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ce», au moyen de quoi le fimple poids de l'atmof-
phere les retient collés au modele. Les furfaces des aumeros font nécefiairement bien à la regie du cócé du modele, & la différenee des inégalités d'épaifieur ne fe fait fentir que de l'autre coté, qu'on met fur le plltre lorfqu'on fcelle. En ócant le modele, la furfaee fur laquelle on a à travailler fe trouvera parfaitement unie. Le feul effet qui réfultera des épaifleurs inégales, fera qu'il y aura fous tei numero, plus ou uaoins de plàtre que fous tei autre.
Après que les glaces font polies, on les nettoye, on les moiette, Sa c'eft la derniere opération du fa-briquant.
Ce dernier apprét qui eft très-pea confidérable, confifte à re&ifier le poli, c'eft-à-dire à corriger les défauts qu'on remarque au poli en regardaut la già» ce pofée fur un tapis noir, ou gros-bleu, Si éclairée par un jour tombant obliquement fur elle,
On fe fert pour cet effet d'un petit outil de bois, d'environ 4 pouces de long, far z pouces de large, & autant d'épaifieur, gami de lifieres, ou encore mieux de chapeau, & légérement graiflé de potée: cet outil s'appelle moiette.
Pour graifl'er la moiette, on la frotte fur un verre, qu'on tiene fcellé fur une pierre mince qu'on mouil-le avec la brofie, Sa qu'on frotte de potée: ce verre dans cet état s'appelle moletoir.
On pafle la moiette avec force fur les endroirs qu'on appergoit moins bien polis que les autres, jufqu'à ce que le nuage qu'on y voyoit foit diflìpe.
La giace ayant regu toutes ces fagons, eft dans le cas d'érre étamée; & c'eft l'ufage le plus avantageux qu'on puifle en faire .
L'étamage eft l'opération la plus fimple, & en méme tems la plus utile. On fe fert pour étamer d'une pierre bien droite Sa bien unie, entourée d'un cadre de bois, qui préfente au tour de trois cócés de la pierre, une petite rigolle, percée 3 deux descoins. Cette efpèce de table eft tellement difpofée fur les piés qui la foutiennent, qu'on peut à volonté la mettre de niveau, ou lui donner de la pente du cóté où font les trous .
On commence d'abord par bien nettoyer la giace à étamer; enluite fur la dire table bien de niveau, on étend une feuille d'étain battu; de maniere qu'il n'y refte pas le moindre pli; on répand après cela du mercure fur la feuille d'ét3in, Sa difpofant une bande de papier furie bord de la table jufqu'à la feuille,du cóté où il n'y a point de rigole, Sa où le cadre ne déborde par la pierre, on fait glifler la giace, d'a* bord fur le papier, & enfuite fur le mercure, dans la vue que fa furfaee ne prenne point de faletés dans le trajet.
On charge la giace de pierres pour qu'elle touche plus immédiatementà le feuille d'étain, Sa que le mercure fuperflu en forte avec più» de facilité. C'eft pour cette derniere raifon que l'on peuche la table, lorl-que la giace eft chargée. Le mercure fuperflu coule dans la rigole, Sa fe décharge p«r les trous qui y font pratiqués dans des batlìns de bois.
On fent très-bien l'adtioq du mercure dans l'éca» mage: il forme avec l'étain un amalgame qui s'unit à une des furfaces de la giace, Sa refl'échit les rayons de lumiere.
Lorfqu'on juge l'étamage aflez parfait & folide, on décharge la giace, & on la pule fur des égouttoirs de bois, donc on rend la pente plus au-moins rapide, à volonté & fur lefquels elle aeheve de perdre le mercure fuperflu qui pourroit lui refter.
L'infpé&ion des figure* rendra clair ce que nous venons de dire, tant des apprécs, que de l'étamage, Tel eft l'art de faire des glaces, qui eft fans con» tredit une des branches les plus utfles Sa les plus agréables de la ferrerie. Je fouhaite que ce que j'en ait dit foit aflez clair pour en convaincre le le&eur; & je ferois trop heureux fi je pouvois animer les ar-tiftes, plus inftruits, à communiquer leurs obfervarions & leurs travaux. Cet article des glaces eaulées eft de M Alvt le fils.
Glaces ft>»fflées. Le cryftal étant affiaé, les Cannes ou felies dreflées, les baquets remplis d'eau, la place arrofée Sa balayée, Sa le fourneau bien chaud, on appelle les ouvriers, on commence parcueillir. Pour cet effet, on chauffe un peu la felle, on plonge le bout dans le cryftal à la profondeur de deux ou trois pouces, on tourne la felle pendant que le bout en eft dans le cryftal liquide, on la retjre doucement afin que le fil qu'elle entraine puifle fe féparer Sa ne foit Tome XVII.
