120 FINANCES D’APRÈS-GUERRE ET CONSCRIPTION DES FORTUNES improviser des milliards, après la lin de la guerre, parce que nous avons le génie de l’improvisation.
                           Il serait peut-être téméraire de s’abandonner au mouvement d opinion favorable à la conscription des fortunes. Mais il serait plus téméraire encore de n’en pas tenir compte suffisamment et de ne pas chercher à le seconder, à le faire aboutir résolument, s’il est utile et efficace, ou, au contraire, à l’éclairer et à le diriger, s’il s’égare.
                           C est un devoir, un devoir rigoureux pour le Gouvernement et le Parlement, d’indiquer au pays, ou tout au moins d’étudier les procédés pratiques sur lesquels on compte pour se procurer les milliards dont on aura besoin pour liquider les charges financières de la guerre.

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                           Certes, je reconnais qu’il est presque impossible d aborder les solutions définitives du problème financier d’après-guerre, sans provoquer certaines oppositions, voire même certaines agitations, considérables ou légères. Mais je pense que ce problème, qui est déjà-si compliqué, s’aggraverait encore, si on ne l’envisageait pas dès maintenant, et que nous serions exposés à des périls dont il est impossible de mesurer la portée, s’il n’était pas résolu avant la fin de la guerre. Il faut d’abord l'examiner, puis, se prononcer courageusement et franchement.
Telle est la tâche du légilateur.