i*8 S A L. S AL. peu après le commencement de fon quatrième Livre dit : La Côte eft occupe'e par les Maffi-liens & les Salies , jufqu’à la Ligurie & aux Frontières de l’Italie, & jufqu au Var. Ils n’ avoient pas feulement le rivage de la Mer, car il dit enfuite ; Le Pays montagneux des Salyens avance du Couchant au Nord, & fe recule de » lit,*» C ]a Mer infenfiblement. Tite-Live 1 parlant de P. Cornélius, dit qu’étant parti de la Vilk a-veç foixante Barques longues, & côtoyant 1 E-trurie, la Ligurie , & enfuite les Montagnes des Salyens, il arriva à Marfeille. Comme ils étoient contigus à la Ligurie, ils ont été appelle^ Gallo-Ligures ; mot qui femble marquer qu’ils étoientLiguriens d’origine quoi qu établis dans les Gaules. Nous avons dit a l’Article de la Provence que ce Peuple fut attaqué par les Romains alliés des Marfeillois qu il in-commqdoit. En voici la preuve tirée de Flo-a lib, 3-1, t. rus 2 ; Prima trans Alpes arma nojira fenferc Salyi, çnmde incurfwnibus eorumfidijjima atque amicijfima Civitas Majfilia quereretur. Ce fut J a première guerre que les Romains firent au delà des Alpes; en prenant ce mot au delà par 3 lib.j. c. 17, rapp0rt à Rome. Pline 3 les nomme Sallyi en un endroit; il par Je delà Ville de Verceil pof-fédée par les Libici, & fondée par les Sallyes : VercelU Libicorum ex Sallyis ortœ . Mais le * lib. 5. c. 4. m£me Auteur les nomme Salluvii 4 en parlant d’Aix leur Capitale, Aqu<x Sextite Sallu-5 CaP' ï> viorum. Il les nomme s les plus célèbres des Liguriens au delà, des Alpes: Ligurum celeber-<ç Defcr Je la r*m* u^tra Pes Salluvii. L’Abbé de Longue-^rance Part, rue 6 , croit que les Saîyes étoient fubdivifés »,p. 3 66. en plufieurs Peuples: les plus proches d’Anti- bes étoient les Deceates , qui avoient pour -voifins les Vediantiens, les Nerusiens , les Suelteriens ou Selteriens, dont il eil im-poffible à préfent de donner les Limites . Les Deciates ou Deceates étoient aux environs d’ Antibes, les Oxybiens aux environs de Fre-juls, les Vediantiens avoient pour Ville félon Ptolemée Cemenchurn , aujourd’hui Cimîez , près de Nice, Les Nerujiensétoient autour de Vence , félon le même ancien Géographe. Les Suelteriens autour de Brignolles, & Draguignan. On pourrait y ajouter les Avatici, & les A-natilii . Les derniers étoient dans le Territoire d’Arles, & les premiers plus près de la Mer. x. SALM (La), petite Rivière d’Allemagne dans l’Eiffel, &dans l’Ele&oratde Trêves, en Latin Salmona. Elle a fa fource au-deffus de Walkborne, d’où paffant au Midi , elle fe rend dans la Mofelleprès de Numague, à deux lieues d’Allemagneau-deffous de Trêves. 2. SALM , Château d’Allemagne dans 1’ Eiffel fur la Rivière de Salm, peu loin de fa fource. Mr. Hubner dit que c’eit de ce Château que prennent leur titre les Comtes de Salm , & de Reifferfcheid . Il avertit de ne pas confondre ce Lieu avec Salm Principauté dans la Vétéravie. q. SALM, Ville des Pays-Bas , au Duché de Luxemboug. Cette Ville quoique petite a Titre de Comté, &eft fituée à trois lieues de Roche en Famine . Il y a au Midi de cette Ville un Château de même nom . L’un & 1’ autre font fituésfur la Rivière d’Albe, au Midi de Stablo. Mr, Baudrand remarque que cette Ville a Titre de Comté, & fait partie du Comté de Chini depuis l’an iéBo, 4. SALM, Principauté d’Allemagne dans la Vétéravie. Voyez Solms, 5- SALM, petite Ville de Lorraine, Voyez Salmes. 