SEE. Neuf par Guillaume Comte de Ponthieu fils de Robert de Bellefme, dans un Titre de ii<< pour le Prieure de Gaft, & depuis on l’appella Je Bourg-Je-Comte, & ’ancienne Ville le Bourg-1 Eveque, du nom de leurs différens Seieneurs Le Roi Louis le Jeune, & le Comte de§Dreux ion frere, irrites contre le Comte de Ponthieu & Jean fon fécond fils , affiegérent celle-là en 115^0. & la brûlèrent : mais elle fut fi bien & fi-tôt rétablie, que lors qu’ Henri le Jeune Roi c* Angleterre, qui s’étoit révolté contre Henri IL fon pere , vint en 1174. accompagné de trois Comtes, & de près de cinq cens hommes a armes pour fefaifir de la Ville entière, il ne 3 PuLfmPorter’ quoique les Habitans, qui le repou lièrent avec une extrême valeur, n’euf-fent ni Prince, ni Commandant à leur tête félon la remarque de Raoul de Dicet , dont les paroles méritent ici place: R ex filius Régis , C. Theobaldum , C. Penicenfem , C. de Sœnis, & cum eis milites ferè 500. habens in comitatu, Sagienfem Urbem invafit y fed Civi-bus etiam fine Principe, ctiam J,me Duce viri-liter rcfijientibus, nthtl profecit, Cette Ville n eut pas le même bonheur en *3 53. qu elle fut brûlée par lesAnglois, qui en raierent auffi les murailles. Les Bourgeois pour avoir quelque retraite bâtirent enfuite le Fort de Saint Gervais, ainfi nommé a caufe de 1’ Eglife Cathédrale fous l’Invocation de ce Saint & de Saint Protais, qu’ il renfermoit feulement avec le Palais Epifcopal & le Cloître des Chanoines: mais c efi ce qui ne garantiifoit que leurs perfonnes; & à peine eurent-ils relevé ieu[s A^îai^ons ’ qu’elIes furent encore pillées ôc brûlées par les gens de Charles d’Artois , Comte de Longueville , qui s’étoient fortifiés dans 1 Abbaye , d’où ils exerçoient un cruel Brigandage dans le Comtéd’Alençon . A cette occalion ils obtinrent du Roi Jean des Lettres du 8. Janvier i36i. vieux Stile, qui leur permettaient d’impofer fur eux-mêmes un Subfide pour rétablir les murs de la Ville ; & apparemment qu ils furent obligés d’abandonner ce defsein, car les murailles d’aujourd’hui , qui font très-légères, & déjà ruinées en plufieurs endroits , ne furent battes qu’au commencement du dernier Siècle. Pendant que le Fort de Saint Gervais fubfi-ila , a 1 exception du tems de la domination des Anglois , les Evêques en eurent le Gou-vernement par conceiïion des Rois 9 fans quoi ils auraient été eux & les Chanoines, lespri-fonniers de ceux qui y auraient commandé , & il ne fut détruit qu’ à la fin du quinzième Siècle. Us y mettoient 'a leurs dépens de^ Capitaines ; & ils firent afsujettir à fa garde tous leurs Vafsaux , qui étoient auparavant obligés a la garde du Château d’Hiefmes . Cet ufage perfuada 'a quelques-uns de ces Prélats, qu’ ils etoient Gouverneurs nés de la Ville; de manière que M. Camus de Pontcarré ofa encore en 1047. en faire Capitaine Mr. Paulmier desFon-taines Gentil-homme du lieu, & M. Forcoal alla meme jufqu’ à prétendre que ce droit étoit aulli ancien que fon Eglife, dont il mettoit la fondation fous le Pontificat du PapeS. Clément. C eit ce qu’ fi foutint contre M. d’Angennes, Seigneur de Fontaineriant, à qui Louis XIV, avoit donné ce Gouvernement en confidération du Duc de Montaufier dont il étoit allié. Il fe ht de part & d’autre des Faftums forts vifs, & la caufe au fond étoit déplorable pour l’Evê-iUe ; mais il fut tellement rendre fon adverfai-je fijfpeêl de favorifer les