il n’ est pas étonnant que cette région, autrefois la plus peuplée, soit devenue la plus infecte. Mais elle n’est pas sans remède; et l’on peut en dire autant des autres Isles qui lui sont voisines, lesquelles pourtant sont moins insalubres, telles que celles de Torcello, de Mazorbo etc.. Il est à observer que dans çes dernières, qui sont les plus vastes de toutes * le sol est moins fangeux et plus consistant, que dans la plupart des autres formées et accumulées dans cette mer incertaine, dans cette lagune à fond variable. Sans doute, elles durent toutes leur naissance à l’élévation des premiers attérissemens, qui, différenciés seulement par leur forme, et à raison de leur origine fluvia-tile ou marine, obtinrent, dans le langage du Pays, les diffèrens noms de Motte, Barene, Twn-be etc. Mais en général les Isles, les Lidaux de la partie inférieure ou méridionale, ceux du district de Malamocco, sont beaucoup plus sableux et moins fertiles, que dans le district d'Altino. De la chute de cette dernière ville, se peuplèrent les Isles de la partie supérieure et septentrionale de la lagune, lesquelles, bien que peuplées plus tard, que celles de la partie moyenne et inférieure du Golfe, dans sa partie méridionale, furent pourtant plus nombreuses, plus habitées et plus florissantes. Dans ces beaux temps d’Altino, quoiqu’ entourrée d’eau salée, et recevant en a-bondance des eaux douces, son littoral n’ étoit