4 TEF formenc un noeud derriere qui approche de la lettre daleth, puis elles viennent fe rendre vers l'eftomac. S. Jerome fait mencion de ces teffilins des juifs dans fon commentarne fur S. Marthieu, où il eft parlé des Phyla&eres: ,, les Pharifiens, dit-il , expliquant mal ,, ce pafiage, écrivoiem. le décalogue de Moi'fe lur ,, du parehemin qu'ils rouloient & actachoient fur ,, leur front, & cu faifoienr une efpece de cóuronne ,, à l'entour de leur téte, afin de les avoir toujqurs ,, devant les yeux,;. Au refte , il n'y a que les juifs rabbinites qui fuivent cette pratique, & les Caraites leurs adverfaires les appellent par raillerie des knes bridés avec leur teffilin. Voyez Fronteau. TÉFLIS, ou TAFLLS, ou TIFLIS, {Géog. mod.) cu latin Acropolis Iberica, ville d'Afte, dans le Gur-giftan, que nous appellons la Geòrgie, & la capitale. Elle eft fituée au pié d'une montagne fur la rive droite de Kur, le Cyre^ouun bras du Cyre des anciens, qui a fa fource dans les montagnes de Géor-gie, & fe joint à l'Araxe, d'où ils fe rendent con-joiurement dans la mer. Téflis eft une des belles villes de Perfe, la ré-fidence du prince de Géorgie ; .elle s'étend en lon-gueur du midi au nord , & eft peuplée de perfans, de géorgiens, de grecs, d'arméniens, de juifs, de catholiques. Elle eft défendue par une bonne forte-refle que les Tures y bàtirent l'an 1576, après qu'ils fe furent rendus màìtres de la ville, & de tout le pays d'alentour, fous la conduite du fameux Muftafa Pacha, leur généraliflìme. Il s'y fait un grand commerce de foies, de fonr-rures, & de la racine appelle'e boia. Il y a dans Téflis des bains d'eaux chàqdes, de grands bazars bà-tis de pierres, & des caravanferais. Les capucins y ont une rniffion avec une maifon depuis plus d'un fiecle. La congrégation ne leur ac-corde que dix-huit écus romains pour chaque mif-fionnaire , mais ils exercent la médecine ; & quant au Fpiritue!, ils onr la permiftìon de dire la mefle fans perfonne pour la fervir, de la dire en touces fortes d'habits, d'abfoudre de tous péchés, de fe déguifer, d'entretenir chevaux & valets, d'avoir des efclaves; d'acheter & de vendre; de donner & de prendre à intérét. Malgré de fi beaux privileges, ces milfion-naires ne font guere de profélytes, ear le peuple de Geòrgie eft lì ignorant, qu'ils ne croyent pas méme que les capucins foient chrétiens, parce qu'ils ont aopris qu'en Europe, ils ne jeunent pas comme à Téflis . Aui'ìi les capucins n'ont que deux pauvres maitons dans touce la Géorgie. (1) On compie une quinzaine de mille ames dans Té flis, dont il y en a environ deux cens de catholiques romains. Le patriarche des Géorgiens y demeu-re: c'eft une ville aflez moderne. Long. 63. 45. lat. 43. v {D 7.) TEFTANA, {Géog mod.) petite ville d'Afrique, au royaume de Maroc, fur la còte de l'Océan, où elle a un port capable de recevoir les petits bàci-mens. C'eft l'Herculis Portus des anciens, que Ptolomée met à 7 ou ayant un cheval auprès d'elle, & renane de la droite une branche de palmier. La ville de Tégée & fon territoire faifoient partie de l'Arcadie, & fut fous la domination des rois ar-eadiens, jufqu'à la fin de la feconde guerre de Mef-fene; eniuite la ville de Tégée commenda à former une république féparée des autres canrons de l'Arcadie, mais nous ne favons pas combien de tems fub-filta cette république. Il y avoit à légée un tempie de Minerve, furnom-mée Alea, & qui avoit été bàci par Aléus. Ce tem-ple étoit un azyle pour les crimìnels de toute la Grece, & le lacédémonien Paufanias s'y réfugia. Ariftarque, poète rragique, qui parur fur la fin de la Ixxxj. olympiade, &.qui vécut un fiecle, étoit natif ■ de Tégée . Plutarque fait le fameux Evhémere tégéate dans fon ouvrage fur les dogmes des philofophes; & Mellé- nien (i) L'iJis qae nom Jqnne le favant aucear de cet article , dei raif-fiom dei HI'. Capucins dani la Gdorgie n'eft pai tout à-fait jufte, elle eft renfermée dani des botaes trop étroites, de méme que celie qu'il nous donne des avantages que retire l'églife catholique des peines Se Toins infatigables de ces boni religieai qui furent chargés dès l'an 1661 de défricher cette vigne converte & fuffo-quée de ronces Se d'epines , Se devenue t'horrible ber9ail des mon-ttres les plus aflfreux, que l'héréfic, le Schifale , Se le paganifme aient jamais produit. La grande moiflbn qu'on a fait dans ce pays barbare, eft toute due au aele, ali* travaute, aux peines inexpri-roables de ces horarnes apoftoliqnts. Il a faliu qu'ils aient fait face aux Turcs, aux Grecs, aux Perfans, Se fur tout aux Schifnia-tiques d'Arménie, qui leur ont fait fouffrir les perfécotions les plus atroces, principalement ea 1697 & 1719. fuivant les aftes des rail-fions & le bref de Clément XI. envoyé au roi de Perfe à l'effet d'iraplorer fa pratedion contre les perfecutions injuftes qu'on fai- foit fouffrir à ces Peres. Mais s'il leur en a couté des grands tra-vaux 8c des fatigu.-s furprenantes jufqu'à repan.lre leur fang ponr gagner de» «mes à Jefus-Chrift, ils ont eu auiii la gioire de convertir dans peu d'années pius de dix mille perfones fuivant la relation faite à la Congrégation it propaganda fida en 1 -46. Se du nombre de ceux là furent le roi George, le rfeudo-évéque Enti-mie, 8c le prince Barzime, comme l'atteftent les profeffions de foi faites par ces illuftres cathecumènes, & envoyées à Rome -, Se d'après des faits fi conftatés ponrra t on dire que ces Miflionnai-res ne convertilfent prefque perfonne à la foi ? Le Saint Siége a accordé à ces bon» peres des privile;;. •« quf unir étoient nécef. faires, eu égard aux circonftar.ce 1 du iieu, mais ils s'en font fervi! avec grande referve, 8c dans les cas feulement de néceftité in-difpenfable conformément à l'intention des Papes qqi le» accorderei» avec referves. (W)