P R E L 1 M I N A I R E. éìures, fesobje&ions, fon fyfìeme qui leur fervent afe confirmer dansleur erreur. Ce font enfia quan-tité d’endroits de fon Livre qui donnent atteinte à Pautoritédel’Ecriture fainte. Quand il me deman-de , cequejerépondrai à un Spinoftfte quipourprouver quelescinqLivres de Moyfe ne font point de lui,- empio-‘ieralesmémes raifons dont je me.fers paur faire voir que la Liturgie que les Orientauxlifentfilale nom de S.Ja-ques n’eft point en effet de ce Saint. Je lui répondrai queje n’ai pas les mémes raifons de croire faintja-quesAuteur de la Liturgie qui lui eft attribuée, que j’aidecroire que ìes Livres de Moyfe font deMoy-fe. Que cela n’eft point dit dans les Epitres des Apó-tres,que les Anciens n’enont point parie, quecette Liturgie ne s’accorde point avec la Difcipline qui étoitdutems de faint Jaques, au lieuquel’Ecriture m’apprend que Moyfe eft Auteur du Pentateuque, que J es us-Christ, & les Apótres me l’ontaf-’lùré , que les Auteurs anciens le témoignent , que •tousles Peuples en conviennent &c. C’eft donc une injuftice & une. caìomnie manifefte de m’àecufer, a/’avoir voulu détruireles Livres de Moyfe fouspretexte ■de.les défendre contro les Spinofiftes. Mr. Simon ne raifonne pas mieux dansl’application qu’ilfait dece que j’ai dit à l’égard duLivrede Jofué, aux Livres da Pentateuque, il n’y a qu’à comparer lespreuvés que j’aiapportées pourprouver que les Livres du Pentateuque font de Moyfe, avec celles qu’on apportopour prouver quele Livrede Jofuéeli de jofué que j’ai moi-méme alleguées,. &-l’on verrà qu’il y a une tres-grande difference- entre les unes & lésautres & que les raifons qui prouvent queMòife eli auteur du Pentateuque font infiniment plus fortes que celles qui peuvent faire croire que Jofué eft auteur du Livre qui porte fon nom. Aulii perfonne n’a-t’il jamais douté que le Pentateuque ne 1 ut de Moyfe, mais il n’en eft pas de méme du Livre de Jofué. Mr. Simon fuppofe qu’il eft dit avec la méme évidence ■que leLivre de Jofué eft écrit par Jofué qu’il eft dit quelaLoi eft écritepar Moyfe. Pourleprouver, il fuppofe que tous les palfages formels del’Ecriture , qu’on produitpourprouverque Moyfe eftauteurdu Pentateuque fereduifent à ce qui eft marqué, que Moyfe a écrit la Loi, & il pretendqu’ileft ditavecla méme evidence , que Jofué ajouta le livre de fon hiftoire aux livres de la Loi. Il n’y a qu’à lire les paf-■fages que nous avons produitsdans les notes b. & c. & l’on fera perfuadéqu’ils font tres-formels & entres-grand nombre & qu’ils ne fe reduifent pas à un feul tei qu’eft celui que l’on alleguepour le Livre de Jofué. Et il n’y a qu’à lire le 2.4. chapitre du Livre de Jofué oùl’on trouve ce dernier paffage pour voir qu’il fe peut fortbien entendrede preceptes moraux & cere-moniaux'dont jl parie en cet endroit. Ce qui fait voirqu’ily aune tres-grande difference entrelesrai-fons qui prouvent que Moyfe eft auteur du Pentateu-que, &cellesquifemblent montrerqueJofuéeftauteurdu Livre qui contient fon hiftoire, &qu’àinfi l’on peut fanstemeritédouter qu’il foitl’auteurdece Livre, &qu’onnepeutpasdouter lanstemeritéque Moyfe