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uns des autres de fix è fept pouces; c'eft de ces nceuds que fortent les feuilles toujours couplées; elles rel-lemblent beaucoup pour la figure à celles du laurier , mais elles font bien plus longues,, plus larges, plus épaifles, & plus charnues; leur longueur ordinarne eft de cinq à fix pouces, fur deux & demi de large; elles font fortes & pliantes comme un cuir, d'un beau verd vif, te comme vernilfées par-deflus , & un peu plus pàles par-deflbus.
Hermandez, dont le témoignage paroit étre ici d'un grand poids, prérend que cetce herbe eft une forte de liferon, qui grimpe le long des arbres, te qui les embrafle; fes feuilles onc, fuivant lui, onze pouces de longueur ou de largeur, font de la figure des feuilles de piantili, mais plus grofles, plus longues, te d'un verd plus foncé; elles naiflent de chaque còcé de la ligne alternativement; fes fleurs font noiràtres,
Plufieurs autres botaniftes foutiennent que la piante de la vani/le reflemble plus à la vigne qu'à_ aucune autre: du moins, c'eft ce qui a écé certifié par la pere Fray Ignatio de fantta Therela , de jefus,carme déchautfé, qui avant long-tems réfidé dans la nouvelle Efpagne , arriva à Cadix en 1721, pour pafler à Rome; ce religieux plus éclairé te plus curieux en phyfique que fes eompatriotes, fe fic apporcer par quelques valets indiens un grand fep de la plance où
croit la van il/e.
Comme il avoit déjà quelques connoiflances lur cette piante, il appliqua fon l'ep à un grami arbre, te entrelaga dans les branches de cec arbre rous les rejettons ou pampres du l'ep. Il en avoit laiffé le bout inférieur élevé de 4 ou 5 doigts de terre, te l'avoit couvert d'un petic paquet de mouffe feche pour le défendre de l'air. Eu peu de tems la feve de l'arbre pénécra le fep, te le fic reverdir ; au bouc d'environ deux mois il fortit à travers le paquec de mouf-fe, 5 ou 6 filamens qui fe jecterenf en terre: c'étoient des racines qui devinrent grofles com me des tuyaux de olurnes au plus. Au bout de deux ans le fep pr«-duific des fleurs, te puis des vanilles qui mùrirent .
Les feuilles font longues d'un demi-pié, larges de trois doigts, oh tu fes, d'un verd affez obfcur; les fleurs font fimples, blanches, marquetées de rouge & de jaune.
Quand elles tombent, les petites goufles ou vanilles, commencent à poufler; elfes lont vertes d'abord, te quand elles jaunifl'ent on iescueille. Il faut
Sue fa piante ait trois ou quatre ans pour produire
u fruit.
Les farmeos de la piante rampent fur la terre comme ceux de la vigne, s'accrochent de méme, s'en-torcillent aux arbres qu'ils rencontrent, te s'élevent par Jeurs fecours. Le tronc avec le tems devient aufiì dur que celui de Ja vigne ; les racines s'étendent te tracent au loin dans la terre; elles pouffenc des rejettons qu'on tranfplante de boutqre au pié de quelque arbre, te dans un lieu convenable; cetce plan-tacioo le fare .à la fin de l'hiver, te au commemeernenc du printems.
Ce qu'il y a de fingulier, c'eft que, comme on a déjà vu que le pratiqua le P. Ignatio, on ne met pas le bout du farmene en terre, il s'y pourrtroit . J*a piante recoit aflez de nourriture de l'arbre auquel elle eft attachée, te n'a pas befoin des fucs que la terre fourniroir. La feve fles arbres dans ces pays chauds de l'Amérique, eft fi forte te fi abondance, qu'une branche rompue par le vent & jettée lur un arbre d'efpece toute differente, s'y coderà te s'y enferà elle-méme comme fi elle favoit été par ;ouc l'art de nos jardiniers; ce phénomène y eft commun.
C'en eft un autre conjmun auflì, que de gros arbres qui de leurs plus hautes branches, jettenr de longs filamens jufqu'à terre, fe multiplient par fe moyen de ces nouveiles racines, te font autour d'eux une petite forét, où le premier arbre, pere ou aieul de tous les autres, ne fe reconnofe plus; ces fortes de générations répétées, rendent fouvent fes bois impraticables aux chaflèurs .	_
Defcription de la piante de vanille de S. Domtngue. Cependant la piante de la vanille qui eroìt dans l'ile de S. Domingue, que le R P. Plumier décrit dans fa Botanique M. S. C. d'Amérique, n'eft pas differente de eelle dont Hermandez fait la defcription; mais celle du botanifte frangois eft auflì bien détail-jée que l'autre 1'eft mal.
