DES AUTEURS ECCLESIASTI Q_U E S. quecellesde Jesus-Christ àAgbare, peuvent £ u erre plus facilement convaincuès de fàuffeté. La pi,*. Lettre de la Vierge à Saint Ignaceeftfuppofée, comme nous le montrerons en pariant des Epi-tres de ce Saint. Celle aux Elorentins donnée par leJuris-ConfulteCanifius, &celle, qùeceuxde Meffine fé vantent d’avoir, ont encore plus de marques de fàuffeté, & font rejettées de toutle monde, en forte qu’il n’eft pas befoin de prouver, qu’ellesfontapocryphes. DES EVANGILES SUPPOSE/. RI E N ne fait voir davantage la verité de cette maxime de 1 ’Ecrìture , que le Pere de men-fonge fe transforme en Ange de lumiere , que le grand nombre de Livres , qui ont efté autresfois fuppofez à l’imitation des Livres Canoniques de l’Ecriture Sainte. Car comme le S.Efprit a fait écrire des Evangiles , des Aétes, des Let-tres, &un Apocalypl’e, le Demon, pourcon-trefaire la verité, a fait faire par fes Miniftres des Evangiles, desÀétes, des Apocalypfes, &des Lettres, qui ont efté aulii attribués aux Apòtres. Et pour commencer par les Evangiles, outre les quatte qui font Canoniques, & veritables, il y en avoit dés les premiers fiecles de l’Egiife plu-fieurs faux, & fuppofez, tant par les Heretiques, que par quelques C'atholiques. On doit mettre au nombre de ces derniers les Evangiles felon les Egyptiens, & felon les He-breux , lefquels , quoi que fuppofez , ont efté toutefois citez par des Auteurs Catholiques comme des ouvrages compofez par des Catholiques. E’Evangile felon les Egyptiens eft ciré par S. Clement a d’AIexandrie , & par S. Epiphane b -, qui dit que les Sabelliens fe fervoient de cét Evangile , pour confirmer leur erreur , parce qu’il contenoit plufieurs chofes myftìques tou-chant Jesus-,Christ, defquelles il fem-bloit qu’on fe pouvoit fervir, pour prouver que le Pere, le Fils, & le S. Efprit, n’eltoient qu’u-ne feule perfonne. L’Evangile felon les Hebreux , écrit felon Saint Jerome en Syriaque avec des caraéteres Hebreux, eft encore plus celebre parmy les Anciens ; il eft cité par Hegefippe, c par Saint Ig-nace, d par Saint Clement d’AIexandrie e, & par Origenes en plufieurs endroits, & particulie-rement dans le Traité huitiéme fitr Saint Matthieu, où il en rappùrte un fragment conlidera-ble. f Saint Jerótneg le traduifit en Grec , & ea Latin , comme il le dit plufieurs fois, re- marquant mémes en un ehdroit, que quelques- gvmgiler unscroioient, que cétEvangile eftoit l’originai fuggofe,^. _ de S. Matthieu, qu’on croyoit avoir écrit fon fi-vangile en Hebreu. Cependant il eft certain, que l’Evangile felon les Hebreux étoit different de ce-lui deS. Matthieu, tant à caufe que toutceque les Anciens ont rapportò de cét Evangile, & en-tre autres chofes l’hiftoire d’unefemmeaccufée devant Jesus-Christ h ne fe trouvent point dans l’Evangile de S. Matthieu, qu’à caufe qu’Eu-febe, &S. Jerome, qui avoient connoiffance de ces deux Evangiles , les diftinguent tres-nette-ment. Ajoutez à cela, que S. Jerome avoit tra-duit EEvangile felon les Hebreux, au lieu que l’Auteur de la verfion de l’Evangile de Saint Matthieu eft inconnu, & que dans l’Evangile felon les Hebreux l’Ecriture y eftoit citée fuivantla verité Hebraique, au lieu que Saint Matthieu a filivi dans le fien la verfion des Septante. Cét. Evangile n’eft pas different de ceiui, qui eft appellò dans Origenes l’Evangile des Douze, ni de l’Evangile des Nazaréens, comme on l’apprend de Saint Jerome, qui les confond. Les Ebio-nites s’en fervoient, pour prouver leur doc-trine. Outre ces deux Evangiles celebres parmi les Anciens , qui font perdus , nous avons à pre-fent un Livre intitulé , le Proto-Evangile de Saint Jacques, donné au Public par Neander, & inferé dans les Orthodoxographes. C’eft un Livre plein de contes, & d’hiftoires badines i, touchantlaNatiVité, la Vie, &l’accouchement de la Vierge. l’Evangile de Nicodeme , qui eft aprés celuy de Saint Jacques dans le méme en-droit, n’eft pas moins plein de fables, k tòu-chantlaPaffion, & laRefurreétion de J e s u s-Christ , que le premier touchant la vie de la Vierge Marie. Mais, quoi que ces Evangiles foient indignes de foy, & pleins de folies, ils ne contiennent toutefois pas d’erreurs groffieres, comme ceux , qui avoient été fuppofez par les Heretiques, dont il ne nous refte plus rien à prefent. Tels èftoient les Evangiles attribuez à S. Pierre, à S. Thomas, & à S.Matthias , dontEufebe fait mention au Liv. 3. eh. 25. ceux de S. Barthelemi, & des douze Apótres , dont S. Jerome fait mention dans fa Preface fur S. Matthieu : l’Evangile de Philippe, qui eftoit celui des Gnoftiques, au rap-port de Saint Epiphane Herefie 26.dont les Ebio-nites, Bafilide , & Appelles fe fervoient : l’Evangile de Judas fuppolé par les Gaianites, qui honoroient ce traltre, comme Saint Epiphane, & Theodoret le témoignent en pariant de ces Heretiques : & enfin, les Evangiles de Thadée, deBarnabé, d’André, & ceux qui avoient efté A 2 fai-