x6 predace; comme il faut-, ou qu’on enabufe, en fe donnant trop deliberté, onrejet-te ceux qui font veritables: ce dernier excés eft fouvent arrivé aux Critiques denòtretems, & particulierementauxProteftans, qui ontrejettéfurdes legeres conjeétures des ouvrages anciens & veritables, parce qu’ils fe trouvoient contraires à leur dottrine, ou à leur difcipline. C’eft pourquoi l’on peut premierementétablir pour regie generale furcette matiere, qu’ondoittoù-joursagirequitablement, & de bonnefoi, & qu’il ne faut point écoùterfes intercts, ou fes paffions, mais feulement fa raifon dans le j ugement qu’on fait des ouvrages fuppofez, ou veritables: c’eft donc tres-mal-fait de conclure, qu’un ouvrage eft fuppofé, parce qu’il nousincommode ; & de chercher en-fuite des raifons, pour le faire paffer pour fuppofé. Il faut au contraire, quand un ouvrage ne nous plait pas, èrre plus circonlpett, pour examiner les raifons que nous avons d’en douter, parcequ’il eft à craindre, fi l’on n’y prend gar-de, que la prévention que nous avons contre lui ne nous éblouiflè, & ne nous fafleprendredesconjedures frivoles pour des raifons folides. Examinons maintenant en détail les preuves, & les conjectures qu’on peut avoir de la fup-pofition d’un ouvrage. Il y en a d’externes & d’internes, les unes, & les autres peuventétreconvaincantes, ou probables. Les internes font celles, qui font tirées de l’ouvrage mème, qu’on con vaine de fuppofition, ou par le tems qui s’y trouve marqué, ou par quclque carattere, ou par les Dogmes qui y font enfeignez, ouparleftiledontileftécrit. Le tems eft une des marques les plus certaines; car rien ne prouve plus clairement, qu’un ouvrage n’eft point du tems, dont on fuppofé qu’il eft, que quand ony trouve des marques d’un tems pofterieur. Ces marques font premierement la datte faufle : car il eft ordinarne aux Impofteurs qui font ignorans, de datter un ouvrage aprésla mort de celui à qui ils l’attribuent; ouà qui il eft écrit: &' quand ils le datteroient du tems auquel cet Auteur a vécu, fouvent ils fe trom-pent dans les noms des Confuls, ou dans d’autres marques, qui font connoì-tre, que celui qui a datté cet ouvrage, ne vivoit point en ce tems. Seconde-mentilarrive encore ordinairement aux Impofteurs de parler de perfonnes, qui ont vécu long-tems aprés ceux, à qui ils attribuent des ouvrages, & de rap-porter des Hiftoires des chofes arrivées depuis leur mort, de parler de Villes, &dePeuples, quin’étoientpoint encore connus du temsqueces Auteurs écrivoient, & de citer enfin des Auteurs, qui ont écrit, & vécu depuis ceux qu’ils font parler. r LesDogmes,ou les chofes contenués dans un ouvrage en font voir la fuppo-fition. i°. QuandonytrouvedesDogmesquin’ontétéenfeignez,quelong-tems aprésl’Auteur, dont il porte le nom. 2°. Quand ony trouve, pourex-pnmer les Dogmes, destermes qui n’ont été en ufage que depuis fa mort: ? • Quand il comDat des eri eurs, comme etant de fon tems, quine font nées que depuisLui. 4°: Quandil décritdes Ceremonies, des Ulàges, &des Cou-tumes 3