1702, & elle eut le méme fuccès. Long. 30. 36. lat. 41. 40. ( D. J, )
VELLICA, (Géog. anc.) ville de Cantabrie vers Ies fources de l'Hebre, aujourd'hui la Guardia, ou Medina del Pornar. Peut-étre que cette ville étoit célebre par le eulte du dieu Endovellicus, te que c'étoit le lieu où il avoit pris naiflance, ce qui l'avoit fait nommer Endo-Vellieus , VEndo de Vellica, comme l'Apollon de Delphes, l'Hercule de Tyr, Ce fut fous les murailles de cette ville que les généraux d'Augufte battirent les Cantabres, au rapport de FIq-rus, /. IV. c. xij- (D. J.)
VELLICATION, f, f. chez les Médécins, eft l'attion de piquocter, de pincer. Ce mot fe die plus particulierement d'une forte de convulfions foudaines qui arrivent aux fibres de muicles, Voyez Fibre ri Convulsion.	_
VELLACASSES, (Géog. anc.) ce nom eft aufli écrit Velocafes dans Céfar, Bel. Gali. I. II. c. xij. Pline, /. IV. cap. xvìij. écrit Vellocafes, te met les Vellocaìfes dans la Gaule narbonnoue: Lugdunenfis Gallia, dit-il, habet Loxovios, Vellocafles, Gald-tas, Venetos. En effet, Augufte tira ces quatre peuples de la Gaule belgique pour les mettre dans la Gaule lyonnoife, (D.J.)
VELLON, f. m. (terme de Monnoie.) ce mot ef-pagnol fignifie, en fait de monnoie, ce qu'on appelle en France bilioni il fedir particulierement des efpeces de cuivre.
VELOCITÉ, f. E (Phyf.) eft la méme chofe que vit effe; ce dernier mot eft plus ufité.
VELOUR, (Géog. mod.) ville des Indes, au royaume de Carnate, à i'oueft de Cangi-Vouran te d'Alcatile. Il y a toujours un gouverneur dans cette ville, & la forterefle eft une des principales du pays.
VELOURS, (Etojfe de foie.) le velours uni fe fait avec une chaine par le tiflu communément appellé toile; une feconde chatne communément appellée poil, te de la trarne; on fortifie la feconde chaìne de plus ou moins de brins, fuivant le nombre de poils dont on véut le qualifier,
La quantité de poil augmente la qualité te la force du velour ; on ne défigne le nombre par les barres jaunes qui font aux.lifieres; on fabrique depuis un poil te demi jufqu'à 4 poils; ils fe font ordinairement de 11 24« d'aune. Voyez Étoffe de soie.
Il ie fait auflì des velours fril'és, des velours coupés te frifés, des velours à la reine, des velours à quarreau tout coupé, des velours ras, des velours cannelés , des velours chinés; on a pouffé ce genre d'étoffe jufqu'à faire des velours à deux endroits, te de deux couleurs oppofées l'une fur un còté, l'autre de l'autre; mais cela n'a pas été fuivi. Cette é-tofFe fe fabrique en divers endroits, comme Lyon, Gènes & autres lieux. Voy Étoffe de soie.
Maniere dont on travaille le velours ci filé. Gomme nous avons rapporté à ce genre d'étoffe prefquè toute la fabrication des autres, nous allons en traiter au long; enforte que celui qui fe donnera la peine de bien entendre cet article, ne fera étranger r	dans