4? AG A. AGE. (tuent pas de fuppofer qu’elles viennent de plus loin. C’eil leur régie ordinaire, une portion d’un même morceau peut être plus belle que l’autre. Leur prudente avarice ne leur permet pas de dire qu’elles font du même pais, de la même carrière, du même bloc; mais afin de la vendre plus chère, on la fait venir des Indes Orientales ; & fi on fait remarquer la différence qu’il y a entre les deux portions, on n’a garde de di-re qu’elles viennenr du meme bloc, on les fait naître a un millier de lieues de diftance 1 une de 1 autre, afin d’avoir occafion d’augmenter outre mefure le prix de celles ou la nature a attache plus de varíete , & plus de beauté. On en étoit plus curieux autrefois qu’on ne l’eft àpréfent, foit que la dépenfe épouvante les curieux , foit que ces pierres ne loient plus a la mode, comme elles l’ont été ; il eft certain qu’on n’en employé plus tant que les Anciens en em-ployoient. J’en ai vû des vafes confidérables par leur grandeur, & leur travail dans des cabinets, & dans des thréfors d’Eglife , où les teintes, & la variété des couleurs avoient été ménagées fi adroitement, que la peinture n’auroit pas mieux réufli. Voyage d’Italie du P. Labat T. V. p. Ij6. -J- Il y a une efpéce d’Agathe qui tire fur P Onix, dont Mr Savary n’a point parlé, laquelle fe tire d’une montagne des environs de Suratte, ville des Indes de la dépendance du grand Mogol ; c’eft une pierre qui eil ornée de belles figures d’Arbres, dont il n’y a pas fa pareille au monde, quoiqu’en dife le Pere Labat dans l’addition de cet article de ce Dictionnaire, lequel prétend fans raifon que celle de Sicile , la furpaffe, & que ce qu’on dit de celle des Indes, n’eff qu’une fupercherie. Voyez dans le Diction. l’article Dendrochates qui efi le véritable nom de cette Pierre. _ ^ On tire de la Montagne de Tfugaar, qui eft a l’extrémité feptentrionale de la grande Province d’Osju, dans le Japon, des Agathes de différentes efpèces, quelques-unes extraordinairement belles, d’une couleur bleuâtre, alfez femblables au Saphir. Voyez Kæmpffer Hift. du Japcm, Tom. I.p.95. Suivant le Tarif de 1664.. I Agate doit payer les droits d’entrée & de [ortie du Royaume de France, & des Provinces réputées Etrangères, à raifon de cinq pour cent de fa valeur, fuivant l’eftimation, attendu quelle ne fe trouve point tarifée. Les Pierres d Agathe ouvrée payent les droits de la Douane de Lyon a raifon de 10/. de la livre. Agate , fe dit auffî parmi les Tireurs d’or, d’un infiniment propre à rebrunir l’or ; ainfi nommé de la pierre d’Agate qui eft au milieu, & qui en fait la principale partie. Voyez Tireur d’or. AGE) La durée naturelle de chaque chofe. Age , qu’on nomme auífi Ufanee des bois, fignifie dans le commerce de cette marchandife, le tems qu’il y a qu’on n’a coupé un taillis. L’Ordonnance des Eaux & Forêts veut, que dans la coupe des taillis on laijfe 16 baliveaux par arpent de l’âge du bois, pour croître en futaye. On appelle l’Age de confiftance d’un arbre, celui où il ne croît plus. L’Age de confiftance du chêne eft a cent ans. Voyez Bois. Age , fe dit aufti en terme de Manège, & parmi les Marchands de chevaux, de la connoilfance qu’on a du nombre des années de ces animaux, par l’infpec-tion de leurs dents, tant qu’ils ne deraifent point, ou par les crocs & les coins quand ils ont cefTé de marquer. Voyez Cheval. AGENDA. Tablette ou Livret de papier, fur lequel les Marchands écrivent tout ce qu’ils doivent faire pendant le jour pour s’en fouvenir, foit lors qu’ils font chez eux, foit lors qn’ils vont par la ville. L’Agenda eft très néceflaire aux Négocians,^ particuliérement a ceux qui ont peu ou point de mémoire, ou qui font chargés de grandes affaires ; n’étant que trop ordinaire que