I! N O U V E L L E BIBLIOTHE QJJ E 3» Sa nt adreflc enfili la parole aux Penitens. A ces per-Ei.ì. fonnes , dit-il , qui font ici en habit de penitente , qui ont le vìjage fale^ les theveux epars, & qui font connoìtre , autant que Con en peut juger par leurs atìions -, qu’ils ont pleure leurs pechez, que quoi-qu’ils fouhaitent recevoir Pimpofttion des mains, ils doivent étre neamnoìns perfuadez qu’ils ne re-cevront point l'abfolution de leurs crimes , fi la divine Bonté ne les leur pardonne , en lem don-■uant la graie de la contrition-, parce que comme dit Saint Gregoire , l’abfolution de l’Evlque neft verìtable que quand elle flit le Jugement de celiti qui juge le fecret des cceurs, ce qui eft fgai-fé par la refurretlion du Lazare, a qui] EsUSCI II R r s T rendit la vìe , avant que d’ordonnei' à fes Difciples de le délier. Et quainfi tous les Fafteurs doivent prendre garde de ne délier que ceux a qui J E s u s-C H R I s T a rendu la vie de Pame par fa grate. Aprés ces paroles il les invite de donner des marques de leur conver-fion , & aprés qu’ils en eurent donne , en élevant leurs mains au ciel, il continua fon Dilcours , en leur expliquant les effets d’une veritable penitence , qui font de fatisfaire à Dieu, de pleurer fes pechez paffez, & de n’y plus retomber. La douziéme Hctmelie eft fur lacharité pour le Jeudy Saint. La treiziémepour le mefme jour. Il y exhorte tous les Chrétiens à fe purifier des pechez quotidiens par la priere & par l’aumónc, & il les avertit fur la fin qu’ils ne doivent pas avoir en horreur les Penitens publics , comme de grands pecheurs , parce qu’il fe peut faire qu’il y en ait plufieurs parmi ceux qui ne font pas en penitence , qui en ayent commis de plus grands. Il deplore le malheur de ceux qui ne les confeffent pas, & qui n’en font pas penitence- Dans la quatorziéme il exhorte les Chrétiens afe bienpreparer pour recevoir dignementl’Eu-chariftie en la Féte de Pàque. Dans la quinziéme il parie encore tres-for-tement de la prefence réelle. Sfachez , dit-il, sues chers Freres, croyezfervi ement -, que cornine la chair que J E s U s-C H R i s T a pris dans les entraìlles de la Vierge, eft fon vrai Corps -, qui a été offert pour nòtte falut ; de mème le pai» qu’il a donné a fes Difciples , <3- que les Prètres confacrent tous les jours dans l’Eglife, eft le vrai Corps de JesVs-Christ. Ce ne font point deux Corps , c’'eft un mème Corps que ionrompt & que l'ori immole. Ce/ui-ci c’efl Je-«US-ChrisT que l'on rompi & que Con im mole , quoi qu’il demeure fain entier. Il ex-horte enfuite tous les Chrétiens, Clercs, Lai-ques & Religieux qui fe fentent coupables des pechez d’envie , de calomnie , de haine , de fornication & de parjure , de fe purifier en ce jour , en confeffant leur injuftice à Dieu. Et à l’égard de ceux qui ont commis de plus grands crimes, & qui font en penitence pu-blique , il les avertit de ne plus retomber dans leur faute. Il ajoute qu’il y a de grands pecheurs, dont les crimes font fi fort cachez, qu’ils ne peuvenc étre admis à la penitence publique. ffd faut fparer ces pecheurs de l’Eglife pour un temps , parce que quoi-qu’ils ne foient point reconciliez par l’impofition des mains, qf qu’ils ne repoivent point l’abfolution , ils doivent mortifer leurs corps par des aétions de penitente , & guerir leur ame par de bonnes teu-vres. Cela feroit croire qu’il n’y avoit alors que les pechez publics foumis à la penitence publique , & qu’on fe contentoit à l’égard de ceux dont les crimes étoient tout-à-fait fecrets, de leur confeiller de fe feparer de l’Eglife, & de faire penitence en fecret. Cela paroit encore par la feiziéme Homelie ; car aprés avoir exhorté en generai tous les Chrétiens à fe convertir, & à s’abftenir mef-me des grands crimes à l’avenir, il adreffe la parole à deux perfonnes, qu’un peché pu-blic avoit obligé de faire penitence publique. Il les exhorte à pleurer tìncerement leurs pechez , & à n’y plus retomber. Il y a dans cette Homelie une propofition infoutenable, rapportée fous le nom du Sage. Que c’eft un crime aulii grand à un homme de cou-cher le Caréme avec fa femme, que deman-ger de la chair en ce temps. Outre ces Ho-melies, nous avons une lettre de Saint Eloi parmi celles de Didier de Cahors. _ S. Eloi etoit habile pour fon temps; ilavoit lù S. Cyprien , S. Auguftin , S. Gregoire & I quelques autres Peres Latins. Il s’étoit for-mé fur eux. Il aimoit la difcipline Ecclefia-ftique , & fuivoit la tradition de ces Peres, autant que le fiecle dans lequel il vivoit le lui permettoit. Ses Sermons valent mieux que ceux de beaucoup d’autres Predicateurs Latins, mefme plus anciens, tant pour les chofes que pour leftyle. AGATON.