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point amené fur le fil de l'ouvroir; on la porte au baquet, on la rafratchic avec de l'eau, 011 laifle re-froidir ce premier cueillage; on le répere en cette maniere autant de fois qu'il eft néceffaire, felon la grandeur de la giace qu'on le propofe de fouffler l'a-vant dernier cueillage. Lorfque la matiere cueillie eft un peu froide , on la fouffle à deflein de l'élargir , Sa de prendre au dernier coup plus de cryftal: ce cueillage s'appelle la pojle. Quand elle eft aflez froide, on la replonge encore en tournae la felle dans le cryftal ; on la retire en baifl'ant la main doucement, afin de faire féparer le fil, & arrondir le cueil-liage; cela fait, on va au baquet rafraìchir la canne ou felle; le paraifonnier la prend enfuité, & la porte au marbré ou à la table: c'eft une plaque de fer de fonte, il la roule en la foufflanc en méme tems, ét lui donnant la forme appellée paraifon, qu'on voit dans Hot PI.
Quelquefois la paraifon devient plus minee d'un cócé que de l'autre; alors on continue à tourner eette partie mince fur le marbré ou fur la table qui la refroidit, & foufflant en méme tems, l'autre partie épaiffecede, Sa l'égalité fe rétablit.
Cela fait, on va au baquet rafraìchir la felle, puis on la porte à l'ouvroir pour réchauffer la paraifon égalifée; quand elle y eft, on la tourne d'abord doucement, mais on augmente de vtcefle à mefure qu'elle s'amollit. Quand la paraifon eft aflez chaude, 011 la retire pour la faire alonger; fi elle eft bien lourde , deux ouvriers ou paraifouniers foutiennent la felle en l'air, & donne lieu à la paraifon de s'alonger; on fouffle à mefure qu'elle s'alonge, afin de lui donner le diametre qu'il faut, puis on la remet à l'ouvroir pour la réchauffer, obfervant comme auparavant de tourner d'autant plus vice, qu'elle s'amollit davan-tage. Quand elle eft aflez chaude, on la retire, on aeheve de l'alonger julqu'au point convenable; on pofe la feuille lur qn tréteau; un autre ouvrier, avec un poingon Sa un maillet, y pratique un trou; cela fait, on la reporte à l'ouvroir, mais on n'en rechauffe qu* environ la moitié; quand elle eft chaude, on revient au tréteau, Sa un autre ouvrier, avec le procello, met d'abord la pointe de cet inftrument dans le trou fait avec le poingon; on tourne la felle, it comme le procello eft à reflort, le troa s'élargic peu-à-peu; quand toute l'ouverture eft faite, on reporte à l'ouvroir, on réchauffe comme auparavant, on revient, on monte fur la chaife; alors un ouvrier avec un ci-feau fend la piece jufqu'à la rpoitié. On delcend de deflus la chaile, on va au treteau, un autre ouvrier avec le pontil, l'attaché à la piece; puis avec un fer trempé dans l'eau, dont on pofe le bout fur la piece & d'où il en tombe fur elle quelque goutte, prépa-re la féparation de la feuille qui fe fait d'un petit coup qu'on lui donne. La piece (éparée de la felle, on la porte avec le pontil à l'ouvroir, pour la chauffer comme auparavant. On revient au treteau, on aeheve d'ouvrir le trou avec le procello; un ouvrier alors monte fur la chaife, & avec un cifeau on aeheve de fendre. Un autre ouvrier s'approche avec une pelle; on pofe la piece fur cette pelle, on détache le pontil de la piece par un petit coup: l'ouvrier à la pelle la prend, la porte dans l'are à applatir.
La chaleur de l'arche commence àl'amollir; on pofe la piece fur la table à applatir, l'ouvrier prend le fer à applatir, c'eft une tringle de fer d'environ 10 ou ti piés de long, Sa il renverfe un des bords de la piece vers la table, enfuite l'autre; puis avec la po-lifloire il frotte la giace par-tout pour la rendere unie» enfuite on pouffe la giace fous l'arcade, ahn de la faire entrer fous le fourneau à recuire. A mefure qu* elle fe refroidit, on la poufle vers le fond du fourneau; quand elle eft encore plus froide, c'eft-à-dire, qu'il n'y plus de rilque qu'elle fe plie; on la drefle, Si entre chaque fept ou huit pieces ainfi dreffées, on met la barre de rravers pour les empécher de courber. Sans ces barres, les pieces poleroient les unes fur les autres, & plieroient: quelquefois la giace eft fi grande, qu'on ne peut pas la dreffer ; alors on la retire de l'arche, on la prend fur une pelle. Sa on la met dans le fourneau . Le fourneau étant plein, on le bouche, on marge, & on le laifle re-froidir, mais on a grand foin de tenir le fourneau dans une chaleur convenable; trop chaud, les pieces plieroient; trop froid, elles fe couperoient difficile-ment avec le diamant , Sa feroient trop fujettes à cader: quand elles font froides on les. retire, Sa oa le» emmagafine,
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