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toucher, s'amollit. Elle fe refoule lorfqu'on la pouffe avec l'y grec, foit avec la grande pelle, comme elle s'écend èn la tirant avec le crochet de l'y grec.
La PI. XXXII. préfente le détail d'une carquaife & de toutes les parties ; le pavé de la carquaife eft potè fur un maflif à la méme hauteur que la table, afin que la giace paflant de l'un fur l'autre, voyage fur le méme pian. Le pavé doit étre droit & uni; car la giace étant molle lorfqu'on l'y met, elle re-cevroic toutes les impreflions que Ini donneroit la forme du pavé: aufli toutes les fois qu'on eft à méme de couler dans une carquaife, a-t-on le foin de préfenter la regie à fon pavé dans tous les tems avant de la chauffer.
Le pavé d'une carquaife eft fait en briques pofées de champ. On ne les unie pas avec du mortier; mais on fe contente de les pofer fur du fable bien paflé, dont on difpofe une couche entr'elles & le maflif, dans la vue que fi le feu fait jouer le pavé, au-lieu de le gauchir en entier (ce qu'il ne manqueroic pas de faire, fi toutes les briques fe tenoient), il fe contente de faire élever telle ou telle brique qui peut ceder à l'attion du feu fans en entrafner d'autres, & fans dégrader totalement le pavé. Les briques tietinenr dans leur pofition par le fimple foutien de celles qui font à còté. On remplit leurs joincs de fable; & pour égalifer la furface du pavé, on le couvre aulfi d'une légere couche de fable.
Les dimenfions du pavé de la carquaife dépendent de la quantité & de la grandeur des glaces qu'on fe propofa d'y mettre. En fuppofant qu'on veuille y piacer huit glaces de petites cuvettes, fig. PI.XXXII. la longueur fera fuffifante de ving-troìs piés entre les tifars fur une largeur de douze piés.ou en compre-nant toute l'entendue de la carquaife de a en b de dedans en-dedans, elle aura de long vingt-huit piés fur douze de large ,
Vù l'etendue de cette efpece de fourneau, on chauffe par les deux extrémites au moyen de deux tifars placés un à chaque bout.
A l'une des extrémités eft une gueule D, fig. i, par laquelle on fait entrer les glaces dans la carquaife. L'ouverture de cette gueule eft proportionnée à la largeur des glaces qu'on fabrique. Si l'on fait des glaces de fix piés de large, il faut au-moìns que ia gueule en ait fept, comme dans la figure. Il eli inutile que le ceintre de la gueule foit bien haut, il fuffit que dans fon milieu il s'éleve à un pié, comme dans les figures 3 & 4. L'extrémité où eft placée la gueule de la carquaife eft dite devant de la carquaife.
La gueule s'étendent à fept piés de b en 1, il refte cinq piés jufqu'à l'autre parois de la carquaife de I en 3, on prend la partie 3, 2 = 18 pouces pour l'ouverture du tifar de devant, & il refte 1, 2 = 3 piés & demi pour l'épaifleur de la magonnerie, qui eft entre la gueule de la carquaife, & celle du tilar. Cette magonnerie a befoin d'une cernine force étant deltinée à foutenir l'effort des votìtes, tant de la gueule de la carquaife que du tifar. A la diftance 3, 4=26 pouces du devant de la carquaife, on forme des relais 4, 3,6, 7, =3 pouces chacun, pour piacer (a porte du tifar, au moyen de quoi le tifar, au lieu où l'on forme les piés droits qui doivent foutenir la voflte, a un pié de largeur ou d'ouverture de 3 en 6, & quinze pouces de long de 3 en 8; bien entendu que l'efpace de 3 en 8 eft occupé par la magonnerie qui fépare le tifar d'avec le cendrier qu'on pratiqué au-deflous, comme on peut le voir par les figures 3,4, qui expriment les élévations tant intérieures qu'extérieures du devant de la carquaife. On voit dans ces mémes figures que le tifar eft cein-tré à environ quinze pouces d'élévation. Le tifar depuis. le point S s'avance encore de deux piés & demi dans I'intérieur de la carquaife. Le tifar entier s'avance donc de quatre piés trois pcuces dans la carquaife; les barreaux du tifar qui commencent en 8 font d'environ huit pouces, au-deflous de 8 & du pavé du four, pour empécher les braifes de tomber fur ce pavé. La magonnerie qui fe trouve entre le tifar de'devanr & la gueule de la carquaife, avance de trois piés de 2 ©n 9, dans. la carquaife; l'épaifleur de la gueule 1 /== un pié, £ d ef en * la magonnerie fait avec fi un angle tei que x f— deux piés £ demi.