Ce pere l'appelle yanilla flore viridi ri albo, frutta nigrefetnte, Plum. nov. plant. amer. 25. Les ra-
cines de cette piante font prefque de la grofleur du petic doigt, longues d'environ deux piés, plongées dans la terre au loin te au large.; d'un roux-plle; cendres te fucculenres; jettant le plus fouvent une feule tige menue, qui comme la clémacice , monte fort hauc fur Ies grands arbres, te s'étend méme au-deflus. Cetre tige efl de la grofleur du doigt, cylindrique, verte, A remplie intérieurement d'une hu-meur vifqueufe; elle eft noueufe, A chacun de fes noeuds donne naiflance à une feuiile.
Ces feuilles lont molles, un peu àcres, difpofées alternativement, ATomtues en forme de lance; longues de neuf ou dix pouces, larges de trois, lifles, d'un verd-gai, creufées en gouttiere dans leur milieu , te garnies de nervures courbées en are . Lorfque cette piante eft déjà fort avancée, des aiflelles des feuilles fupérieures il fort de longs rameaux gar-nis de feuilles alternes ; lefquels rameaux donnent naiflànce à d'autres feuilles beaucoup plus petites.
De chaque aiflelle des feuilles qui font vers l'ex--trémité, il forc un petit rameau différemment ge» nouillé; A à chaque genouillure fe trouve une très-belle fleur, poiypétale", irrégujiere ; compofée de fix feuilles, donc cinq font femblables A difpofées pref-qu'en rofe. Ces feuilles de la fleur font oblougues, écroites, tortillées, bfanches en-dedans, verdàcres en-dehors . La fixieme feuiile, ou le neftarium qui oc-cupe le centre, eft roulée en maniere d'aiguierre, te portée fur un embryon charnu, un peu tors, femblable à une trompe. Les aucres feuilles de la fleur font aullì pofées fur le méme embryon, qui eft long, verd, cylindrique, charnu. Il fe change enfuite en fruit, ou efpece de petite come molle, charnue, prefque de la grofleur du petit doigt; d'un peu plus d'un demi-pié de longueur; noiràtre lorfqu'il eft mùr, enfin rempli d'une infinité de très-petites graines noires. Les fleurs A les fruits de cette piante font fans odeur.	^
On U trouve dans plufieurs endroits de l'ile de S. Domingue/ elle fleurit au mois de Mai. Cette vanille de S. Domingue ne paroit différer de celle du Mexique, dont Hermandez a fait la defcription, que par la couleur des fleurs, A par l'odeur des goufles: car la fleur de celle-là eli bianche A un peu verte, A la goufle eft fans odeur; mais la fleur de celle du Mexique, fuivant la defcription d'Hermandez, eft noire, A la goufle d'une odeur agréable.	_
Defcription de la piante de vanille de la Martini* que .Le P. Libar allure dans fes voyages d'Améri-que, qu'il a trouvé à la Mirtinique une autre efpece de vanille, qu'il décrit ainfi. La fleur qu'elle produit eft prefque jaune, partagée en cinq feuilles, plus longues que larges, ondées A un peu découpées dans feur milieu. Il s'éleve du centre un petit piftil rond te aflez pointu, qui s'alonge A fe change en fruit. Cetre fleur eft à-peu-près de la grandeur te de la confiftance de celle des pois ; elle dure tout au plus cinq ou fix jours, après lefquels elle fe fanne, le feche, tombe &'laifle le piftil tout oud, qui devient peu-à-peu une filique de cinq, fix A fept pouces de long, plus piate que ronde, d'environ cinq lignes de large, A deux lignes d'épaifleur, de la figure à-peu-près de nos cofles d'haricots.
Certe filique eft àu commencement d'un beau verd, elle jaunit à mefure qu'elle mùrit, A devient tout-à-fait brune lorfqu'elle eft feche; le dedans eft rempli de petites graines rondes, prefque imperceptibles A impalpables, qui Ione rouges avant d'étre mùres, A toutes noires dans leur maturité, Avant ce tems-là elles n'ont aucune odeur fort fenfible, que celle de fencir le verd ; mais quaqd elles font mùres A qu'on les froiffe encre les tnains, elles rendent une petite odeur aromatique fort agréable.
Le méme fait a été mandé à l'académie des Sciences en 1724, par un des correfpoiidans de cette aca-démie demeurant à la Martinique, qui ajoute qu'il en avoit trois piés venus de bouture, qu'il avoit tirés de la nouvelle Efpagne, te qui réuljjfloient parfaitement .
Lieux oà eroìt la bpnne vantile . Malgré ces fortes d'attellations, la vanille de la Martinique n'a pome pris faveur fur les lieux , ni dans le commerce; on continue toujours de la tirer de la nouvelle Elpagne A du Pérou,
Les endroits où l'on trouve la vantile en plus grande quantité, font la còte de Caraque A de Carcha-gène, l'ifthme de Darion, A toute l'étendue qui eft depuis cet ifthme A le golfe de S. Michel, jyiqu'à
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