P R E L I M qu’il y ait eu toujours dans la Republique des He-breux , de ces Ecrivains publics divinement infpirez, & Jofeph dit nettement, qu’il n’y a point de fuitede Prophetes, depuisArtaxerces. Peutonrien dire de plus contraire? Mais d’ailleurs les Prophetes de Jofeph , font tout differens des Ecrivains publics de M. Simon. Ce ne font point des hommes cómmis Tur les regiftres & établis pour écrire l’Hi-ftoire, ce font des Prophetes qui de tems en tems fe font trouvez parmi les Juifs, quionteufoind’é* crire les chofes paffees de leur tems, & les Livres qu'ils ont écrit, ne font nullement differens de ceux que les Juifs reconnoiffent comme Canoniques du tems de Jofeph. D’où il s’enfuit que ce paflage prouve fort bien nótre fyfteme , & qu’il détruit cèlui de M. Simon. Car nous foutenons avec Jofeph contre M. Simon, que Moyfe eft Auteur du Pentateuque, & que les autresLivres authentiques du vieux Teftament ont efté écrits par des hommes infpirez de Dieu , ou par des Prophetes qui vivoient proche du tems , dans lequel fe font paf-fées les chofes qu’ils ont écrites, quoique leursnoms nè nous foient pas connus. C’eft à ces Livres, & non pas au Pentateuque, qu’il faut appliquer ces paroìes de faint Gregoire fur Job , dont M. Simon abufe manifeftement dans le premier cha-pitre quis h&c fcripferit vai de fupervacué quArituY, cìim tàmen Autor libri Spiritus fanfttis fideliter credatur. Car ce Pere ne dit cela, qu’à l’occafion du livre de Job, dont on ne connoit point l’Auteur. Lefecond Auteur que M. Simon allegue dans la Critique, pour prouver les Ecrivains divinement infpirez dont il eft parie eft Eufcbe de Cefarée, Eu-febe, dit-il, 'confirme ce ferìtimerit, lors qu’il remarcene , que parmi les ELebteux ilrì appartenoit pas a tou-tes fortes de gens de juger de ceux qui efioient infpirez par l’Efprit divin pour écrire les Livres facrez. Il cite en marge, Eufebe de prap aratione Evangelica, c’eft-à-dire, un gros Livre in folio , j’y ay cherché ce paftage fans l’avoir pù rencontrer. Mais quand il y feroit, je ne voi pas quel rapport cela peutavoir au fyfteme de M. Simon. Il y a éu parmi les Juifs des Ecrivains divinement infpirez, quien doute? Il n’appartenoit pas à tout le monde de juger qui eftoient ceux qui eftoient divinement infpirez, cela eftoit refervé.à d’autres perfonnes, auffi di-vinemént infpirez. Je veux que tout cela foit airifi : s’enfuit-il de là qùe les Livres de Moyfe ónt efté faits par des teneurs des regiftres, -s’én-fuit il que ceux qui eftoient commis pour écrire I’Hiftoire , ou des memoires publics, eftoient divinement infpirez ? s’enfuit-il que tous les Livres de l’Ecriture que nous avons, nefontquedesabre-gez de ces memoires ? Au refte M. Simon ne pou-yòit pas citer un Auteur plus contraire à fon fyfte-ine, que l’eft Eufebe: & encore dans cet ouvrage la preparation Evangelique. Car un des gran ds principes qu’il y eftablit en plufieurs endroits> c’eft l’autorité & l’antiquité des Livres de Moyfe qu’il fuppófe toujours avoir efté compofez par cePro-phete de la mérne maniere que nous les avons I N A I R E. SV à- prefent. C’eft ce qu’il renferme dans trois prò-pofitions, qu’il avance au commencement du 14. La premiere, que Moyfe eft plus ancien , que pas un Auteur"Grec. La 2. qu’il a écrit ce qu’il avoit appris de fes Anceftres. La 3. que les Juifs 11’ont rien ajoùté ni diminué aux écrits qu’il leur a laiflez. Je laiffe à jugef lì ces memoires d’Eufebe? s’accordent avec ceux de M. Simon. Le troifiéme Auteur cité parM. Simon eft Theo-doret. Il eft vrai que ce Pere a reconnu comme plufieurs Auteurs, que les Livres des Rois, & des Paralipomenes ont efté compofez fur des memoires plus anciens. Mais ce n’eft point ce dont il s’a-git. On avoue que l’on n’eft point afiuré de l’Auteur de ces Livres. On reconnoit qu’ils font un reciieil tiré des memoires plus anciens. Mais on demande à M. Simon , s’il s’enfuit de là , que le Pentateuque & les autres Livres de la Bible font de méme nature. C’eft ce que Theodoret n’avoit gar-de de dire, puifqu’il reconnoit que Moyfe eft Auteur du Pentateuque. C’eft par là qu’il commence fa Preface fur les Livres des Rois, dont M. Simon a tiré les paffages qu’il rapporte. Aprés avoir ex-pliqué les Livres de Moyfe &c. M. Simon ajoute à ces trois Auteurs, dans fa lettre à M. l’Abbé P. l’Auteur de la Synopfe attribuée a Saint Atha- < na-fe. Cet Auteur fuit le feùtiment de Jofeph aprés avoir remarqué, que les cinq premiers Livres de la Bible , font fans conteftation de Moyfe. II dit que les Livres fuivans ne font pas toujours de ceux dont Ìls portent le nom, mais qu’ils ont efté écrits par des Prophetes , qui ont vécud.e tems en tems.. Il remarque enfia en pariant des Paralipomenes, que l’on y trouve plufieursLivres hiftoriques des Prophetes qui y font alleguez. Que fait tout cela auTyfteme de M. Simon? N’avons nous pas dit la méme chofe? Tout le monde n’en convient-il pas? Si M. Simon s’en eftoit tenu là,, perforine ne I’auroit attaqué. Ledernier Auteur queM. Simon cite pourprouver fon fyfteme, eft l’Auteur delaChronique d’Ale-xandrie. Cet Auteur dit dans l’endroit décrit 'par M. Simon, qu’il y a eu quelquesProphetes qui ont écrit eux-mémes leurs propheties, ■ comme David le livre des Pfeaumes, & Daniel fa prophetie, & qu’il y en a eu d’autres , qui n’ont point écrit eux-mefmes , mais qu’il y avoit des Scribes dans le tempie qui écrivoient comme dans un journal, les pdròles de chaque Prophete.... que les Livres des Rois ont efté airifi compofez par parties , que l’on a écrit fous Saul , ce qui s'eftoit paffé de fon tems , de mef-me fous David & f°tis les, autres Rois 5 que les Paralipomenes , font un reciieil des regiftres &d'es cbar-tres des Rois , que Moyfe a écrit le Pentateuque-, que Jòfuè eft Auteur du livre qui porte fon nom, 'que' les fuges ont eft d écrits par des Scribes dans le tempie-de tems en tems , auflì bien que le Itvre de Ruth ì"que ' Salomon a compoféles Proverbes, leCantiqué, &l’_Ec-'_ clefeafte. Le fyfteme de cet Auteur èft bien different de celai de M. Simon. 1. il fuppofe comme e 2 un e