Janféniftes , à caufe u alî?eux M. le Noir Théologal de Séez , T«, IX. SEE. 353 qui écrivoit pour lui dans cette affaire , qu’:i engagea du moins ce Monarque à ordonner par un Arrêt du 17. Juillet 1679. qu’il rapporterait les provifions; & ce Prince déclara en même tems que le Gouvernement de la Ville n’étoit point attaché au Siège Epifcopal . Comme le malheur des dernières Guerres a voit fait éri-ger des Gouvernemens pour les plus petits Lieux, afin de les rendre vénaux , M. Go-hier du Chefnay, Gentilhomme voifin, acheta celui-là; mais ils furent prefque aufli-tôt fup-primés, & la Ville de Seez efi: toujours fim-plement gouvernée par un Maire & des Eche-vins, que les Bourgeois élifent tous les trois ans. En 1219. après 1 extinélion des Comtes d’ Alençon , de la Maifon de Montgommery , la Châtellenie de Séez, qui étoit de ce Comté fut du partage de Robert Malet , Sire ou Baron de Gra ville, fils de Philippe d’Alençon, Sœur du dernier Comte, & elle s’étendoit fur dix-fept ParoiiTes : mais fa poflèritè en fut pri— vée par la Confifcation des biens de Jean Malet, fon arrière-petit-fils, à qui le Roi Jean fit couper la tetecn fa préfence en 1356. & ce Prince échangea alors avec Marie d’Efpagne, Com-teffe Douairière d’Alençon, tout ce qui rele-voit de ce Comté dans cette Confifcation, pour la Maifon de S. Ouen près de Paris, où ilavoit établi i Ordre de l’Etoile. Il efi vrai queLo-uis XL faifant faire Je procès à Jean IL Duc d Alençon, dont il reprit l’Appanage , refti-tua fes biens en 1473. h Louis Malet de Gra-ville, depuis Amiral de France, & lui en accorda meme la Haute-Juftice : mais après un très-long procès, il en fut à la fin évincé par un Arrêt du Parlement de Paris du 6. Septem-bre_ 1511. que Charles petit-fils du Duc Jean obtint contre lui. „ Ce. Domaine qu’on appelle encore àpréfent GiaviJJe du nom de fes anciens Seigneurs demeura par ce moyen uni au Duché d’Alençon. Henri IV. l’engagea à titre de Baronnie, en diftrayant les Fiefs qui en reievent , dont il le referva la mouvance, & il efi au-jourd hui entre les mains de M. le Maréchal de Montefquiou, au droit de Madame fon E-poufe, à laquelle ce Domaine efi venu par la monde M.tfAngennes, Colonel du Régiment de Normandie, ion coufin Germain Le Chef-lieu en efi dans la Paroiffe de Saint Pierre • & M. d’Angennes pere de ce dernier , qui P acquit de la Maifon de Medavy , l’augmenta de la Haute-Juftice de cette Paroiffe , & de deux ou trois autres qu’il avoit eues par engagement de LouisXIV. Il n’eft que d’environ fix cens Livres de rente. Les Bourgeois toujous fort vifs, pour y faire transférer la Jurifdiélion d’Eifey, avofent pour cela obtenu du Roi Henri II. un Edit du mois de Mars 15515. vieux Stile; il étoit donné fur une information de la commodité & incommodité de cette Tranfiation, que René deSil-Jy , Bailly d Alençon , avoit faite par ordre urPa-nCe eno & dans laqueJle les Eccléliaftiques, 8c les Gentilshommes des environs avoient reconnu qu’elle étoit très-utile* elle ne regardoit alors que les dix-fept Paroif-fes de la Châtellenie. L’Avis des Officiers d’ Alençon, & même des Gens du Roi du Parle ment de Rouen, y avoit été conforme. Cepem ciant 1Edit ne put être vérifié dans cette Cour a caufe de 1 oppofition des Habitans d’Effev-ceux de Seez ont auffi dans leurs Archives des Lettres de Charles IX de 1567, confirmatives de cet Edit, dont telles ordonnoient l’En-Y y fegi-