J clxn 16 nouvelleei Evèque d’Apt, qui fouhaitant d’eftablir des Monafteres dans fa Province à 1 inftar de ceux d’Egypte, pria Caffien qui avoit converfé long-temps avèc ces Solitaires, de faire un pian de leur maniere de vivre, pour fervir de modele aux Religieux d Occident. Dans le premier livre, il parie des habits des Moines d’Egypte; voici àpeu présladefcription qu’il enfait. Leurhabit c-ftoit fimplement pour couvrir leur corps, & pour les préferver desinjuresdutemps. Il n’avoit rien d’extraordinaire, foit dans la couleur, foitdansla fa^on, de peurque la fingularité ne leurdónnat occafion d’a-voir quelque orgueil. Une ceinture leur ceignoit les reins, ilsportoient line coulle fur la tète. Leurs tuniques de lin avoient de courtes manches, qui ne venoient que jufqu’au coude, lereftedesbraseftoitnù. Ils avoient pardeffus leur habit uneefpece de fcapulaire & un petit manteau court, qui ne defcendoit que jufques fur les épaules : il leur éftoit défendu d’en avoir de plus ìongs. Ilsavoient encoreune efpecede fur-tout de cuir, dont ils fe fervoient dans le mauvais temps. Ils portoient un bàton, ils ne mettoient jamais de fouliers , ils a-voient de fimples chauffes pour fe garantir du froid ou du chaud ; & encore fe dé-chauffoient-ils, quandils alloient celebrer ourecevoirlesfaintsMyfteres. Dans le fecond livre, Caffien pour obvier aux grandes diverfitez qui fe trou-voient dans les Monafteres touchant le Bombire de Pfeaumes qu’on chantoit à l’office divin, rapporto les ufagesdes Moines d’Egypte & de la Thebaide. D’abord il remarqùe que ces Moines, en entrantidans le Monaftere, renoncent à touteschofes, jqu’ils travaillent des mains, & qu’ils vivent dans l’obeiflancc. Il parie enfuite de LQfficedivin des Moines d’Egypte & de la Thebaì’de: ils recitoient aPOfficede Vepres, &à celui de lanuitdouzePfeaumes. On y lifoit deux Legons le Samedi & le Dimanche, & pendant tonde Carènte, elles eftoient toufes deux tirées du nouvèau B L I O T H E QJJ E Teftament; les autres jours il y en avoit Jwt* une del’ancien, & l'autre du nouveau. C^,cn' Ala fin de chaque Pfeaume on s’arreftoit, & tous les Moines en felevant faifoient une prierefecrette : ilsfe profternoient enfuite en terre , & aprés s’eftre relevez , ils faifoient encore unecourte priere fanschanter le Gloria Patri, comme il fe pratiquoit en Occident. Les Pfeaumes n’eftoient pas chantez par les Moines en chceur , mais un d’entre eux les chantoit, & les autres l’écoutoient affis en filence. De temps en temps il faifoit des paufes, afin qu’ils pùl-fent élever leurs cceurs à Dieu. L’Office divineftantfini, ils s’en retournoientdans leur cellule modeftement & fans fe parler, poury travailler. Ceux quicommcttoient quelquefiute, eftoientexclusde l’Officc, & il n’eftoit permis àpas un autredepricr avec eux. Ils ne fe mettoient point à ge-noux, &ncjeunoientpointdepuislesVepres du Samedi jufau’aux Vepres du Dimanche , ni depuis Pàque jufqu’à la Peli, tecóte , fuivant l’ancienne coutUme de l’Eglife. Dans le troifìéme livre il eft parie de l’Office deTierce, de Sexte & deNone, à chacun defquels on recitoit trois Pfeaumes. L’Office de Prime que Caffien appelle celui de Matines, n’eftoit pas en ufage dansl’Egypte ; mais il remarqùe qu’il étoit nouvellement eftabli, non feulement en Occident, mais aulii dans fon Monaftere deBethleem. Ceux qui venoient à l’Egli-fe, qu’il appelle Oratoire, aprés le premier Pfeaume achevé , n’entroient plus, mais fe tenoient à la porte jufqu’au Sortir, & fe profternoient alors par terre pour demander pardon de leur pareffie. A l’Office de nuit, or; permettoit d’entrer jufqu’à la fin du fecond Pfeaume. OutrecesOffices, il y avoit encore des Vigiles la nuit du Ven-dredi auSamedi, danslelquellesonrecitoit trois Antiennes & trois Pfeaumes. On ne jeunoit point le Samedi en Orient comme bn. faifoit a Rome. Caffien croit que ce jeune s eft eftabli a Rome, parce que Saint