1X1 arbres ainsi multipliés au pourtours des lagunes, et même sur le cours des grands fleuves, dans la partie inférieure de la Lombardie, tout en servant d’obstacles à 1’ epanchement des eaux, de part et d’autre, auroient encore l’avantage, par leur forme piramidale, et leur qualité résineuse, en soutirant l’atmosfére, sans ombrager la terre, sans conserver 1’ humidité, de diminuer les ravages des tempêtes, si communes dans cette vaste plaine ; en mettant surtout une espèce de barrière, entre celles de mer et celles de terre, dont la réunion est la plus funeste. Au surplus, je ne prétends pas tracer ici un plan, mais seulement proposer des vües générales. On m’objectera sans doute que, pour les réaliser, il faudroit un laps de temps et des dépenses qu’on ne peut calculer. Je répondrai que, pour concevoir de telles entreprises, il faut un peu songer à la postérité: il faut se représenter ce qu’à fait faire la vanité seule, dans la construction des Pirámides d’Egypte etc.... Mais en supposant que pour éxecuter celle-ci, il faille faire ce calcul-ci, qui, peut-être, n’est pas loin de la vérité : “ Le littoral tout-entier de la lagune vénitienne, peut comporter ij-o digues, en forme de Promontoires, et autant de Sinus cor-respondans. Chaque promontoire élevé par l’excavation de son sinus, peut coûter une année de travail, et un million de livres pour la dé-