4 lever au niveau de l’opinion vraiment philosophique . . . Mais il est aujourd’huy, plus que jamais, permis de proclamer hautement le droit, si longtemps méconnu, de soumettre les opinions au tribunal de la raison, c’est à dire, d’employer, pour saisir la vérité, le seul instrument qui nous ait été donné pour la reconnoitre. . . Désormais la superstition de l’antiquité, en matière de sçience, 1’ assujettissement de la raison a des préjugés sanctionnés par le temps, accrédités par des noms imposants, ont enfin perdu leurs droits. . . . Tel est à peu-prés le ton que l’on trouve partout dans les discours de la moderne philosophie. Mais le prosélytisme philosophique qui veut faire disparoitre ces préjugés, n’a-t-il pas aussi les siens? n’a-t-il pas ses excès et ses dangers? Dans un ouvrage publié tout-à- l’heure, sous le titre pompeux de philosophie de l'univers, on lit que „ la philosophie est une religion, celle de la vérité et de la nature „ . . . Mais si 1’ experience du passé a prouvé „ que la religion est la seule philosoqhie qui fasse le bonheur des peuples,, il faudra voir par 1’ expérience de 1’ avenir „ Si la phi-lof ophie seule sera cette prétendue religion, capable de produire le même refultat, sur toutes les nations, sur toutes les classes de la société. ,, Le tribut inévitable des habitudes parmi les savans de tous les temps, de toutes les sectes, a