8o cône à Ruvennes, mais surtout dans ce dernier endroit , elle a perdu considérablement. Au contraire vers Commachio, elle a gagné, et s’avance de plus en plus. À Magnavacca et à Volana, elle ronge constamment ses rivages, couvrant les terres et les monumens. Vers les bouches du Pô, les attérissemens s’avancent dans la mer. Mais eu remontant vers Venise * ou lui voit ronger et détruire le littoral de Palestine et de Malamocco . Plus haut encore, sur le rivage de Cavallino, et de la Fiave, elle oerd constamment et se retire ; tandis qu’à la lagune de Caorle , elle regagne de telle sorte, que le rivage, et même les maisons de cette ville, sont en partie submergées. Aux bouches du Tagliamento, elle a perdu ; mais plus haut, vers Grado, elle fait de grands dommages en s’avançant. Elle perd ensuite vers le Timavo et aux bouches du Lizonso; mais ensuite vers le Golfe de Trieste, elle regagne, comme surtout le reste de ce littoral. Ainsi il y a compensation de part et d’autre. Mais il est certain que les marées vont aujourd’huy, là où elles n’alloient pas autrefois ; bien que cepandant on ne puisse douter que, dans des temps plus reculés encore, les eaux salées ont été beaucoup plus étendues, qu’ elles ne le sont aujourd’huy. Du reste, ces faits, sans rassurer totalement sur la possibilité d’un at-térissement ultérieur, et d’un dessèchement total de la lagune, doivent pourtant faire regarder un