LA CONSCRIPTION DES FORTUNES ET LE SOCIALISME 139 tion. Mr. Bonar Law nous montre le chemin. Le parti socialiste sur ce point semble bien timide. Et pourtant, n est-ce pas à lui qu’ appartient l’honneur d attacher, chez nous, ce grelot? Certes, anciens et nouveaux riches se feront tirer l’oreille. Ils pousseront même des cris de putois écorchés. Nous assisterons à un concert d imprécations qui laissera loin derrière lui celui que nous entendîmes, avant la guerre, aux heures tragiques de l’impôt sur le revenu. Avec de la méthode et de la patience, la conscription des fortunes passera comme est passé l’impôt sur le revenu tant combattu, tant honni naguère. La situation financière des alliés l’exige (1) ». M. Jacques Bainville a signalé, dans 1 Action Française, le mouvement d’opinion favorable, en Allemagne, à l’idée du « sacrifice des fortunes ». Il a vu, dans ce mouvement, un « avertissement » qu’on doit retenir : « Nous aurions la vue courte, a-t-il dit, ou bien nous n aurions pas encore appris à connaître 1 Allemagne, si nous nég î gions l’apertissement secret que contient cette disposition au sacrifice fiscal. Tel que nous les avons vus à l’œuvre depuis bientôt un demi-siècle, les Allemands n’ont pas Fesprit de résignation passive. S’ils acceptent de déposer un quart de leurs biens sur l’autel de la patrie, c est Parce qu’ils entrevoient, dans un avenir prochain, une Allemagne qui, au milieu des nations obérées, posséderait tes finances saines et à qui il serait possible de préparer une guerre nouvelle et des victoires cette fois foudroyantes, dans des conditions d’exceptionnelle supériorité. 11 y a une pensée de revanche dans ce projet d immolation des Pa™Ttⁿregrettable que MM. Roux-Costadau et Henri Fabre aient soulevé la question de la conscription des fortunes dans les termes « révolutionnaires » que j ai '"“dX ci-dessus. 11 sérail prétérable d^vorr seule-ment à retenir ici cet « avertissement » judicieux do M. Bainville, que la grande préoccupation de 1 Allemagne, (1) Le Journal du Peuple, 30 janvier 1918. (2) L'Action Française, 2 décembre 1917.