2il ARRH. A R RT. deux articles fuivans. ARRHER, eu ENARRHER. Donner des arrhes. Les Ordonnances de Police défendent a tous Marchands & Regratiers d’aller du devant des Laboureurs, & Marchands forains, pour arrher les grains & les marchandifes , & de lés acheter avant que d’être arrivées liir les Ports. La Déclaration dè Louis XIV du dernier Août 1699. portant réglement fur la manière de faire le trafic des bleds dans le Royàume, fait défenles a tous Marchands, & autres, d'enarrher s ni acheter .les bleds & autres, grains en Verd, fur pied, & avant la récolté ; & calfe & révoqué tous enarrhemens qui .peuvent être faits. Par les Statuts des Marchands Bonnetiers de Paris , de l’année 1608. art. 27, il leur eil défendu, & a tous autres, fur peine d’une amende de 10 livres parilis, d’aller au devant dés Marchands , & des marchandifes de Bonneterie, deitinées pour être amenées & vendues dans Paris, & de les arrher ni acheter par lés chemins. Et par l’article 28 des mêmes Statuts , il eil aufTi défendu d’acheter ou arrher dans Paris, aucunes Marchandifes de Bonneterie foraine * qu’auparavant elles n’avent été vûes & vifitées par les Maîtres & Gardes du Corps de la Bonneterie. ARRHES , ou ARRES , que quelques-uns écrivent & prononcent, par corruption , ERRES. C’eft un gag* qu’on donne pour aflurance de l’exécution de quelque convention, ou marché qu’on a fait verbalement, & qui eil pour l’ordinaire une avance d’une partie du prix convenu. En droit, qui rompt un marché, perd les Arrhes qu’il a données; ou il c’eil celui qui les a reçues , il rend les Arrhes doubles. Les Arrhes font connue un gage >, que l’Acheteur donne au Vendeur en argent *, ou en autre chofe ; foit pour marquer , plus finement que la vente eil faite, ou pour tenir lieu de payement de partie du prix, ou pour les dommages & intérêts contre celui qui manquera d’exécuter la vente. Ainlî les Arrhes ont leur effet, iélon qu’il en a été convenu. Lotx Civiles, Tom ï, -¡- Lorfque l’Acheteur fe dédit ôc ne prend point la marchandife achetée, il en eil quitte pour perdre fes Arrhes. Ainfi le Vendeur doit avoir foin de fe faire donner des Arrhes fuififantes pour la fureté de fon marché. Par l’article 18 des Statuts des Drapiers de Paris, de l’année 1^73. il eil porté en ces termes, Que fi aucun achète draps ou drap d’aucuns des Con-frères de la dite Confrérie , fiippofé qu’il ait baillé des Arrhes , s il ne vient quérir le dit drap ou draps dedans ■uk mois après qu’il aura été fiommé duement du Vendeur, il perdra fes Arrhes, s’il n’y a convention au contraire, & ne pourra rien demander au Vendeur ; & lui fera fiçavoir le dit Vendeur la dite Ordonnance, quand il lui fera faire la dite fomma-tion. A l’egard du denier d. Dieu-, qüi n’eil quelquefois que de 4 ou ç fols, fur un marché de iooôo livres ; comme ce denier a Dieu eil toujours uné fomrne modique, donnée en faveur des pauvres, qui ne doit point relier àu vendeur, l’acheteur ne peut pas fe dJier en l’abandonnant. Ainfi le denier a Dieu eil, dan.s un marché , une fureté plus grande que les plus fortes arrhes qu’on puiife donner. ÀRRÎERE-BOUTIQÜE. Magafin, ou boutique de derrière d’un Marchand, où fe mettent ordinairement les marchandifes les plus préciéufes, ou celles dont le commerce ou le débit eil défendu. Les Orfèvres ne peuvent avoir des forges & fourneaux dans leurs Arrière-boutiques, ou falles baffes , fans la permiffion des Maîtres & Gardes de leur Corps. Âiniî jugé par Sentence de Police du 6. Février 1671. •k_ ARRIERE-CHANGE. C’eil l’intérêt