E URS ECC L E SI ASTI QU ES. AUT DES Fw avec Couvert de ces pourfuites , & rendre la Guillaume Paix à l’Allemagne , tintune affemblée à de Chum- Tribur , dans laquelle il fut propofé de ter-miner par accoromodement le different qu’il touchant avoit avec le Pape. Il promit de le faire leslnve/li-& d’aller au Concile que le Pape avoit con--arw' voqué à Rheims pour le 18. d’Oétobre : ce-pendant pour difpofer les chofes à la paix Guillaume de Champeaux Evéque de Chà-lons , & Ponce Abbé de Cluny allerent à Strasbourg , pour commencer cette negocia-tion. L’Empereur leur aiant demandò com-ment il pourroit terminer cette affaire fans rien perdre de fes droits , l’Evéque de Chalons lui fit réponfe > que s’il fouhait-toit veritablement la Paix , il falloit qu’il re-mìt les Inveftitures, maisqu’ilneperdroitrien pour cela de les droits ; parce qu’il en fe-roit comme en Franco , où quoique les Evéques ne reqoivent point l’Inveftiture de la main du Roi , ni avant ni aprés leur Sacre > ils ne laiffent pas de s’acquitter de tout ce qu’ils lui doivent foit pour le tri-bue , foit pour la milice , foit pour les au-tres droits. L’Empereur dit qu’il ne deman-doit pas mieux , pourvu que le Pape vou-ifit luy faire juftice , & rendre à fes Su-jets les terres qu’ils avoient perdués pendant cette guerre. Ces deux Députez aiant tire cette parole de l’Empereur , vinrent trouver le Pape qui étoic prés de Paris > & lui propoferent la chofe. Il envoia auffi-tót vers Henri le Cardinal Evéque d’Oftie , & un autre Cardinal pour finir cette negocia-tion. Ils rencontrerent l’Empereur entre Mets & Verdun, & convinrent avec lui des mémes chofes par écrit ; & afin de confom-xner cette affairel’Empereur promit de fe trouver le 24- d’Odtobre à Mouzon avec le Pape. Concile de L’ouverture du Concile de Rheims fe fit J(heims le 21. d’Oétobre. Le Pape & Louis Roy àel’m de France y furent prefens en perfonne ; iiij. & il s’y trouva quinze Arcbevéques, plus de 200. Evéques de France , d’Efpagne , d’Allemagne & d’Angieterre , & quantité d’Abbez & d’autres Ecclefiaftiques. Le Pape y fit un difcours fur l’Evangile du jour, & Conon en fit un fur le foin paftoral. Le Roi Loiiis y propofa diverfes plaintes con-tre Henri Roi d’Angieterre : Gaufroy Ar-chevéque de Roiien entreprit d’y répon-dre ; mais il fut contraine de fe taire par t le bruit que fit l’Affemblée. Hildegarde Com-teffe de Poitiers comparut enfuite au Concile , & fe plaignit de ce que fon mari l’a-yoit quittée & avoit pris une autre femme : Tome IX. l’Evéque de Saintes & d’autres Preìats d’A-quitaine entreprirent la défenfe de leur7^"”x Prince , & l’excuferent de ce qu’il n’étoit ™ pas venu parce qu’il étoit malade. Le Pa- 9" pe receut cette excufe , & remit le Ju-gement de cette affaire à un autre temps. La conteftation qui s’éleva enfuite entre Audin [Evéque d’Evreux , & Amaury qui l’avoit chaffé de cet Evéché > excita une grande altercation entre les Francois & les Normans. Le Pape pour l’appaifer , fic un difcours fur le bien de la Paix , & declara que l’Empereur avoit propofé un ac-comtnodement , & qu’il devoit fe trou- ver à Mouzon pour le terminer ; qu’il prioit les Prélats de l’attendre , & qu’il fe-roit bientót de retour. Les Cardinaux qui avoient été députez vers l’Empereur , l’Evéque de Chalons & l’Abbé de Cluny ren-dirent compte au Concile de leur négocia-tion. Le lendemain le Pape prit cange de l’At femblée , recommanda aux Affiftans de fai- tim du re des vceux & des prieres pour la Paix , Pape avec & partit le jour d’aprés pour Mouzon. Il l'Empe-y arriva le Jeudi , & aprés avoir confe-rear* ré avec les Prélats qu’il avoit menés avec lui & relè les projets d’accommodement, il envoia à l’Empereur les Députez qui avoient déja commencé cette négociation. Ce Prince nia d’abord qu’il eùt rien promis : enfuite on traita de la maniere dont le Pape le recevroit en lui donnant l’abfolu-tion > & on ne convint de rien. Le lendemain l’Empereur demanda encore du de-lay , & le Pape voiant qu’il ne cherchoit qu’à tirer en longueur , fe retira dans un Chàteau du Comte de Troyes dans le def-fein de partir pour s’en retourner. L’Empereur demanda du temps jufqu’au Lundi, mais le Pape ne voulut point le lui accor-der ; & aprés lui avoir fait dire que s’il vouloit fincerement la paix , il étoit prét de la lui accorder dans le Concile , ou méme aprés le Concile : il partit le Dimanche matin & revint en diligence à Rheims. Le lendemain il ne pOt à caufe de fes fa-tigues demeurer long-temps au Concile; il y fit feulement rendre compte de ce qui s’étoit paflé à Mouzon. li n’y affilia pas le Mardi : mais il s’y rendit le Mercredi. On y traita d’abord plufieurs affaires particu-lieres , Se enfuite le Pape publia cinq Ca-nons. Le premier contre les Simoniaques qui vendent ou achetent les chofes Ecclefiaftiques. E Le