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Vol avec eferaction, eft lorfque le voleur a brifé & forcé quelque clòture ou fermeture pour comtnetcre le voi■ Celui-ci eft un cas royal & méme prevfttal , lorfqu'il eft accompagné de port d'armes & de violence publique, ou-bien que l'effrattion a été faite dans le mur de clòture, dans les tofa; des maifons, portes & fenétres extérieures; la peine de ce voi eft le fupplice de la roue, ou au moins de la potence lì les circonftances font moitis graves. Voyez la déclaration de 173 x pour les cas pr«v6-taux.
Vcl de grand chemin , eft celui qui eft commis dans les rues ou fur les grands chemins; ces vols font réputés cas prevòtaux, à l'exception néanmoins de ceux qui font commi* dans les rues'des villes & fauhourgs; du refte, les uns & les autres font punis de la roue,
Vol de nuit ou noctorne, eft celai qui eft commis pendant la nuit; la difficulté qu'il y à de fe garantir de ces fortes de vols, fait qu'ils font punis plus féverement que ceux qui font commis pendant le jour.
Vol public, eft ce qui eft pris frauduIeuCement fur les deniers publics, c'eft-à-dire, deftinés pour le bien de l'état. Voyez Cojicussion.
Vol quaufié, éft celui qui intérefle priocipaie-ment l'ordre public, & qui eft accompagné de circonftances graves qui demandent une punition exem-plaire.
Ces circonftances fe tirent xp. de la maniere dont le voi a été fait, comme quand il eft commis avec effrattion, avec armes ou déguifement, ou par adrefle & filomene.
2®. De la qualité de ceux qui le conjmettent; par exemple, fi ce font des doméftiques, des vagabondi, gens fans aveu, gens d'affaires, officiers ou miniftres de la juftice, foldats, cabaretiers, maitres de coches ou de navire, ou de meflagerie, voituriers, ferru-riers & autres dépgfitaires publics.
3®. De la qualité de la chofe volée, comme quand c'eft une chofe facrée, des deniers royaux ou publics, des perfonnes libres, des beftiaux, des pi-geons, voi ai iles, poiflons, gibiers, arbres de foréts ou vergers, fruits des jardins, charrues, harnois de labours, bornes & limites.
4®. De la quantité de l'attion volée, fi le voi eft confidérable & emporte une déprédation entiere de la fortune de qqe|qu?un*
5®. De l'habitùde, comme quand le voi a été réi-téré plufieurs fois, ou s'il eft comipis par urj grand nombre de perfonnes.
6®. Du lieu, li c'eft à l'églife, dans les maifons royales, au palais ou auditoire de la juftice, dans les foettacles publics, fur les grands chemins.
7°. Du tems, fi le voi eft faic pendane la nuit, ou daas un tems d'incendie, de naulrage, & de ruj-ne , ou de famine.
Enfin de la fùreté du commerce, comme en fait d'ulure & de banqueroute frauduleufe, monopole ou recelement. Voyez le traité des crimes, par M. de Vouglans, où chacune de ces circcnftances eft très-bien dévelopnée.
Vol simple, eft celui qui ne bielle que l'intérét des parriculiers, & non l'ordre public.
Quand le vot eft commis par des étrangers, ils doivent èrre punis, bannis, fouettés & marqués de la lettre V.
Mais quand celui qui a commis le voi avoit quelque apparence de droit à la chofe, par exemple fi le voi eft fait par uri fils de famille à fon pere, par une veuve aux héritiers de fon mari, ou jaar ceux-ci à la veuve ou à leurs cohéritiers, par le créancier qui àbufe du gage de fon débiteur, par le dépofitaire qui fe fert du dépfit; ces fortes de vols ne peuvent étre pourfuivis que civilémcnt, £ ne peuvent donner lieu qu'à des condamnations pécuniaires, telles que la reftitutioii de la chofe volée avec des dom-fhages £ intéréts. Voyez Filou, Larcin, Voleur.	'
Vol du chapon, eft un certain efpace de terre qué plufieurs coutumes permettent à I'atné de pren-dre Par Préc'Put» au-tourdu manoir feigneurial, outre les bàtimens, cours £ bafle-cours; ce terrein a été appellé voi du ebapon, pour faire entendre que c'eft un efpace a-peu-près égal à celui qu'un chapon par-eourro't en volane.
La coutume de Bourbonnois défigne cet efpace par &n trait d'are. :	0 ■ * r
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Collej du Maine, Tours, & Lodunois l'appellent
le eberé .
