I L L. Charmille, mais l’hyver de 1709. les fit mourir <& on fut ob'igé de les couper. A un quart de lieue en allant vers le Confient eft un Couvent de Cordeliers fort joli , fur tout pour le Jardin» à caufe que les deux Canaux tirez de la Tet & qui arrofent route la plaine de Roufiil-ion, paffent au travers. ILLEC, Ville d’Afrique au Roïaume de Maroc dans la Province de Sus vers la côte de l'Océan au Païs de Schel, félon Mouette cite' par t Ed. t-05. Mr. Baudrand 1. ILLERIS. Voïez Ilybirris. * jAitLir ILLER 2, ( 1’ } Rivie'red’Allemagne. El-be c’Isle A- le a fa fource dans les Montagnes qui terminent *i»s. l’Evêché d’Augsbourg, au Midi aux Frontières duTirol, d’où coulant vers le Nord & recevant les eaux d’un grand nombre de ruiffeaux, elle reçoit auiii celles du Lac appelle' Alb-See paffe à Kempten, d’où fe tournant auNord-Ouëft& enfuite vers Je Nord, elle coule à l’Abbaïe de Buxheim qui efi au Couchant de Memmingen , puis reprenant fon cours vers le Nord-Nord-O-uëft, elle fe perd dans le Danube au Midi de la Ville d’Ulme , après avoir traverfe' une grande partie de la Suabe. ILLESCAS, Bourg d’Efpagne danslaCaftil-le neuve fur la route de Madrid à Tolède, à moitié' chemin. ILLIBERIS, ancienne Ville d’Efpagne. C’ efi: la même qu’ELiBF.Ris 3. î 1.3.c.j. ILLICI, félon Pline 3 , ou Illice, félon 4 l.i.c.«. Pomponius Mêla 4, ou 5 l.i. c. s. ILLICI AS, félon Ptolomée 5, ancienne Ville maritime de l’Efpagne Tarragonnoife fur le Golphe nomme' à caufe d’elle par les Anciens Illicitanus Sinus, à prefent Golphe d'Alicante du nom d’une autre Ville qui y efifituée auf-fi. Pline la qualifie Colonie exempte. On croit que la Ville d'Elche lui a fuccedé, il faut dire qu’elle a profité de fon nom &de fes ruines car elle n.’efi point fur la Mer comme îllici, mais à quelque difiancey comme elle efi plus éloignée du Golphe d’Alicante que d’un autre Golphe à 1’ Embouchure de la Segura je ferois dis-pofé à croire que ce dernier Golphe efi plus propre a être le Sinus Illicitanus des Latins, que le Golphe d’Alicante. 6 Baudrand ILLIERS 6, Bourg de France dans le Per-Ed.1705. che fur le Loir, près de fa fource & à la jonction du Tiron. 7 CoRN.dia. ILLINOIS 7, ou Istinois, Peuples del’A-fcnouvreiat, merique Septentrionale dans la nouvelle Fran-Scptc^X. ce, le long de la Rivière qui porte leur nom; cette Rivière prend fa fource dune éminence a iix lieues du Lae Dauphin, & va fe jetter a-près deux cens lieues de cours dans le Fleuve de Miffiffipi. Elle s’élargit en certains endroits jufques à un quart de lieue , & on la voit bordée de côtcaux, dont la pente efi couverte de grands arbres. Ces coteaux font éloignez d’une demi lieuë les uns des autres , & laitfent entre eux un terrain fouvent inondé , fur tout en Automne & au Printems. Quand on efi deffus , on découvre de belles prairies à perte de vûë, garnies d’efpace en efpacede petits bois de haute futaye, qui femblent être plantez exprès . Le courant de la Rivière n’eft fenfibie que dans le tems des grandes pluyes. Elle peut, pendant environ cent lieues , porter en tout tems de grandes barques depuis fon Embouchure jufques aux Villages des Illinois . Son cours va presque toujours au Sud-quart Sud-Ouëfi . L Ety-d’mologie du mot Illinois , vient de celui d II-lini, qui dans la langue de cette Nation, lignifie un homme fait ou achevé. Les Illinois (ont difperfez dans des Villages fituez en une plai- ILL. ne un peu marécageufe fur la rive droite de leur Rivière, où 1’ Embouchure efi entre le trente-cinq & le