faute de s’en être fervi, on manque AF F. A G A. 44 de bonnes occafions dans le commerce, foit pour l’achat , foit pour la vente , foit pour les négociations des Lettres de Change. C’eft fur tout un petit meuble, dont les Commiffionnaires, & ceux qui travaillent pour le compte d’autrui, doivent etre toujours pourvus, pour ne pas porter préjudice a leurs Commettans. Agenda. C’eft auifi un petit Almanach de poche, que beaucoup de Marchands ont coutume de porter fur eux , pour s’affurer des dates ou des jours, dont ils ont befoin pour leur depeches, leurs rendez-vous, ou autres chofes femblables. Voyez Almanach. AGENT. Celui qui eft commis pour faires les affaires d’autrui, ou qui eft chargé d’agir en quelque négociation. Agent de Banque et de Change. C elt une perfonne publique, qui dans les villes lieux de négoce, s’entremet entre les Marchands, Négocians , Banquiers, Gens d’Affaires & de Finances, ou autres, pour faciliter le commerce d’argent, & la négociation des Lettres & Billets de Change. Il n’y a guéres de Ville en France, pour peu qu’elle foit confidérable par le négoce, où il n’y ait de ces fortes d’Agens; mais il n’y a que celles de Paris , de Lion , de Marfeille & de Bourdeaux, où ils foient établis en titre d’Offices : ceux qui avoient été créés en 170Ç, pour diverfes autres villes du Roïau-me, ayant été fupprimés en 1707, comme on le dira dans la fuite. , Avant le Régne de Charles IX. chacun fe mêloit a fa volonté du courtage, foit d’argent, foit de mar-chandifes; & l’on ne faifoit alors aucune différence entre les Courtiers de marchandifes, & les Agens de Change ; nom nouveau, que ces derniers n’ont commencé a porter qu’en 1639. Pour s’ériger en Courtier, il fuffifoit le plus fou-vent d’une réputation de probité bien établie, & de beaucoup de pratique, & de connoilfance avec les Marchands, Négocians & Banquiers: mais pour l’ordinaire, comme il s’obferve encore en plufieurs endroits, les Courtiers étoient choifis parles Prévôts des Marchands, Maires & Echevins , ou par les Juges-Confuls des Villes , entre les mains defqueis ils prêtoient le ferment de bien & fidèlement s’ac-quiter de l’emploi qu’on leur confioit. Charles IX, pour prévenir, comme il l’expofe dans fon Edit du mois de Juin 1*72, enregiftré au Parlement le mois de Septembre fuivant, & pour empêcher les abus & malverfations infinies, qui fe commettoient dans l’exercice du courtage, où chacun s’ingeroit a fon gré, fut le premier , qui érigea, & établit en titre d’Offices tous les Courtiers qui l’exerçoient alors, tant de change & deniers , que de draps, de foye, laines, toiles, cuirs, & autres fortes de marchandifes ; même des vins, bleds , & autres grains ; chevaux, boeufs & tout autre bétail ; à la charge par eux de prendre des Provifions def-dits Offices, & de s’y faire recevoir par les Bail-lifs, Sénéchaux, & autres Juges Royaux des lieux de leur refidence & exercice, pour en jouir & ufer comme les autres pourvùs de femblables Offices. Les guerres de la Ligue ayant empêché l’exécution de cet Edit, Henri IV, qui les avoit fi glorieu-fement foûtenuës , & alors a peu près terminées, reprit en 1Ç95 le deffein de fon Prédeceffeur; & par un Arrêt de fon Confeil d’Etat de la même année, fit défenfes en conféquence du dit Edit, a toutes perfonnes, de faire & exercer l’état & profeffion de Courtier de change, banque, & vente en gros des marchandifes étrangères , fous peine de punition corporelle, de crime de faux, & de foo écus d’a-mendë, avant d’avoir pris de lui des Lettres de Pro-vifion : & fixant en même tems le nombre des Courtiers en titre d’Offices, il en créa 8 pour Paris, 12 pour Lion, 4 a Rouen, autant a Marfeille ; un pour chacune des villesj d’Amiens, Dieppe & ,Calais; 3 pour