CLESIASTIQUES. DES AUTEURS E ( Pims le meDieu, &fe donne des qualitez qui n’appar-Kvrahle tiennent qu’à Dieu. ^hhé de Le fecond Traité eft un Ouvrage contre les Chmy. Juifs, dans lequel il prouve la Divinité de Je-sus'Christ ; qu’il eft le Meffìe qui a été pré-dit par les Prophetes, & refute quelques Fables du Talmud des Juifs. Ces deux Traitez font fuivis de deux Prefa-ees, l’une de Pierre de Cluny, &l’autre de Robert de Redines fur la verfion de l’Alcoran avec un abregé de l’Hiftoire & des erreurs de Ma-homet. Les cinq Livres que Pierre de Cluny avoit compofez contre i’Alcoran n’ont point encore été imprimez. Nous parlerons du Traité contre les Petro-brufiens en traitant de ces heretiques. Les deux Livres des miracles contiennent la Relation de quantité de miracles arivez de fon temps. L’on trouve dans le fecond la vie de Matthieu Prieur de S. Martin des Champs , & enfuiteEvéqued’Albane, &l’hiftoirede la con-teftation dePonce avecPierre le venerabletou-chant l’Abbaie de Cluny. Des quatre Sermons de Pierre de Cluny , il ne nous eft refté que celui de la Transfigura-tion. Les pieces poétiques que nous avons de lui, font une Apologie en vers hexametres ou Pen-tametres contre ceux qui blàmoient les vers de Pierre de Poitiers : des Profes fur la Vie de Jesus-Christ , fur la Refurrerftion , en l’honneur de laVierge , fur Sainte Magdelaine & à la loiiange de Hugues Abbé de Cluny ; deux Hymnes , l’une fur la Féte de S. Benoit, & l’autre fur la Tranflation de fon Corps , & des Epitaphes du Comte Euftache , de Bernard Prieur de Cluny , de Rainaud Arche-véque de Lyon, & de Pierre Abaèlard. Il s’en faut beaucoup qu’il écrive auffi bien en vers qu’en profe. Pierre de Cluny a auffi recueilli les Statuts de fon Ordre faits pendant le temps qu’il en étoit Abbé , & a expliqué en peu de mots à la fin de chaqueStatut la caule de leur établiffe-ment. Ces Statuts concernent l’Office Divin, les Jeùnes , la forme' des habits , & plufieurs autres ufages des Moines de certe Congrega-tion. Le P. Mabillon nous a donne dans le troi-fiéme Tome de fes Analeétes , p. 481. deux Lettres de cet Auteur, d’Affociation de prieres pour lesmorts avec les Chartreux& avec lesSe-nateurs de Venife. C H A P I T R E VI. HISTOIRE DES HERESIES qui ont eu cauri dans le douziéme Siede. XT Ous avons vù qu’au commencement du Heretd Siede précedent on découvrit en diversy«« du endroits du Roì’aume de France des Heretiques aouyéme accufez de dogmes impies, qui attaquoient ou- Siede. vertement les Sacremens de l’Eglife , & ruì-noient fes plus faintes Ceremonies. La feverité avec laquelle furent condamnez ceux qui furent furpris > n’empécha pas que certe Sedie ne fe multipliàr, &que cetre doéìrine ou de fembla-bles ne fe répandiflènt dans le Royaume : de forte qu’en ceSiecle-ci on vìt paroìtre quantité d’Heretiques , dont le principal but étoit de détourner les homrnes de la reception des Sacremens, &de renverfer l’Ordre Hierarchique & la discipline de l’Eglife. Les premiers qui parurent furent Pierre de PUftoirè Bruis , & un Hermite nommé Henri fon Dif-dc l’He-ciple : ils commencerent à dogmatifer en Pro- retìgue vence d’où ce dernier vint à Laufane , & paffa Henry. enfuite dans le pa'is du Mans. Voici la peintu-re qu’en fait l’Hiltorien des Evéques du Mans, en pariant de Hildebert. Il s’éleva en ce temps- “ là dans ce paia , un certain Hypocrite que fes" mauvaifes aétions , fes mceurs corrompuès &“ fes dogmes deteftables rendoienc digne des" plus cruels fupplices : cet homme cachoit la “ rage d’un loup raviffant fous les apparences£e d’une innocente brebis ; fon vifage & fes" yeux étoient agitez comme une mer orageu-" fe ; il étoit encore fort jeune : il avoit les" cheveux courts, &la barbe rafe, étoit grand," il étoir mal habillé ; marchoit tres vite ; &" pieds nùs, mème dans la plus grande rigueur" de l’hiver ; il avoit l’abord aflez ouvert, la" voix forte, &capabled’épouventer, &vivoit" d’unemaniere toutedifferentedesautres ; il fe" retiroit ordinairement dans les cabanes des" Paì'fans > demeuroit pendant le jour fous des" Portiques ; couchoit & mangeoit dans des lieux" élevez àdécouvert ; il étoit en grande reputa- “ tion de(Sainteté : lesDames le prónoient, le fai- " foient paffer pour un grand ferviteur de Dieu, &" difoient qu’il n’y avoit perfonne qui eut plus de" talentpourconvertirlescceurslesplusdurs; & " qu’d avoit i’efpritde prophetie pourconnoitre " l’interieur des confciences,& les pechez les plus'5 fecrets. Cetre reputation l’aiantfait fouhaiter" dans le Diocefe du Mans, il y envoiadeux de" fes Compatriotes & Difciples qui vivoient de « la mémemaniereque lui. Ces perfonnes étant “ N 3 „ar»