trente-fix degrez de Latitude & par confequent à fix vingt ou cent trente lieues du Golphe de Mexique. Leurs Cabanes font faites comme de longs berceaux, & couvertes dena-tes de joncs plats, fi biencoufuës, qu’elles font impénétrables aux vents, à la neige & à la plu-ye. Chaque Cabane a cinq ou fix feux, & chaque feu, une ou deux familles. Tous ceux qui y habitent , vivent enfemble en fort bonne intelligence. Si tôt qu'ils ont fait la récolté du bled d’Inde, leur coûtume efi de l’enfermer dans des creux fous terre, afin de la garder pour l’été, pendant lequel la viande fe corrompt facilement. Cela fait, ils s’en vont paffer f Hy-verloinde leurs habitations à la chaife des bœufs ou taureaux fauvages & des cafiors , ¿St ils n’y portent que fort peu de grain. Leplus grand de leurs Villages efi compofé de quatre ou cinq cens Cabanes, chacune de cinq ou fix feux. Il y en a un qu’on appelle Pontdalamia, M. de la Salle y étant arrivé fur la fin de Décembre 1679. le trouva abandonné. Toutes les Maifons en étoient ouvertes & a la difçrétion des paiïans. Les bâti-mens n’e'toient que d’une charpente malfaite , grofiiere avec de groffes branches d’arbres, recouvertes de diverfes pièces d’écorce. Ce dedans étoit afifez proprement natté, chaque Mai-fon contenoit deux appartenons capables de loger diverfes familles. Au deffous il y avoit des caves, dans lefquellesil trouva quantité de bled d’Inde renfermé . Delà M. de la Salle , & quarante perfonnes qui l’accompagnoient, aiant pourfui-vi leur voïage dans leurs Canots, ils fe virent tout d’un coup au milieu d’un étang d’environ fept lieuës détour, où ils péchèrent de très-bon poilfon. Se iaififant enfuite conduire infinfible-ment au courant de l’eau, ils retombèrent bien tôt dans le lit de la Rivière des Minois où ils s'étalent embarquez d’abord. Ils n’y furent pas plutôt rentrez, qu’ils fe trouvèrent comme entre deux camps, tous les Sauvages s’étant partagez en deux corps d’Armées, campez d’un & d autre côté du rivage. Si tôt que les Sauvages eurent découvert cette troupe de François, ils renvoyèrent leurs femmes dans les bois, coururent aux armes, & fe rangèrent en bataille, comme s’ils euffent formé le deiïein de l’attaquer. LesFran-çois de leur côté fe mirent en difpofition de fe bien défendre, ce qui étonna les Illinois, qui plus portez à repouffer la guerre qu’a la commencer, fe contentèrent de leur demander qui ils é-toient ce qu’aïant apris, ils reçurent les afsûran-ces que leur donna M. de la Salle, de leur prêter dufecours contre les infultes de leurs ennemis, non comme des Sauvages, mais comme des hommes tout à fait civilifez. Ils lui prefenterent le Calumet, qui efi le lignai de Paix parmi tous les Peuples, qui fe fervent des termes de chanter ou danfer le Calumet. Ils le chantent, lors qu’au pied d’un pieu ou d’un baron fiché en terre, chacun vient apporter les dépouillés de fes ennemis en maniéré de trophée, & ils le danfent quand après toutes ces harangues iis font des danfes tout à l’entour. Les Illinois font careffans, flatreurs, complaifans au dernier point , mais en même tems adroits, vifs, prompts, & foupies à toutes fortes d’exercices. Ce font la plupart des gens fort bien faits, robuites, & de belle taille, & d’un teint bafané. Leur pafiion pour la chaffe & pour les bois, les rend extrêmement libertins & indociles , ils font fort ardens pour les femmes, encore plus pour les garçons, & cette grande moleffe& leurabandonnementauplai-fir , les font devenir prefque effeminez. Malgré \