1, SALMA, Ville de l’Arabie Deierte, ie- lon Ptolomée 7, Elle étoit à l’Orient d’ldi- 7 Iib.s.c.i9. cara, Ville fituée fur le Golphe Perfique. 2. SALMA, Ville de 1’ Arabie Heureufe , félon le même Auteur. Il y en met deux de ce nom qu’il dilfingue ainiî: Long. Lat. S aima 70. d. qo’ 2 6 d. o'. Salma 63'. 20' 24” 20'. 1. SALMACIS , ancienne Ville d’Afie, g 1;b t dans la Carie. Arrien 8 dans les guerres d’Alexandre n’en fait qu’une Citadelle . Etienne le Géographe en fait une Ville. 2. SALMACIS, Fontaine d’Afie dans la Carie. Elle ne devoit pas être loin de la Ville de même nom, & peut-être le Juidonnoit-elle. Cette Fontaine avoit la réputation de rendre mous & efféminés ceux qui buvoient de fes eaux. Strabon 9 ne croit pas qu’ elle eût en 9 lib. x*. effet cette propriété, mais félon lui ce défaut de ceux qui en buvoient venoit de leurs richef-fes, & de leur intempérance . Vitruve 10 en >ol‘b.i.c.8. donne une autre raifon. Il y a, dit-il, tout auprès de la Fontaine de Salmacis un Temple de Venus , & de Mercure . On croit fauffement quelle donne la maladie de l’Amour à ceux qui en boivent , mais ii n’y aura point de mal à rapporter ce qui a donné lieu à ces faux bruits qui fe font répandus par-tout; car ce que l’on dit qu elle rend les gens mous & impudiques, cela ne fe peut , mais elle eil extrêmement claire, &d’un très-bon goût. Il ajoute que les Grecs qui s’établirent en cet endroit, charmés de la bonté de cette eau y élevèrent des Cabanes, & qu’enfuite ils attirèrent des Montagnes le? Barbares, les engagèrent à s'amollir, c’eft-a-dire à adoucir la férocité de leurs mœurs, & à fe poîicer en fe foumettant aux Loix, & s’accoutumant à une vie plus humaine & moins fauvage. Feilus en donne une raifon bien différente, il avoue qu’plie étoit rrès-funeile à la pudicité, & que ceux qui en alloient boire s’ expofoient à la perdre, non que l’eau eût par elle-meme aucune qualité ; mais parce que pour y aller il falloir paffer entre des murs quiref-ferroientle chemin, & donnoient par l'a occasion aux jeunes débauchés de furprendre les jeunes filles qu1 ils déshonoraient fans qu’ elles puffent leur échaper . Ovide que l’opinion du Peuple accommodoit mieux ne 1’ a pas manquée : Cui non audita efl obfcenx Salmacis undœ ? dit-il dans le XV. Livre de fes Métamorpho-fes 11. On peut voir comment il a accommo- n Vers 319. dé la Fable de la Nymphe Salmacis & d’Her-maphrodite L. IV. Fabl. XI. SALMACIS, Ortelius trouve un Fleuve de ce nom chez les Parthes, & cite FJorus , mais avec précaution Uti vtd-tur ex 4. F loti. La précaution étoit judicieufe, car outre qu’il ne s’amt point dans cet Auteur d’un Fleuve , mais des Fleuves au plurier; au lieu de Salmacidis F lu-viis qu’on lifoitautrefois dans le paffa^e de Flo-rus 12, Saumaife a fait remarquer qu’il fautli- xxlib4.c.xo. re Salinacidis Fluviis, c’eft-à-dire des Rivières dont les eaux font faumaches , de mot à mot falines & acides. Rien n’efi plus commun que ces fortes de Rivières dans l’Orient & les Turcs les nomment Kara Sou , eau noire : de là vient comme je le remarque ailleurs , que ce nom eft commun à tant de Rivières, Lepaf-fagede Florusfait juger de la bonté de lacorre- ftion