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                           parts un spectacle ravissant, mais peu différent de celui que nous avons jusqu’à présent observé : par tout l’agréablese marie à l’utile.Le sol trop éloigné encore du midi, trop refroidi par le voisinage des montagnes de la Ligurie, est peu convenable à la culture des oliviers ; mais ce bel arbre s’y trouve suppléé par le noyer , dont l’huile, moins douce a la vérité, est presque aussi saine, et par la modicité de son prix, beaucoup plus à la portée du pauvre : aussi voit-on dans toute cette contrée des plaines entières peuplées de ce bel arbre. Ses feuilles lisses et odorantes, colorées d’an beau verd, son port majestueux qui annonce la vigueur de la végétation lie mériteroit - il pas de faire l’ornement de nos jardins, si le bon ton n’en avoit chassé avec mépris tous les arbres utiles ? Influence fatale du luxe ! il flétrit, il dénature tout ce qu’il touche ; l’or lui-même , entre ses mains , se métamorphose en brillans colifichets qui n’ont, pour ainsi dire , aucune valeur intrinsèque;
                                Où le travail encor surpasse la matière ?
                              Et comment ces plaines ne seroient - elles pas fécondes, lorsque le Tanaro, la Scrivia, la Bomida, le Tidone entrecoupent tout le pays; lorsque leurs nombreuses ramifications ne laissent presque aucun champ qui ne soit abondamment arrosé; îors-qu’enfin quelques heures de pluie grossissent, au-delà de toute idée , ces torrens , ces rivières, et en font comme autant de fleuves? Celles de ces rivières qui découlent de l’Apennin ont leurs eaux chargées