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riviere én T!!e de la Greijade, on trouve fqr le bord de la mer un fable nuir rrès-brillant & fort pefant. Celui de l'Ance-noire, à la bade terre de la méme ile, eft un peu moins éclatant; mais il rient, ainlì qué le prccélent, beaucoup de fer attirable par l'ai -roane; il y à lieu de préffimer qu'on pourroit y trou-ver de l'or, en le travaillant felon l'art.
On rencontre dans plufieurs montagnes de la Mar-tinique & ailleurs des petits amas d'une terre, couleur de cendre bianchire, fine, compare, en con-fiftance de pierre, ayant quelque rapport à la marna, mais plus dure; elle fe broye & craque entre les dents, fans étre fablonneufe ni pàteufe, à-peu-près comme de la terre à pipe cuite; les negres la nomment taoiia; ils la mangent avec une forte d'ap-pétit qui dégéuere en paflìon li violente , qu'ils ne peuvent fe vaincre: malgré Ies dangers auxquels l'ufage de cette terre les expofe, ils perdent le goùt des chofes faines, deviennent boufis, & perirtene en peu de tems. On a vu plufieurs .hommes blancs pof-fédés de la manie du taoiia; & j ai connu des jeunes filles en qui le defir, fi naturel à leur fexe de conferver fes graces, fe trouvoit anéanti par l'appétit de ce funefte poifon, dont un des moindres effets eft de détruire l'embonpoint & de défigurer les traits du vifage.	.
Le remede le plus efficace qu'on ait trouvé jufqu'à préfent eft de faire prendre au malade deux qu trois cuìllerées d'huile de ricinus ou palma-chrifti, nouvellement tirée à froid; on en continue l'ufage tous les matins pendant plufieurs jours, jufqu'à ce que les évacuations ayent etnporté la caufe du mal: mais il eft à propos de s'y prendre de bonne-heure, & ne pas !a;ffer le tems à la terre de fe fixer dans l'eftomac, où elle formeroic une mafie qu'aucun remede ne pourroit détacher.
Au défaut de taoiia, les maniaques mangent de la terre commune, des efpeces de petits cailloux, des pipes cafiées, & d'autres drogues non moins préju-dieinbles à la fanté. Artide de M. le Rom^ix .
Terre à fon lon, ( Hijl. nat. des fofiiles.) terre follile, grafie, onffueule, friableétant teche, pleine de nitre", & d'un très-grand ufage eu Anglecerre pour dégraitler les laines.
"Cette terre, qu'on nommoit fimplement fuller's-earth, eft lì précieufe dans toute la grande-Bretagne pour l'apprét de fes étoffes de laine, que l'exporta-tion en a été défendue fous Ies mémes peines que celle de fes laines méme; en effet, cette terre, la rneil-leure de toutes pour fon ufage, eft telle que la Hol-lande, la France & l'Efpagne n'en poffedent point de pare'lle.
O i en trouve près de Ryegate en Surrey,près de Maidftone dant la province de Kent, près de Nutley en Sulfex, près de Wooburn en Bedfordshire , près de Brickhill en Staffordshire, & dans l'ile de Skies en Ecofie. Dans la province de Surrey, on creufe cetre terre dans des trous en forme de puits, dont les còtés font fourenus comme ceux du charbon.
On voit entre Brickhill & Wooburn une grande bruyere qui couvre quelques collines pleines accette méme terre. Le trou eft un valle découvert , creufé en forme de cóne renverfé qui montre la couleur & l'épaiffeur de différens lits de fable, au def-fus defquels on trouve la terre à fottlon à environ cinquanteou foixante piés de la lurface. Sous fa fur-face de la terre à un pié de profondeur eft une cou-che de fable fin, jaune, rougeàtre, de l'épaifleur de neuf à dix piés; enfuite pendant trente à quaran-te piés il y a divers lits de fable gris & blanc; plus bas, une couche de deux à tròis piés de fable-gras mèi? de veines rougeàtres; puis un pie de terge mé-diocrement grafie, encore un peu fableufe; enfin la terre à foulon pure pendant environ fept à huit piés.
Ce bànc de terre eft diftingué en différentes couches; l'aflìette de ces bancs eft fur un pian, horifon-tal régulier qui, communément en toutes fortes de lits & couches de terre ou mines, annonceune grande étèndue. Les ouvriers font employés à fouiller cetre terre avec fa pioche , & deux hommes fuffifent à en fouiller & charger dans ua chariot mille livres
fiefanc dans un jour ; cette charge vaut, prife furie
leu, 4 shelins, 4 liv. 12 f. tournois.
