A MA.
Bre'isl, & de fi gros Cèdres, que le Pere d’Acu-naenmefura quelques-uns, qui avoient 30. empans de circonférence ; qu’on n’y manque pas de bois de Charpente pour bâtir des vaiffeaux; qu on y fait des cordages de 1 ecorce de certains arbres , des voiles de Coton, des Haches de l’écaille de Tortues, ou de pierres qu’on aiguife & auxquelles on donne un tranchant, des cifeaux, des rabots & des villebrequins avec les dents ou les cornes des bêtes fauvages. Ce Pere nous informe d’ailleurs que les Prêtres de ces Indiens font tous ibrciers, & qu’ils leur enfeignent à fe venger de leurs ennemis par le poifon , & par les voies les plus barbares ; qu’il y a de ces Indiens, qui gardent chez eux les os de leurs parens morts, & d’autres qui les brûlent avec tous leurs meubles ; qui commencent leurs funérailles par des lamentations , & qui les finiifent par des réjouïflànces ex-ceffives où ils s’enyvrent à force de boire ; que malgré tout cela ils font en general d’un allez bon naturel & civils, & qu’ils avoient bien des fois cédé leurs Cabanes à fos compagnons de voïage & à lui-même, pour leur faire plaiiîr ; que les uns, fur tout les Homagues, dont le Païs ell le mieux peuplé, & a 2<5o. lieues de long , s’habillent d’une maniéré décente avec de la toile de Coton , dont ils trafiquent avec leurs voifins ; que les autres portent des Platines d’or pendues à leurs oreilles & à leurs narines, qu’ennn il y a des Me-• nuifiers fi experts, qu’ils donnent toute forte de figures d’animaux à des chaifes ou à d’autres meubles qu’ils font avec beaucoup d’art.
   Les Jefuites de Quito, dans le Pérou, ont fait graver une Carte de cette Rivière, où ils difent que c’eft la plus grande qu’il y ait au monde; que ion véritable nom ell celui de Maragnon, quoi qu’on l’appelle communément le Fleuve des Jî-mazones, ou d’Orellano ; qu’ elle fort du Lac Lauricocha , comme nous 1’ avons déjà dit ; quelle courtl’efpace de 1800.lieues, & fe jette dans la Mer du Nord par 84. embouchures : que près de la Ville de Borja elle eft renfermée dans un Détroit nommé El Pongo, qui n’a pas plus de 13. brades de large & ¿.lîeuësde long, où le Courant eft fi rapide, que les Bateaux le traversent dans un quart d’heure. Je laide au lefleur h juger de la vérité de ce fait; mais aucun de ceux qui ont navigué long tems fur cette Rivière, n’en a donné une pareille défcription, outre qu’il fe-roit impodible de tenir contre la violence d’un tel Courant à la faveur même de la Marée , qui, fui-vantleraportdesSanfons, monte jufqti’à ce Détroit , auquel ils donnent un Mille de large, & où par conféquent la rapiditéde l’eau ne fauroit être fi grande.
   Les mêmes Jéfuites nous adûrent que les bords de cette Rivière, depuis la Ville de Jaén, dans la Province de Bracamoros, où elle commence â être navigable , jufqu’à la Mer, font chargez d’arbres de haute futaïe; qu’il y a du bois de toutes les couleurs, quantité de falfepareil-le, & d’une Ecorce qui fert a la teinture, auf-fi-bien qu’aux aprêts de la Cuifine , & qui a le goût de Clous de Girofle ; que les Forêts du voifinage font remplies de Tigres, de Sangliers , de Bufles , & d’autres animaux : ils nous apprennent aulïi que leur Ordre y envoïa des Miffionaires dès l’année 1638., que la Ville de S. François de Borgia, dans la Province de Manos, & à 300. lieues de Quito, eft la Capitale où ils font leur refidence , que leur Million s’étend le long de trois autres Fleuves jufques à la Province des Homagues , où ils font quelquefois de volages longs & dangereux fur des Canots; que les naturels du Païs y ont maffacré huit de leurs Peres, dont les derniers Tom. I.
