nouvelle bibliothe qjj e 6z Neflf Ses partìfans en firent un recueil, qui fut rim. envoyé en Egypte , lequel eftant tombe entre les mains des Moines de ces quartiere , excita des difputes entre eux. Ce fut ce qui obligea Saint Cyrille Evéque d’Alexandrie de leur écrireune grande lettre , dans laquelle, aprés avoir reconnu, qu’il eut beaucoup mieux valu ne point remuer ces queftions fubtiles, qui fontau deffus de la portée de l’efprit humain, il fe declare contre l’opinion deNeftorius, & montre par plufieurs raifons, qu’on peut appeller la Vierge Marie Mere de Dieu. Neftorius àyant vu cét Ecrit de Saint Cyrille , que i’on avoit répandu dans Conftantinople , qui fortifioit le parti de fes ad-vcrfaires, fe plaignit liautement de la con-duite de Saint Cyrille. Celui-ci s’excufà parunelettrequ’ilécrivit à Neftorius, l’ex-hortant à reconnoìtre que la Vierge pou-voit eflre appellée Mere deDieu. Neftorius lui répondit avec affez d’honnefteté, fans neanmoins approuver ce terme. Saint Cyrille lui écrivit une feconde lettre, à laquelle Neftorius fit réponfe, fans approuver entierement les expreffions de Saint Cyrille fur l’Incarnation. Il fit mème écrire contre la lettre que S. Cyrille avoit adreffée auxMoines d’Egypte, quoi-qu’Anaftafe declarat à Conftantinople quii ne foùte-noit rien qui ne fut dans cét Ecrit de Saint Cyrille , puifqu’il avoùoit lui-méme que nul Concile ne s’eftoit fervi du terme de Mere de Dieu. Je ne rapporterai point ici ce qui fe paffa dans la fuite de cette affaire, comment elle fut portée au Concile d’E-phefe , de quelle maniere Neftorius s’y comporta, comment ilfutcondamné, & quel fut enfin l’evenement, parce que je ferai obligé d’en faire l’hiftoire en pariant des Acies du Concile d’Ephefe. Je me contenterai de remarquer , qu’aprés le Juge-ment de ce Concile Neftorius n’ofa plus re-tourner à Conftantinople , mais fe retira dans fon ancien Monaftere d’Antioche, d’où il fut tire quatre ans aprés en qy 5. par ordre de l’Empereur , pour eftre re- leguéàOafis. MaislesBarbares ayant pris & ruiné cette ville, il fut obligé de fe reti- rius‘ rer en Thebaide dans lavilledePanopole, où on ne le biffa paslong-tempsenrepos; &onlefitchanger tant defoisdedemeure, qu’il mourut en voyage, brifé d’une chu-te. Evagre qui rapporte ces accidens, ti-rez des lettres que Neftorius avoit écrites lui-méme dans fon exil, dit qu’il a trouvé un Auteurquiafluroit, qu’avant queNef-torius mourut, fa langue avoit efté man-gée des vers en punition des blafphemes qu’elle avoit prononcez. Mais il n’appuye pas cette circonftance, qui pourroit bien eftre de l’invention de cét Auteur anony-me, parce que l’on a coutume de fuppo-fer que tous les Heretiques font une fin tragique. Neftorius avoit une grande facilité de parler, & Gennadenous allure qu’il avoit compofé un tres-grand nombre de Trai-tez ou Difcours, avant que de venir à Conftantinople. Nous n’avons plus rien de ces premiere : mais il nous refte quantité de Fragmens des Sermons qu’il a préchez à Conftantinople, & méme des Sermons en-tiers, avec quelques lettres, & d’autres Ouvrages. En voici le catalogne. Un Fragment du premier Sermon qu’il précha à Conftantinople, rapporté par So-cratelivre 7. chap. 29. de fon Hiftoire. DesFragmens Latins de quatre Sermons préchez à Conftantinople en prefence de Julien & des autres Evéques Pelagiens, dans lefquels il eftablit des principes contraires à leur erreur. Ces Fragmens font rapportez en Latin par Marius Mercator dan s l’édition du Pere Garnier part. 1. p.7 3, & dans celle de Monfi'eur Baluze p. 119. Le troifiéme eft entier en Grec parmi les Oeuvres de Saint Chryfoftome tome 7. de 1 edit. deSavile, p. 501. &avecune ver-fion Latine dans le Marius Mercator du PereGarnier, p. 85. part. 1. Le premier Sermon qu’il fit pour fou-tenir ce qui avoit efté avance par lePrétre Anaftafe, traduit prefqueentierement par Marius