ux DISSERTATIGLI PRELIMINARE SUR LES AUTEURS DES LIVRES DE LA BIBLE. §. i. Dss Auteurs des Livres de LAncie» Té-fiament. DE tous les Paradoxes, que Fon a avancez ennótrefiecle, il n’yenapointàmonavis de plus temer-aire, ni de plus dangereux, que l’opinion de ceux, qui ont ofé nier, que Mo’i-fefùtAuteurduPeutateuque. a Car quia-tilde plus temeraire, que denierunfait, qui eft éta-bli par despaffages formels del’Ecriture-Sainte, hpar l’autorité de J E sus-Ch R isT, c par le confentement de toutes Ics Nations, d & par des témoignages autentiques des plus anciens Auteurs? e Et quia-t’ildeplus dangereux, que de combattre.l’antiquité, & ruiner par confe-quent l’autoritédes Livres, qui font comme le fondement de nótre Religion ?. fC’elt ce qu’ont faitceux,quiontoféfoiìtenir, queles Livres du Pentateuque ne font point de Molle, & qui fe fontefforcezdeleprouver par des conjectures fi-peufolides, qu’il eftimpoffible,qu’uneperfon-nedebonfenspuiffes’yrendre. Car quandtout eequ’ilsalleguentferoitveritable, g ils prouve-roient feulement, qu’il eft arrivò aux Livres de Moife, ce qui eft auffi arrivò àceuxdeprefque tous lesanciens Auteurs, c’eft-à-dire qu’on y a ajouté , & changé quelques mots, quelques noms, quelques termes, pour rendre la narra-tion plus intelligible à ceux qui yivroient dans d’autres fiecles. h L’on a par exemple changé quelquefois les anciens noms des Villes en ceux qu’elles ont eu depuis, parce qu’on ne les au-roit plus connuès fous leur ancien nom : ona infere dans des ouyrages anciens quelques expli- ■ cations ccurtes , pour éclaircir ce qui y eftoit' dit par l’Auteur. Iinfin l’on a fiippléé des fait» neceffaires, pour achever une Hiftoire. Ces chofes font ordinaires, onentrouvedesexem--plesdanslesLivresd’Hotnere, d’Herodote, Se de prefque tous les anciens Hiftoriens, fansque perforine fefoit avifé pour cela derejetterleurs Livres, cornine n’eftantpoint de ceux, dontils portent le nom. On s’eft contente de dire,, que ces chofes avoienteftéchangées, ou ajoù--tées. Pourquoidonc ne diroit-onpas la méme. chofe des Livres du Pentateuque , qui font plus conflamment de Morìe, que les Poemes del’Uiade, ou de l’Odiffée nefontd’Homere,-ou les Hiftoires d’Herodote, & de Thucidide de ceux dont iis portent le nom ? Qu’on examine toutes les raifons qu’on allegue contre l’antiqui-té du Pentateuque, quand on fuppoferoit, qu’el-lcs font toutes fans réponfe ( ce qui n’eft pas, comme nous le faifons voir dans les éclairciffe-mens fuivans ).? on verrà qu’elles prouvent feulement, qu’il y a quelques noms de Ville, ou de Pars changez, quelques petits mots inférez pour éclaircir des difficultez, & enfia quela narration dela mortde Moife, neceflàire pour finirl’Hi-ftoiredu Pentateuque, a eftéajoùtée. On doit donc.reconnoìtre comme unechofe conflante,, que Moife eftAuteur des cinq premierà Livres ■ de la Bibleappellez le Pentateuque. L’on a donné à chacun de ces cinq Livres, qui 1 portent pour titre parmi les Hebreux le premier " motde chaqueLivre, onleuradonné, dis-je, des noms qui ont rapporta leur fujet.Le premier ■ s’appellelaGenefe, parce qu’il commence par l’Hiftoire de lacréation du monde. Il contiene : outrecelalaGenealogiedesPatriarches, la nar--ration duDelùge, leCatalogue des décendans-" deNoé jufqu’à Abraham, la vie d’Abraham, de ' ' Jacob, & de J.ofeph, & l’Hiftoire des décendanr e- 3