Le tifar qui fe trouve à l'autre extrémité de la carquaife, & qu'on appelle le tifar de derriere, eft fait comme gelui de devant, avec la différence qu'il eft placé au milieu de la carquaife. Il a dix-huit pouces
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de large £ cinq piés de long du devant de fa gueule à fon extrémité. Pour qu'il n'avance pas trop dans la carquaife, on lui fait déborder le devant de ladite carquaife de deux piés & demi, au moyen de quoi faifant le mur de la carquaife de deux piés £ demi-d'épais, le tifar ne prendra rien de i'intérieur. On fortifie le tifar d'une magonnerie de deux piés d'épaifleur de chacun de fes còtés. Le tifar ou fa magonnerie occuperà donc cinq piés £ demi de la largeur de la carquaife. Il reftera donc trois piés trois pouces de chaque còté du tifar. La voflte du tifar forme l'entonnoir en approchant de la carquaife,/^-. 2. du-moins quant à la hauteur, puilqu'à la gueule elle n'a que dix-huit pouces d'élévation, £ à l'extrémité elle a environ trois piés.
A còté du tifar font deux ouvertures E E, fig. 1. d'un pié trois pouces de large. On forme un petit re-lai a leur entrée pour les fermer d'une tuile. Ces ouvertures s'appellent lunettes des carquailes, ou par quelques-uns gueulettes. Elles fervent à faire pafler des outils pour ranger les glaces, fi par hafard elle» ont pris une mauvaife pofition à l'extrémité de la carquaife. C'eft pour favorifer cet ufage que la lunette s'aggrandit vers I'intérieur de la carquaife où elle a trois piés de large. La voflte de la lunette eft à plein ceintre, & augmente d'élévation comme la lunette a augmenté de largeur. La lunette eft placée au milieu de yd, partie de la largeur de la cnrqu3ife qui refte de "chaque còté du tifar ; 011 voit en fig. 3 & 6. la vue tant intérieure qu'extérieure du derriere de |e carquaife.
La voflce de la carquaife prend dans fa longueur la forme qu'op remarque dans fa coupé longitudinale , fig. 2. Il eft inutile qu'elle foit bien élevée ; ce feroit méme nui/ible, en ce qu'on auroit un efpace trop confiJérable à échauffer. Aux deux extrémités la voflte a environ trois piés de hauteur, & elle v? en exhauflant jufqu'au milieu, qui a environ quatre piés, & où eft la plus grande élévation.
Quant à la forme que prend la voflte dans la coupé latitudinale, on voit par les figures 4 ff 6. que rien ne reflemble plus à Une anfy de panfer. Les pa* rois de la carquaife ne forment prefque pas des pié? droits, la voute commence prelque fur le pavé,
Au-deflus de la voflce de la carquaife on forme en maflif une pfenimétrie, qui fe trouve élevée à en-yiron douze piés de terre; on la couvre de torchis, comme le deflus du four de fufion , £ la fécherefle du lieu en fait un excellent magafin de pots précs à attremper.
Ou éleve le mur du devant des carquaifes à la hauteur convenable pour s'en fervir à foutenir la charpente de la halle,
Les glaciers font partagés dans leurs opinions au fujet des carquaifes. Les uns veulent qu'elles foient ouvertes de plufieurs trous ou cheminées dans la youte: on en met ordinairement une au milieu de la carquaife, & deux à chaque extrémité. Les autres prétendent que de pareilles cheminées ne peuvenc que nuire. Selon les premiers, les cheminée» qui rettene bien bouchées pendant tout le tems de la chauffe , & qu'on ouvre auflì-tòt que l'opération eft finie, hàtent le refroidiffement de la carquaife, £ met-tent les gfeces en état d'en étre plutòc tirées. Cette méme raifon alléguée pour, eli tournée contre par les ennemis des cheminées* En effet, comment, di-fent-ils, peut-on regarder comme gradué un refroi-dillemenr qu'on chèrche à preffer par quel moyen que ce puifle écre? La maniere de raifonner des derniers me paroit plus relative à la définition que nous avons donnée de la recuiflon des glaces : j'ai cepen-danc fait de très-bonnes recuiflons dans les carquaifes à cheminées.	'
La définition de la recuiflon conduit néceflaire-ment à faire marger toutes les ouvertures de la carquaife d'abord après la coulée , £ à les démarger enfuite peu-à-peu, à-peu-près comme on démarge la lunette d'une arche.
On appelle les parois de la carquaife mormues de la carquaife.
La bonté de la recuiflon le reconnoit à la coupé. Une giace mal recuite fe coupé difficilement, le diamanti prend mal: lorfqu'il y prend, le trait s'ouvre avec peine, quelquefois méme la giace fe calle £ fe met en, pieces avant que le trait loitouvert, £ lorfqu'il le détache de la giace quelques morceaux qu'on tient avec la main, elle en eft repouflée à-peu-près comme elle le feroit par un reflort qui fe débande-
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