86 les de Cciorle et de Grado, ainsi que des faits nombreux l’attestent. Ainsi donc les attérissemens et les avance-mens de la terre, ne sont point incompatibles avec les exhaussemens et les anticipations de la mer: ce qui produit une double cause d’impaludation. Ce phénomène est, à la vérité, contraire à ce qui s’observe dans les autres mers; mais il n’en est pas moins vrai pour l’Adriatique, et Altino surtout en est un éxemple. L’eau de la mer y arrive , non seulement aux pieds, mais même au sommet des promontoires et des Dunes, sur lesquels cette ville étoit bâtie. Ainsi, comme l’observe très bien M. Filiasi, on a eu tort de dire, qu’avant le milieu du XV.me siècle, la mer s’é-toit éloignée de 10 milles des ruines d'Altino; attribuant aux fleuves, et particuliérement à la Piave , P attérissement des lagunes, que P on sup-, posoit jadis, ou beaucoup plus étendues dans les terres, ou plus profondes et moins comblées vers la mer. Mais puisque les eaux de celle-ci à Altino, remontent aujourd’huy aussi haut, et peut-être plus qu’autrefois, comment pourroit-on croire que les eaux des fleuves, aient pu, dans P intervale, causer un attérissement de ro milles, et qu’ensuite ces eaux ayant été détournées, celles de la mer y aient repris leurs anciens droits, c’est à dire, qu’elles aient détruit ces vastes attérissemens, produits par les eaux douces, et se so-