Cetre terreeli d'une couleur gris-verditre, qui (e dégrade à l'air: fa confiftance, médiocrement ferme, fe divife aifément en morceaux à la pioche; à fé-cher, elle devient dure comme du lavori; fa qualicé eft grafie & pleine de nitre. Elle ne fe diffouc dans
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l'eau qu'en la remuant beaucoup ; le fédiment qui \ s'en forme lorfqu'il eft léché, eft doux & gras au toucher, très friable, & fe réduit entre les doigts dans une poudre prefque impalpable qui femble fe perdre dans les pores de la peau, &c. Cette pouf-fiere vue au microfcope eft matte, opaque, & n'a point le brillane des parties fableufes ; ces qualités la rendeot très-propre à s'infinuer dans les pores de la faine & à s'imbiber de fa graifl'e , fans offenfer le tiffu de l'étoffe par les plus violens froccemens.
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Terre lemniems, terra lemma , lorte de terre
médicale, aftringente, d'une confiftance grafie, & d'une couleur rougeltre, dont on fe fere dans le méme cas que des nols. Voyez Bols .	__
Elle prend fon nom de fa terre de Lemnos, d'où on l'apporte principalement.
On la met fouvent en gàteaux ronds qu'on cachete , ce qui la fait nommer terre figillée.
Terre de Pouzzoles , forte de terre rougeàtre dont on fe fert en Italie au-lie,u de fable.
La meilleure eft celle qui fe trouve auprès de Pouzzoles, de Baies & de Cumes, dans le royaume de Naples; & fa premiere de ies villes lui a donné fon noni.
Cette terre mèlée avec fa chaux fait le meilleur morder qu'il foit polfible . Voyez Mortier. Il fe durcit & fe pécrifie dans l'eau; il pénetre les pierres à feu noires, & les bianchir. On s'en fert beaucoup pour fa conftru&ion des moles, & des autres bàdmens qu'on éleve dans les places maritimes. Agricola préfume que la terre de Pouzzoles eft d'une nature fulphureufe & alumineufe. Voyez Vitruve, Pline, de Lorme, &c. qui tous font un grand cas de cette terre.
Terre samienne oh Terre de Samos, terra Samia, forte de boi ou terre aftringente, venant de l'ile de Samos, dans la mer Egèe. Voyez Terre.
La meilleure eft appellée par Diolcoride colly-r'tum, parce qu'on l'emploie dans les médecines de ce nom: elle eft bianche, fort luifante , douce , friable, de bon gode, & un peu glutìneufe fur la langue.
Il y en a une autre efpece plus dure, plus fai? & plus glutineufe, qu'on appelle after Samìus , à caufe de plufieurs pailles brillantes qu'on y trouve quelquefois, & qui font difpolées en forme de pe-tites étoiles.
Chacune de ces deux efpeces eft regardée comme fort aftringente, & propre à deffécher & à guérir les blefiures. Elles ont beaucoup de qualités commu-
nes avec le boi d'Arménie. Voyez Arménien & bol> • ^ „
Il y a aullì une pierre qu'on nomme pierre de Sa-mos, m&oc x*pi'c , & qui le tire de quelques mines dans la méme ile. Cette pierre eli bianche, elle s'at-tache à la langue quand on l'y met defius , & paffe pour étre aftringente & échauffante. Les Qrfevres s'en fervent auflì pour polir l'or, & lui donner de l'éclat .	„	„ ,
Terre sigillée, terra follata, voyez Sigillee.
Terre'verte, (Hift- nat. des foftiles.) nom d'une terre dure, d'un verd bleu foncé, qu'on trouve par couches de grands morceaux plats qui ont quatre ou cinq piés de diametre; 011 les cafie irrégulierement en les coupant, ce qui fait qu'on nous l'apporre en pieces de différentes groffeurs. Cette terre eft lille, luifante, douce 'au toucher, & femblable à quelques égards au rnqrochcus; elle s'attache fermement à la langue, ne teint point Ies mains en la maniant, mais en fa frottant fur un corps dur, elle y imprime une rayure bjanchàtre qui tire fur le verd; elle ne fermente point avec les acides, & prend en la brùfant une couleur brune foncée . On fa fouille dans l'ile de Chypre, dans le voifinage de Vérone & en plufieurs endroits dece ro.yaume; on l'emploie beaucoup pour la peinture, fur-tour fa peinture à fref-que, parce qu'elle donne un verddurable, & qu'on la mèle utilement avec d'autres couleurs. ( D. J. )
Terres ou remedes terreux, (Médecine ■) les Médecins ont employé dès long-tems à titre de remedes un grand nombre de matieres pierreul'es & terreufes. Le do&eur Tralles, médecin de Breslau,
Jui a écrit il y a environ vingt ans , ua long traite
ur les remedes terreux, fait de ces remedes, l'énu-mération fuivante: Du regne animai, le crine hu-mai.n, le calcul humain, là come de cerf, la denc de fànelier» l'ivoire, U come d'clan, la deat d'hyp-
po-
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