& Potagers. I V. Par fie. y truiray aifément, je crois être obligé indifpenfablement d’examiner icy autant que je pourray tout ce qui regarde un ufage fi renommé dans le Jardinage des Fruitiers j c’eil pourquoy j'alfure d’abord que je ne referveray rien de particulier pour moy, ôc qu’au contraire j’auray une fingulie-re application pour n’obmettre absolument rien de ce que j’y ay pu comprendre jufqu’à prefent, 8c de ce que j y pratique allez heureufement il y a fi long-temps. Je fuis perfuadé que la Taille eft une choie non feulement fort utile, mais auifi fort curieufe, & capable de donner du plaifir à qui l’entend : Mais en même temps il faut convenir qu’elle eft allez pernieieufe quand elle eft faite par des mains ignorantes. Car à proprement parler, tailler dans le fens que nous l’entendons, n’elt pas Amplement couper, tout le monde coupe, mais peu de gens taillent : Rien n’ell fi aifé que de •couper, & même le hazard peut faire quelquefois que ce qu’on a coupé fans difcretion réüllît allez bien, quoique le plus louvent il ait de tres-fâcheufes fuites j au lieu que •comme à tailler habilement il y a bien du dilcernement Quicumjucü-& de la réglé, auffi pour l’ordinaire le fuccés en eil-il af- cio putat Ar-fiuré , tout au moins pour ce qui peut dépendre du Jardi- borem,efficit, nier , car tout ne dépend pas de luy ; on fçait bien qu’il ut (luo^ Ar-n’elt pas le maître des temps & des faifons,qui doivent . %Mlte necelfairement & principalement concourir à l’acheve- vio*’ ment de (on œuvre > & ainfi quand on n’a pas cette abon- lentâ cogi-dance de fruits qu’on-voudrait, & qu’on avoit efperé , ce tur,utidagat. n effc pas toujours au Jardinier qu’il en faut imputer la fau- Crejcentms. te : Il n’eft blâmable qu’en ceey, c’eft àfçavoir quand les Terræ impe-Arbres ne font pas bien faits, quand ils ne fleuri lient pas ramus> coelo, affez amplement, & quand les fruits n’en font pas univer ^^in€4ua_ bellement & également beaux, en forte que fur un même ^uam* Arbre on en voit de beaucoup plus petits les uns que les autres, car de cela il en eft en quelque façon le maître.