S.Cy-irte». DES A U T E U R S E C de les affifter dans leurs befoins, d’avertir les Chrétiens de n’aller plus en troupe auxprifons, de peurquecelan’irritàtlesPaìens,; quelesPre-tres , qui alloient offrir le facrifice de l’Autel dans la prifon , y allaffent tour à tour avec un Diacre ; & qu’enfin les Chrétiens s’accommo-daffent au temps , & euifent foin d’appaifer au-tant qu’ils pourroient la rigueur de la perfecution. .Cette premiere Lettre fut fuivie d’uneautre, dont il fait mention dans l’Epiftre 6. dans laquelle il loiioit les Confeffeurs de leur courage, & les exhortoit à ne pas laiffer imparfaitsdefiglo-rieux commencetnens. Monfieur Lombert croit qu’elle eft perduè , au contraire celui qui a donne l’édition d’Angleterre, pretend que c’eft la lettre 81. que Pameiius croit avoir été écrite pendant le dernier tìxilj mais il y a plus d’apparence que celle-ci a efté écrite dans le premier exii, parce qu’il s’y excufe de fon abfence, ce qu’il n’eut pas fait dans le dernier exil, où il étoit retenu malgré lui. n Ce fut en ce temps qu’un Soùdiacre de Cartha-ge nommé Clementius, qui étoit alle à Rome vers le commencement de la perfecution, revint à Carthage chargé de deux Lettres du Clergé de Rome , dont le Siege étoit vacant aprés la mort de Fabien. L’une s’adreffoit à faint Cyprien , dans laquelle il lui faifoit fcavoir le Martyre de Fabien Evèque de Rome, & l’autre au Clergé de Carthage, dans laquelle il l’exhortoit d’avoir foin du troupeau de J E s u s-Christ en l’abfen-ce de leur Pafteur ; d’encourager les Fidéles à demeurer -fermes dans la foi dejEsus-CHRisT, & de relever ceux qui avoient eu lemalheurde tomber ; d’avoir foin des prifonniers, des pau-vres , desveuves, & des Catechumenes j de reconcilier les laps penitens à l’extrémité de leur vie 3 &d’enfeve!irlescorpsdesMartyrs. Ilpar-loit aulii contre les Pafteurs, qui abandonnoient leur troupeau dans le temps de la perfecution , en quoi il fembloit reprendre indireétement la ré-traite de faint Cyprien. Cette Lettre eft la feconde dans l’ordre de Pameiius. Saint Cyprien répondit à ia lettre du Clergé de Rome, en le congratulant du glorieux Martyre de faintFabien ; &aiantreceuun exempiaire de la lettre que le Clergé de Rome avoit écrite au fien, quoi qu’il fuftfansinfcription, &fans foufcription , il l’env.oia à Rome pour fcavoir •fi cette lettre étoit yeritablement du Clergé de cette Ville, leur témoignant qu’il étoit mécon-tent de ce qù ils paroiflòientdelàpprouverfare-traite . cette lettre eft la troiiìétne. Quelque temps aprés le Proconful étant venu à Carthage, il fit tourmenterpluscruellementlesChrétiens, Ttitrie I. 2 L E S I A S T I QJUT’E s- & fit mourir quelques-uns de ceux qui étoient pri- s. ©jg fonniers,& entre autres Mappalicus, qui fut mar- pria* tyrifé le 17. jourd’Avril, Saint Cyprien l’aiant appris, fe fervit de leur exemple pour animer les autres Confeffeurs à imiter leur conftance, & leur generofité : c’eft ce qu’il fait dans la Lettre 8. Il écrivit auffi pour lors la 36- adreiice a fon Clergé, à qui il recommande d’avoir foin des Confeffeurs qui étoient dans les prifons, d’enter-rer les corps de ceux qui y mouroient, de les confiderer comme Martyrs, & de lui marquer le jour deleurmort: afinqu’ilpùt offrir des facrifi-ces en leur memoire. Quelques Chrétiens étant revenus alors de leur exil, fansen avoir ordre, faint Cyprien leur écrivit la Lettre 8. dans l’ordre de Pameiius, dans laquelle il blame leur con-duite. La perfecution qui continuoit toùjours , e® augmentant le nombre des Martyrs, augmentoit auffilenombredeslaps, c’eft-à-dire, desChrétiens qui étoient affez foibles pour renier la foi dej E s us-Chr 1 st, & pour offrir de l’encens auxldoles, ou qui pour é viter d’étre perfecutez prenoient des billets, ou des atteftations des Juges, portant qu’ils avoient facrifié. Comme ceux qui étoient une fois tombez, étoient rejettez hors de l’Eglife, & exclus de laCom-munion, ils s’addrefferent aux Martyrs, qui avoient pour lors beaucoup de crédit, & d’auto-rité dans l’Eglife , qui leur donnerent des billets , dans lefquels ils demanderentqu'on les reconciliat. Ils en écrivirent méme à faint Cyprien, & le, prierent d’examiner leur defir, & de don-ner la paix à ceux qu’ils avoient recommandez, quand l’Eglife feroit elle-méme en paix. Mais quelques-uns abufant de ces billets des Martyrs , voulurent étre reconciliez fur le chatnp, & s’ad-dreffant à Feliciffime, Se àquelques Prétres en-nemis de S. Cyprien, receurent d’eux l’abfolu-tion de leur crime. S. Cyprien averti de ce def-ordre, aprés étre demeuré quelque temps dans le filence, écrivit une Lettre pieine de zele, &de vigueur à fes Prétres & a fes Diacres , ( c’eft la neuviéme ) dans laquelle, il reprend feveremen t les Prétres, qui ne fe fouvenant plus de leur rana, & du relpect qu’ils devoient avoir pour leurEvèque, donnoientune abfolutionprecipi-tée à ceux qui étoient tombez dans l’idolatrie. Il leur reproche qu’ils trompoient les Fidéles, en les reconciliant avant qu’ils euffent fait peni-tence de leur crime ; il leur remontre que fi dans des pechez beaucoup moindres, il eftne-ceffaire de faire penitente publique pendant bien du temps, avantqued’étreremisdansl’Eglife par l’impofition des mains de l’Evèque, &C du Clergé , c’eft un étrange renverfement d’ad-V metne