DES AUTEURS EC Jem nous nefentons plusdemouvemens, nide defirsdeles commetire, il faut les oublier entierement; il n’en eft pas de méme despe-tits, oùl’on tombe tous les jours, &dont il faut tousles jours fairepenitence. La vingt-uniéme Conference eft de F Ab-bé Theonas; on y décrit fa converfion, & on rapporte de quelle maniere il quitta fa femme malgré elle pour fe retirerdans un Monaftere : mais Calfien a foin divertir qu’il ne rapporte pas cét exemple comme une chofe qu’on doive imiter. Enfin, on demande pourquoi parmi les Moi-nes onceffedejeuner depuisPàque jufqu’à la Pentecofte. Pour refoudre cette queftion, on établit que le jeune eft de foi-mérne une chofe indifferente, qu’il n’eft pas toujours à propos de pratiquer, & Fonfoùtient que c’eft une tradition Apo-ftolique de ne point jeuner dans ccs jours de joye. Cette queftion donne lieti à une autre, Pourquoi le Carente eft en quel-quesendroits de fix femaines, cn d’autres de fept, puifque d’une maniere ou d’autre, fi Fon óte le Samedi & le Dimanche, Fon ne trouvepoint quarante jours de jeune. Theonas répond, quelestrente-fix joursdu Caréme compris en fix femaines, font la di-xiémepartie del’année quel’onconfacre à Dieu. Queceuxdont le Carémeeft de fept femaines, ont trente-fix jours de jeune, fans compter lesSamedis&lesDimanches, parce que le jeune du Samedi Saint, que Fon continue fans interruption jufqu’au Dimanche de Pàque, doit paffer pour deux. Que ceux dont le Caréme n’eft que defix femaines, jeunent le Samedi. Qu’au refte ce temps eft appellò Quadragefime, quoi-qu’on ne jeune que trente-fix jours, parce que Moyfe, Elie, & J e s u s-C h r i s t ont jeune quarante jours. Que lesparfaits ne font point aftraints à cette loi, qui n’a eftéétablie que pour ceux quipaffent tou-te leur vie dans les plaifirs & dans les de-lices, afin qu’e'tant contraints par la loi, ils donnaffent du moins ce temps à Dieu. Mais à l’égard de ceux qui donnent leur ICLESIASTIQJJES. si vie toute entiere à Dieu, cette loi n’eft Jmm point pour eux, ils font exempts depayer ces decimes. Sur ce principe, il avance qu’il n’y avoit point de Caréme dans la primitive Eglife, & qu’il n’a efté établi qu’à caufe du relàchement des Fideles. Enfin Theonas conclut, que c’eftla cha-rité qui rend les precepses de l’Evangile plus legers , & plus faciles à fupporter, que ceux de la Loi. Surlafin, Germainlui demande pourquoi ceux qui jeunent beau-coup , fe trouvent fouvent plus inquie-tez des tentations de la chair. La refolu-tion de cette queftion eft remife àia Conference fuivante, où il traite des pollu-tions nofturnes , qui arrivent ou parce qu’on a trop mangé, ou par negligence, ou enfin par FartificeduDemon. Cesder--nieres ne font point un peché, & fi l’on fuit Favis de cét Abbé, elles ne doivent point empefcher de s’approcher des faints Myfteres, quoi-qu’on ne doive les rece-voir qu’avec frayeur, & s’en croire toujours indigne. Quii fauteftrefaintàla verite pour s’en approcher, mais qu’il n’eft pas neceflaire d’eftre fans peché, parce-qu’autrement perfonne ne s’en approche-roit, puifqu’il n’y a que Jesus -Christ exempt de tout peché. Dansla vingt-troi-fiémeConference, le mefme Abbé expli-que cepaffage de Saint Paul : Je faislemal