foit auteur du Pentateuque. Je n’ai pas nean- moins abfolument nié que Jofué' fut auteur du Livre qui porte fon nom, j’ai feulemènt remarqué, que ceìa n’étoit pas entierement certain , . & il eftaiféde voir que j.e panche du coté.de .ceux qui le croient de Jofué. i L’on nefcait point-affurément, quand ces Livresdnt été compofe&par Moyfe IIyenaquipretendent, que laGenefeaeté écrite par Moyfe, avant lafortie d’E-gypte , comme Pererius & Thena l’ont enfeigné. Il y a plus d’apparence, qu’iisonttousétéécritsdepuis la fortie d’Egypte, & que la Genefe a été faite, aprés la prona ulgation de la Loi- C’eft ì’opinion d’Eufebe, & des anciens, &: il ,y a dans la Genefe des allufions à laLoi, parexemple, il eft parieauchapitre ir.; dela Loi du Sabbath, & au chapitre y. & 8. des animaux mondes -, gcimmondes. Ce qui fait voir , queMoyfe écrivoitceschofes aiant l’efprit plein de la Loi, de-puisqu’ellefut établie. Le Deuferonome eftle dernier; caroutreque c’eft une repetifion dece quieft danslaLoi, il y eft dit netterò ent, qu’ildircescho-fesaupeupled’Ifraèl eftant prét à paffer le Jourdain-; ajoutez à cela, qu’il y fappòrte ce qui s’elt paffé à la fin de fa vie, & que fa more y eft ajoutée, comme à; fon dernier ouvrage. k ^uoiqu’on croie communement, que ce Livre eft de-Jofué, &c.j C’eft Ì’opinion de la plùpart desnou-yeaux, aprésIfidore au Livre 6. desOrigines, Ju-nilius & Dorothée. Vatable , Abuleniìs , Drie-do, Bellarmin font de cette opinion. LesThalmu-diftes enfontauftì Labatra e. 1. Elle eft appuiée fur les par.oles du dernier chapitre verfet26. où il eft. dit, que Jofué écrivit toutes ces chofes-'dans le volume de la Loi de Dieu, Mais cela peut fe rapporter feu-lementàce qui eft écrit dans cechapitre, outre qu’il fe peut faire , que Jofué eut écrit un autre Livre dont celui-ci n’étoit que l’abregé. Il eft dit dans l’Ecclefiafte chap. 46. que Jofué a été fucceffeurde Moyfedanslaprophetie, mais cela ne prouve point qu’il ait écrit. Theodoret affure, que le Livre de Jofuén’eft qu’un extraitdu Livre intituléle Livre des Juftes, dont il eft parlé au chapitre io. Voici les raifons que l’on apporte pour prouver qu’il n’eft point de Jofué. Il eft parlé, ditonpre-mierement, dans ce Livre chap. 10. verf.13, d’un autre Livredes Juftes, où la guerre de Jofué étoit écrite , donc le Livre de Jolué eft plus nouveau. 2. On y rencontre cette fa^on de parler jufques à aujourd’hui , ufque in praféntem diem , qui y eft fouventrepetée , comme lors qu’il eft dit au chap.. •4. verfet94 que les douze pierres,. que Jofuééleva au milieu du Jourdain, y font demeurées jufqu’à ce jour , & au chap.y. verfp. celieuaétéappellòGil-gal, jufqu’àce jour. Troifiémement la prife dela^ ville de Lefem rapportée au chapitre,49. verfet 17.-n’eft arrivéequ’aprés la mort de Jofué, comme il fe voit au livre des Juges chap. 18. verfet 29.. De méme ce qui eft rapportò au chap. iy- verf. 14. Scfuivans touchantCaleb,.&fa fìlleAxa, eft encorearrivòaprés.’ la mort de Jolué, comme il eft écrit au chapitre premier du livre des Juges. Au mémechapitre verf 2,8.-il eft. fait mentioa de. la.terre, de Gàbulqui a eu ce nom;