, . Ceremo- autre : l’Inveftiture pouvoit étre donnee par ecrtt, nitsdes ou de bouche , ou ménte par (igne. Quel Imeftitu quesAuteurs ontécritque l’Empereur Henri II. r». avoit donne l’Evéché de Paderborne à Meinver- cus, en lui prefentant un de fes gants. Quoi qu’il enfoit de cette Hiftoire, il eft certain qu’il eft aflez indifferent avec quelle ceremonie fe fafle l’Inveftiture, & de quelle maniere elle foifdon-née. Cependanton ne peut douter qu’on ne fe fervit ordinairement pour donner les Inveftitures des Evéchez&des Abbaies, du Bàton Paftoral, auquel on joignit enfuite l’Anneau ; parce que ce font les marques Se les ornemens de la dignitéEpifcopale. Commi»- Dans le commencement de la querelle des In-cementde veftitures ce ne fut point laceremonie, mais la la cemief cholè mème qui fit de la difficulté, Se Gregoire tationfur VII. endéfendantles Inveftitures, n’attaquapas . v __________________r____________ L, feulement cellesquifefaifoientpar leBàtonPaf- pereur Henri V. tranchoit entierement la dlffi-tmes. t ’ " ! '' * ' ' les autres biens temporels qu’ils poflèdoient par la conceffion des Empereurs depuis Charlema-gne, qui étoient les feuls pour lefquels les Prin-ces pouvoientjuftement demander l’Inveftiture; mais il dépoiiilloit les Eglifes de grands biens, NOU VELLE BIBLIOTHE Q.U E marques du pouvoir Ecclefiaftique appartenant Etnt de là àl’Autel; d’où l’on concluoit que le Prince en conteftt-faifanccetteceremoniefembloit conferer lapuif- “°"du lànce Ecclefiaftique. C’eft ainfi que Pafchals’ex- “7 pliqua dans la Conference qu’il eut à Chàlons^vc “ avecles Députezdel’Empereur ■> 8e c’eft princi- * palement fur eela que fe fondoient ceux qui re-gardoient les Inveftitures comme une herelie pire que la fitnonie. Les Princes avoient beau direqu’ilsneprétendoient pointdonner la puif-fance fpirituelle par cette ceremonie: qu’ils vou-loient feulement inveftir les Evéques , comma les autres Seigneurs , des biens temporels qui appartenoient à l’Eglile par la conceflion des Princes: les ennemis de ce droitpourlesrendre odieux vouloient perfuader que cette ceremonie avoit une autre fignifidation. L’accommodement qui fut projetté entre le Pape Pafchal II. & l’Em- . _______ u__________ , pereur HenriV. tranchoit entierement la dffi- toral & par l’Anneau, mais en generai, toutes les I culté : car il òtoit aux Evéques tous les Fiefs 6c Inveftitures des Benefices par la main des Laiques ------ de quelque maniere qu’ellesfefiflent. La principale raifonquileportoitàles défendreeft, qu’el-les òtoient la liberté des éledions > & rendoient les Princes maìtres des Benefices : car une per- £ ______o________c______ fonne élùè canoniquement ne pouvant jouirdelréelsSefolides, pour une indépendance chime-fonBenefice, niétreconfacréequ’ellen’eùtreqùl rique : auliiles Evéques ne gouterent point cet l’Inveftiture duPrince, ilfalloitneceffairement|accommodement,8e iln’eutaucuneffet. Lacon-avant que de proceder à une éleétion,fqavoir fi < ~~ celuifurqui on jettoit la vùé feroit agreable au < Prince : & en cas qu’on en élut un autre que i celui qu’il vouloit , l’éleétion demeuroit fans 1 effet. Ainfi il dépendoit aDfolument de la vo-lonté du Prince de faire tomber les EvéchezSc les Abbaies à qui il lui plaifoit : fouvent il les donnoit, ou pour recompenfe de fervice, ouà celui qui en donnoit le plus. Ce fut cet abus qui portaGregoire VII. àdéfendreabfolument toutes les Inveftitures des Benefices, & il poufla mèste la chole fi loin, qu’ildéfendit aux Evéques de préter la fai & hommage entre les mains des Princes. ViétorlII.&UrbainlI. Succeflèursimme-diats de Gregoire VII. défendirent aulii ge-neralement toutes leslnveftitures. Yves de Char-tres dit qu’Urbain n’avoit interdit aux Princes que l’Inveftiture corporelle ; mais qu’il ne leur avoit pasdéfendu de fe méler de l’éleiftion à la-quelle ils ont droit, entant que Chefs du Peu-ple, & qu’il ne les avoit pasprivez de la conceffion. Neanmoins ce Pape défend abfolument dans le Concile de Clermont toutes les Invefti-tares, & ménte le ferment de fidelité des Evéques entre les mains des Princes. Eiatde la Ce fut fous pafchal IL qUe l’on commenda à emtejta. f3ire une attention particulierefur la ceremonie tmpìde conce®on du Bàton Se de l’Anneau; & l’on Takhal en un nouve' argument contre les Inveftitu-I/7 ,esa 613 confideranc ces ornemens comme dps ceffion forcée des Inveftitures par le Pape Paf-chal fut attaquée par les uns comme uneheréfie, & confiderée par d’autres comme un relàchement dangereux.ilyeneutquilafirentpafler peur une toleranceneceflaire, & d’autres pourunechofe jufte & legitime. Au commencemen t du Pontificar de Calixte II. la difficulté fembloit reduite à la feule ceremonie de l’Inveftiture avec l’Anneau Etat de là & le Bàton : au moins ceux qui fe mélerent de queflion cette negociationle croioient-ils ainfi.Henri V. Jous Ca-étoitaffezdifpoiéàyrenoncer, pourvùque cela llxte II, ne fit point tort à fes droits, & que les Evéques &lesAbbez tinflènt de lui lesFiefs&lesRega- ■ les; lui prétaflent lesfermens de fidelité, & lui rendiffent tous les devoirs aufquels ils étoient obligez , à caule des biens qu’ils poflèdoient! mais le Pape infitta toujours fur la défenfegene-rale de recevoir aucune forte d’Inveftiture des Benefices Ecclefiaftiques delamaindesLaì'ques; ce que l’Empereur ne voulut jamais pafler. Les Francois mémes firent reftraindre cette défenfe auxEvéchez Se aux Abbaies. Enfin le dernierReglement faitentre le Pape Olfena-Calixte & Henri eft beaucoup plus favorable tlomfurle aux Princes qu’auxEcclefiaftiques: car lesPrin-ces prétendoient trois chofes. i. Que i’éleétion c<,nclli eu' des Evéques Sedes Abbez ne fe devoit &ire que de leur confentement. 2. Que l’élu devoit rece-voir l’Inveftiture, avec le Bàton Paftoral & l’An- ---neàu avant que d’étre confacré. a. Qu’il étoit »