69

« « ®

       Lorsque la réforme monétaire fut décidée, en 1892, le change devint favorable à la monarchie. Les emprunts contractés à I' étranger et la spé= culation qui fit accumuler des devises et des valeurs étrangères dans l'attente d un taux de conversion plus favorable, en furent la cause principale. La liquidation de ce stock dans la seconde moitié de 1892, provoqua la baisse dont la Banque a profité pour renforcer sa réserve métallique et pour se constituer un portefeuille de devises. Du mois d'août au mois de décembre 1892, l'encaisse de la Banque augmenta de 40,4 millions de florins.
       Mais déjà a la fin de la même année les changes devinrent brusquement défavorables au pays. Les points d'or ne pouvaient limiter les oscillations du cours du change, parce que la circulation était composée uniquement de billets inconvertibles. Et l'agio sur l'or s'était accru rapidement jusqu'à 7°/o, maximum atteint en décembre 1893, pour diminuer en 1894 et disparaître en 1895. La Banque intervint pour influencer les changes par des ventes de devises de 700 à 800 mille florins par semaine. Le total en atteignit 30,6 millions, mais elles ne provoquèrent aucune amélioration sensible,¹ parce qu'elles ne représentaient qu'une demi-mesure. Pour com= battre 1 agio sur I or et la hausse des changes, la Banque aurait dû sacrifier une partie de son or, ce qu'elle ne voulait pas faire, et augmenter le taux de 1 escompte, ce qu' elle ne devait pas faire, parce que 1' Etat avait intérêt à maintenir bas le taux de l'intérêt.
       Après cette mauvaise expérience de 1893, la Banque ne fit plus de ventes de devises en 1894 et 1895 pour influencer les changes, bien que les gouvernements aient fait des efforts pour la gagner à cette politique. Elle abandonna les ventes de devises pour faire comme elle avait fait avant 1893,- elle ne vendait plus de devises, mais elle les prêtait, en n'échangeant pas les devises contre des billets, mais du papier à court terme contre du papier à long terme.
       Elle ne céda qu en 1S96, ou la circulation fiduciaire fut simplifiée par le retrait de 200 millions de florins en billets d'Etat, ce qui a encou= rage la Banque à diriger la politique des devises. Les oscillations exa» geiees des changes que nous retrouvons dans la période précédente, furent éliminées grâce à l'activité de la Banque.
       En 1897, le commencement des hostilités entre la Grèce et la Turquie ht craindre le retour de I agio. La demande de devises or aug» ⁱ * ³

      i II en était de meme des ventes plus importantes encore de la «Creditanstait»,

appartenant au groupe de Rotschild, qui avait le plus grand intérêt à l'amélioration du change, parce que l'emprunt or avait été écoulé par son intermédiaire et qu'elle devait se procurer de l'or pour verser à l'Etat le produit de l'emprunt. Dans la seule journée du

3 mai 1893, elle vendit des devises pour 6,000.000 fl.