S. Insceni I,
DESAUTEURSE<
C’eft à ces trois lettres que l’Evèque Julien avoit apportées à Rome, que faint Innocent fait réponfe dans les trois lettres fuivantes, qui font toutes trois datées du 27. Janvierde l’an-née 417.
La premiere eft adreffee à Aurele & aux Evéques du Concile de Carthage. Il les louè d’abord de la vigueur avec laquelle ils ontcon-damnél’erreur, &durefpeét qu’ils témoignent avoirpourlefaintSiege, enleconfultant Tur ce qu’ils avoient décide II prend de là occafion de faire valoir l’autorité du faint Siege, & il avance qu’il eft de droit divin de le conful-ter fur les caufes Eccleliaftiques de tout le monde, avant quede les terminer dans les Pro-vinces. Il y a apparence que les Afriquainsne reconnoiffoient pas trop ce droit, puifqu’ils avoient jugé définitivement la caufe de Pelage & deCeleftius, avantquedeleconfulter, & qu’ils ne lui écrivoient pas pour le laiflèr le maitre d’infirmer cequ’ils avoient décide, mais feule-tnent pour le prierd’approuver ce qu’ils avoient fait, comme d’une chofe qu’ilnepouvoitrefu-fer fansferendrefufpeétd’herefie. Eneffet, ce Pape qu’on croyoit favorifer Celeftius,. ayant connufes erreurs, ne pùt s’empécher de les détefter, & de louèr le zele des Evéques d’A-frique, qui en avoient condamné les auteurs. Il ajoute fon fuffiage au leur, & prouve par plul'ietirs raifons la neceffité de la grace de J E-sus-Christ. La principale eft fondée fur. la priere, qui fuppofe que ce n’eft pas à nòtte libre arbitre, mais au fecours de Dieu, que nous fommes redevables du bien que nous fai-fons. Il dit que l'homme étant tombé par le mauvais ufage du libre arbitre, il devoit ette relevé par la grace de J E s u s-C H R 1 s T ; que le Sauveur ne l’a pas feulement délivré de lès pechez pafl'ez; mais que connoiffant fafra-gilité, il lui a encore preparé des fecours & des remedes pour le preferver àl’avenir; Scqu’il eftneceflairequenousfoionsvaincus, finousne fommespasfecouruspar ccluiquifeul nous rend viétorieux. NeceJJe eft ut quo auxilìante vincimus y eo iterum non adjuvante vincamur. Sur ces principes il condamné tous ceux qui difentque Fon n’a pas befoindelagracede Dieu pour faire lebien, il les juge indignes de la communion de l’Eglife. Il dit qu’en refufant aux autres le fecou rs de Dieu, ils s’en fontprivezeux-mémes. Il veut qu’on les fepare de l’Eglife comme des membres pourris. Il ajoùteques’ils reconnoiffentleurer-reur, en admettant la grace de J e s u s-C H r i 5 t, & en fe convertilfant fincerement, ileftdude-voir des Evéques de les fecourir, & de ne leur pas refufer la grace que l’Eglife ne refufe pas à
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ceux qui fonttombez, enlesrecevantàlacom- s. Imo-munion de l’Eglife.	centi.
Il dir à peu prés les mémes chofes dans la lettre fuivante à Silvain, à Valentin & aux au-tresEvéques qui avoient aflìfté au Concilede Mi-leve. Il femble reftraindre la maxime qu’il avoit avancée de Janeceflìtéderapportertouteslesaf-faires Eccleliaftiques au faint Siege: il femble, dis-je, la reftraindre aux caufes de foi, prafertim quoties fidei ratio ventilatur. Il y refute en parti-culier l’erreur des Pelagienstouchantlesenfans morts fans Baptéme, qu’ils prétendoient avoir parta la vie éternelle.
La troifiéme lettre d’Innocent fur ce fujet, eft fa réponfe aux cinq Evéques qui lui avoient écrit fur ce qu’on le foupconnoit de favorifer Pelage. Il dit qu’il a fait aiTez connoìtre par les deux lettres precedentes, fes fentimenstou-chant la doétrine de cet Heretique; quequant àfaperfonne, il a requ des aóies par lefquels il paroiflòit qu’il avoit été enrendu & abfous depuis le Concile, mais qu’il n’y avoit point ajoùté de foi, d’autant plus qu’ilparoiflòit par ces aétes mémes, qu’il n avoit pasabjurénette-ment fes erreurs. Il finit en les alfùrant qu’il avoit lu le livre de Pelage qu’ils lui avoient en-voyé, & qu’il l’avoit trouvé plein de blafphé-mes; qu’il n’y avoitrien rencontréquiluiplut, ou plùtót qu’il n’y avoit rien trouvé qui ne lui dépìùt-
Certe lettre eft accompagnée d’un billet adref-fé à Aurele, qui ne contieni rien de remar-quable.
Ces lettres devroientétre les dernieres, étanc écrites peu de temps avant la mort defaint Inno-cent, arrivée le 12.Marsdelamémeannée, & long-temps avant celles qui fuivent, fur l’affaire de faint Chryfoftome écrites en 404.
La vingt-huitiéme eft une lettre de confola-tion à faint Chryfoftome, auflì-tòt aprés qu’il fut exilé.
La vingt-neuviéme eft adreffee à fon Clergé & à fon peuple fur le ménte fujet. La trente-uniéme qui eft en Grec dans Pallade à Theo-phile, eft la premiere des trois. Il y en a encore dans ie méme Auteur une autre adrefléeà Theophile.
La trentiéme lettre à l’Empereur Arcade, aufli-bien que les réponfes prétenduès de cet Empereur a Innocent & à fonfrereHonorius, font des pieces fauflès qui font fondées fur la fable de l’excommunication d’A'rcade & d’Eu-doxie. Celuiquilesafeintes, fuppofe que cetre Imperatrice vivoit encore aprésla mort defaint Chryfoftome. Or il eft conftant parie témoi-gnage d’Eunapius, rapportò par Photius au N 2	voi.