DES AUTEURS EC Jean Saint Pierre jeuna pour fe preparer à cornei». battre Simon le Magicien : mais il ajoùte qu’on n’a pas dù cftablir une coutume fur cét exemple. Le Dimanche on ne ce-lebroit qù’une feule Meffe, à laquelle on joignoit Tierce & Sexte. On recitoit des Pfeaumes avant & aprés le diner. Aufou-per , on fe contentoit de faire une courte priere, parce que ce repas eftoit extraordi-naire parmi les Moines. Le quatriéme livre eft des conditions requifes dans celui que fon regoitdansun Monaftere. II faut que celui qui feprefen-te, fe tienile àia porte, qu’il conjure plu-fieurs fois lesMoines delerecevoir, qu’il ..Aonne des marques de fa patience, de fon humilité , & de fon renoncement entier aux biens, qu’il foit éprouvé par des re-fus, & m éme par des affronts. On ne veut pas qu’il donne fon bien au Monaftere où il entre, de peur que dans la fuite cela ne lui donne lieu de s’élever au deftùsdes autres. On lui fait quitter fes habits, & l’Abbé lui en donne d’autres , pour lui marquer qu’il doit étre entierement dé-poiiillé : on ne le fait pas entrer auffi-tót aprés dans la Communauté. On le met avec un Ancien dans un appartement qui eft prés de la porte, où l’on re^oit les hótes ; & quand il a fervi pendant long-temps, on le met fous la conduite d’un autre Ancien , qui a foin des Novices. Là on lui apprend à mortifier fes paffions, & à re-noncer à fes volontez. On l’oblige de dé-couvrir toutes fes penfées à l’Ancien , on I’exerce par les pratiques humiliantes de l’obéìffance. On ne lui donne pour tous mets qu’un peti d’herbes cuites avec un peu de fel ; mais Caffien remarque que cette aufterité dans le manger ne peut pas fe.pratiquer en Occident. Cesfaints Moines font tellement fujets au fon de la cloche, qu’ils font obligez de quitter un ou-vrage commencé , pour aller où elle les appelle, quand méme ce feroit une lettre, lls ne peuvent rien avoir en propre ; on les met enpenitence pour les moindresfau-Tome IK. : C L E S I A S T I QJJ E S. r7 tes. Onlit dan s le Refeóioire pendant le re- Jé«» pas, il leur eft défendu de manger hors du Refeéìoire , iis fe fervent mutuellement à table ; enfio ils ont une obéiffance aveu-gle pour leur Superieur, qui les oblige d’en-treprendredes chofes qui paroiffent impof-fibles. Caflìen en rapporte quelquesexemples qui femblent incroyables, & qu’il feroit dangereux d’imiter. Voilà le fujet des quatre premiers livree des Inftitutions de Caffien , que Genita-de & Photius ont confideré contrae un Ou-vrage feparé des huit derniers. Et en eff fet, ceux-ci font fur une autre matiere. Il y enfeigne a combattre leshuitprincipaux vices , dont les hommes font tentez ; la gourmandife , l’impureté, l’avarice , la colere, la trifteflè, l’ennui, lavaine gioire, Se l’orgueil. Il donne dans chaque livre la definition deces vices, il en fait voi” lespernicieuxeftets, il rapporte des exemples pour confirmer combien on en doit avoir horreur, il donne des preceptes fur la vertu oppofée , & enfeigne des remedes proprespour s’en garantir. Il foutient que fans la grace l’homme ne peut faire aucun bien, ni refifter à la tentation ; mais il croit que cette grace eft donnée à tous ceux qui travaillent. Mais Caffien ne s’eft pas contente de propofer pour exemple aux Moinesd’Oc-cident la vie des Moines d’Egypte, & de leur donner des remedes pour refifter aux tentations les plus ordinaires : il a encore recueilli les inftruéìions qu’il avoit appri-fes de la bouche des plus illuftres Ab-bez de cette Solitude , dans les conferen-ces qu’il avoit eiies avec eux. Il y en a vingt-quatre intitulées Collations ou Con-ferences de Caffien. Les dix premieres font dediées à Leortce Evéque de Frejus, & à Hellade Superieur du Monaftere éta-bliparCaftor, qui eftoit decedè. La premiere & la feconde contiennent les difeours deMoyfe, Abbé du defert de Schete, le-quel aprés avoir parlé en generai de la fin de la vie monafìique, & des moyenspour C par-