Cecie étendue de terrein n'eft pas par-tout la méme,* la coutume de Paris, art. 13. donne un arpent, d'autres donnent deux ou quatre arpens; celle de Lodunois, trois fexterées. Voyez AInesse, Préci-puT, Manoir, principal Manoir. (4)
Vol, f. m. (Gram.) mouvement progreflìf des oileanx, des poiflons, des infettes , par le moyen des alles. Voyez larticle Voler .
Vol , cbajje du voi, c'eft celle qu'on fait avec des cifeaux de proie; c'eft un fpettacle aflez digne de curiofité, £ fait pour étonner ceux qui ne l'ont pas encore vù: oh a peine à comprendre comment des animaux naturellement aufli libres que le font les oifeaux de proie, deviennent en pe,u de tems aflez ap-priyoifés pour écouter dans le plus haut des airs la voix du chafleur qui Ies guide, étre attentifs aux mouvemens du leur re, y revenir £ le laifler reprendre. Cefi en excitant £ en fatisfaifant alterna-tivement leurs befoins, qu'on parvient à leur faire gotìter l'efclavage; l'amour de la Iiberté qui combat pendant quelque tems, cede eafin à la violence de Pappetit; dès qu'ils ont mangé fur le poing du chaf-feur, on peut les regarder prefque comme aflujec-tis. Voyez Fauconnerie .
La chafle du voi eft un objet de magnificence & (Pappareil beaucoup plus que d'utilité: on peut en juger par Ies efpeees de gibiers qu'on fe propofe de prendre dans les vols qu'on eftime le plus. Le premier de tous Ies vols, £ un de ceux qu'on exerce le plus rarement, eft celui du milan; fous ce nom 011 comprend le mila» royal, le mila» noir, la bufe ,&c. Lorfqu'op appergoit un de ces oifeaux, qui paflent ordinairement fort haut, on cherche à le faire defeendre, en allant jetter le due à une certaine diftance. Le due eft une efpece de hibou, qui comme on flit, eft un objet d'averfion pour la plùpart des oileaux. Pour le rendre plus propre a exciter la curiofité dg milan qu'on veut atrirer, on peut lui ajouter une queue de renard, qui le fait parottre encore plus difforme. Le milan s'approche de cet objet extraordinaire, £ lorfqu'il eft à une diftance convengble, on jette Ies oifeaux qui doivent le voler: ces oifeaux font ordinairement des facres £ de» gerfauts. Lorfque le milan fe voit attaqué, il s'éleve £ monte dans toutes les haureurs; fes ennemit font aufli tous leurs efforts pour gagner le deflus. La fcène du combat fe pafle afors dans une regioni de l'air fi haute, que fouvent les yeux ont peine à y atteindre.
Le voi du héron fe pafle à-peu-près de la méme maniere que celui du milan; l'un £ l'autre fontdan-gereux pour les oifeaux qui, dans cette chafle, cou* rene quelquefois rifque de la vie: ces deux vols ont une primauté d'ordre que leur donpent leur rareté, la force des cotnbattans, £ le mérite de la difficulté vaincue.
Le plus fort des oifèaux de proie employé à la voierie, eft fans doute le gerfaut: il joint à la noblefle £ à la force, la vitelle £ l'agilité du voi; c'eft celur dont on fe fert pour le Ijevre; cependant il eft rare qu'on prenne des lievres avec des gerfauts fans leur donner quelque fecours; ordinairement, avee deux gerfauts qu'on jette, on làche un màtin deftiné à les aider; les oifeaux accoutumés à voler enfemble , frappent le lievre tour-à-tour avec leurs mains, le tuent quelquefois, mais plus fouvent l'étourdifìent & le font tomber: la courfe du lievre étant ainfi retardée, le chien le prend aifément, £ les gerfauts le prennent conjointement avec lui.	'
Le voi pour corneille a moins de noblefle £ de difficultés que ceux pour le milan £ |e héron; mais c'eft un des plus agréables; il eft fouvent varié dan? fes circonftances: il fe palle en partie plus près des yeux, £ il oblige quelquefois les chafleurs à un mouvement qui rend la chafle plus piquante.La corneille eft un des oifeaux qu'on attire prefque fùrement avec le due, £ lorfqu'on la juge affez près, on jet-te les oifeaux: dès qu'elle fe fent attaquée, elle s'éleve , £ monte méme à une grande hauteur : ce font des faucons qui la volent, ils cherchent à gagner le deflus; lorfque la corneille s'appergoit qu'elle va perdre fon avantage, on la voit defeendre avec une vitelle incroyable, £ fe jetter dans l'arbre qu'elle trouve le plus à portée: alors les faucons reftent ì planer au-deflus: la corneille n'auroit plus à Ies craindre, fi les fauconniers n'alloient pas au fecours da B b b	leurs
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