des intérêts. ARRT. A RR CX Ce termè rapporté dans Furetiére, n’eil guéres d’u-fage dans le commerce. ARRIERE-FLEUR. Relie de fleur que l’on a omis d’ôter & d’enlever de defliis les peaux , en les effleurant. Voyez. Effleurer. ARRIERE’. On dit d’un Marchand, qu’il eil arriéré , lorfqu’il ne paye pas régulièrement fes lettres de, ehange, billets, promeifes, obligations, & autres dettes ; & que, pour ainfi dire, il les laiffe eh arriére. Mr. Savary donne pour maxime, dans fon Parfait Négociant e que depuis qu’un Marchand eil une fois arriéré, il eil prefque abfolunient perdu; & qu’il rétablit rarement fon crédit, a moins d’un grand hasard, & d’un bonheur extraordinaire. ARRIERER UN PAYEMENT. C’eft ne le paS faire a fon échéance , le différer, le remettre. ARRIMAGE, &c. Voyez. ARRUMAGE. ARRIVAGE. Abord des marchandifes dans un Port. L’Ordonnance de la Ville de Paris de 1672* veut, qu’il y ait un Echevin prépofé pour recevoir les déclarations des Arrivages des marchandifes fui le Port. Voyez. Port. ARROBE. Voyez. AROBË. ARRONDIR. Rendre quelque chofe rond , on de figure circulaire. Les Chapeliers appellent Arrondir un chapeau * en couper l’arrête du bord , après y avoir, tracé un cercle avec dè la craye, en tournant une ficelle autour du nœud du chapeau. Voyez Chapeau. ARROSAGE. Terme de fabrique de poudre à canon. On nomme ainfi dans les moulins a poudre a canon , l’eau que l’on met de tems en tems dans les mortiers pour y . faire le liage du falpêtre, du fou-phre & du charbon, qui entrent dans la compofi-tionde cette poudre, tandis que les pilons les broy-ent & lés mêlent. Il fe fait quatre àrrofages en vingt heures ; & tant que les arrofages durent, on arrête les batteries , c’eft-a-dife, qu’on arrête le moulin, afin de faire ceffer le moûvferrient des pilons. Voyez Poudre A CANON. ARROSER. Jetter de l’eau fur quelque chofe. Les Chapeliers appellent Arrofer les capades, là feutre, & le chapeau, loriqu’à mefure que leur ouvrage ^ s’avance, & qu’il prend ces différens noms , ils y jettent un peu d’eau avec un goupillon. Ils arrofent auffl leurs baffins, quand ils marchent l’étoffe a chaud ; ôc la feutriére, ou le lambeau, quand ils la marchent à froid. Voyez Chapeau. ARROSOIR. Vaiffeau dont fe fervent les Jardiniers pour arrofer la terre, lorfqu’elle eil trop fé-che «St trop aride. Il eil compofé de trois parties ; du corpsoü ventre de l’arrofoir, de l’anfe', & delà pompe. Le ventre eil ce qui contient l’eau ; il effc ordinairement.de la figure d’un cône, dont la pointe feroit coupée, avec une médiocre ouverture ert croiffant par le haut. La pompe eil un tuyau, qui fort de l’extrémité du ventre par eh bas, «St qui s’en éloignant en ligne diagonale ; eil rejoint par en haut par une efpéee de fecohde a'nfe, par laquelle on porte l’Arrofoir, quand il eil plein, «Sc qu’on le prend, quand on puife l’eau. Au bout dii tuyau de la pompe, eil la pompe même , qui eil urt gros bouton, percé de plufieurs petits trous, par lefquels l’eau fe répand en forme de pluye. Enfin ; l’anfe eil l’ehdroit par où on le tient, quand oh arrose : elle eil a demi ronde , & préeiiement oppo-fée a la pompe. Il y a des Arrofôirs , qui au lieu du bouton de la pompe, n’ont qu’un ajüftage : ceux-ci fervent a arrofer les arbuiles & les fleurs plantées dans des pots , ou dans des cailles. Les Àrrofoirs font, ou de cuivré, ou de fet blanc; ou de terre. Ces derniers fe font par les Potiers de terre ; lés féconds, par les Ferblantiers ; & les autres , qui font les plus communs , par les Chaudron-