                 A M B.              267
eurent ce trille fort en l’année 1707. & qu’outre la Ville de Borja, avec fes dépendances leur Société en a fondé prefque 35». autres, par fes pénibles travaux & à fes fraix , il ferait inutile d’en raporter ici les noms. Us ajoûtent qu’elle y entretient 14. ou i8.Miflionaires, qu’ils y ont converti 26000. perfonnes, qu’ils ont fait amitié avec plufieurs Nations nombreufes & qu’ils efpérent de les convertir avec le tems.
   Les Portugais ont quelques Villes prèsde l’em-bouchûre du Fleuve des Amazones, & un Fort furRioNegro, de forte qu’ils y ont fait un grand commerce depuis quelques années, & divers Elpa-gnols affûrent que, durant laderniere Paix, ils avoient étendu leur trafic julques à Quito , & plufieurs autres Places du Pérou.
   AMAZONES, Peuple de Femmes fur les bords de la Mer Baltique ; félon Adam de Brcme 1 Auteur Eccléfiaftique qui vivoit vers l’an 1070. Ce bon homme qui nous a laifte une Hiftoire del’E-glife&a joint a la fin un petit Traité delalitua-tion du Danne'mârck & des autres Païs Septentrionaux, dit à peu près de ces Amazones ce que l’on a dit des autres; mais il enchérit fur le merveilleux . Car il dit que félon quelques-uns elles devenoient enceintes en goûtant de certaines eaux, que félon d’autres elles avoient commerce avec les Marchands étrangers , ou avec les prifonniers qui tomboient entre leurs mains, ou avec des monftresqui n’étoient point rares chez elles; c’eft ce dernier qu’Adam trouve le plus croïable. Lorfqu’ellesaccouchoient elles metto-ient au monde, ou une belle fille, ou un Cynocéphale . Il appelle ainfi des gens qui avoient la tête où les autres ont la poitrine. Ces fables difpenfent de la peine d’examiner, où elles pouvoient être.
   AMAZONIA , Ville de la Meffapie félon Suidas.
   AMAZONIS, Ville EpifcopaledelaCarie. On trouve ce nom dans le Concile d’Ephéfe , mais , comme l’obferve Ortelius , il faut lire Amyzon .
   1.   AMAZONIUM, Lieu del’Attique dans la Grèce, ainfi nommé à caufe de la viêloireque Thefée y remporta fur les Amazones au raport de Plutarque dans la Vie de ce Prince.
   2.   AMAZONIUM ; Etienne le Géographe dit que l’on donnoitauffi ce nomàCymé, Kv/un Lieu habité par les Amazones. Voïez Cyme'. Etienne écrit ce nom Amazoneium , mai il avertit qu’Hécatée l’écrivoitparun I fimple, Ama-zonium .
   3- AMAZONIUM, Lieu delàBéotie. On l’écrivoitordinairement avec un K, Amazoni-cum, félon le même Etienne.
   4.   AMAZONIUM , Lieu de la Bithynie . Etienne le Géographe remarque après Arrien que ce mot avoit été corrompu en celui de M azeiu m .
   5.   AMAZONIUM, Ville du Pont. Pline 2 en parle comme d’une Ville qui ne fubfiftoit plus de ion tems.Quelques éditions de Pline portent Pha-miz onium,'mais, comme le remarque le R.P.Har-douin, des manuferits portent jimazonium, ce qui eft confirmé par un palfage de Pomponius Mêla £ qui dit que la petite Ville de Themifcyre étoit au bord du Thermodon, & qu’il y avoit auffi le camp des Amazones, nommé à caufe d’elles Amazo-nium. La Phamizonion d’Etienne ou plutôt Pha-zemonium 4 de Strabon étoit bien loin de là , par delà le Thermodon & l’Iris.
                                                                                                                          AMAZONIUS MONS,Montagne du Pont;au pied de laquelle couloitleThermodon félon Plin.s
   <$f AMBA en langue Ethiopique fignifie 6 une grande Roche elcarpée fur laquelle il y a fouvent des plaines & même des étangs avec du poiflon. Voïez Geshen.
1 De fituDa-niæ & reliq.C. 228.
2 L.tf. c-3#
3 L. 1. c.19.
4L. I2.p.JÎ0.
   5 L. 6. c.j.
   6    Ludolf Hift.Æthiop. 1.1. c. 6.
L1 2
AMBA-
0