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LA CHANSON DE ROLAND

retour possible, parce qu ii n’y avait pas en eux de
principe vital qui pùt survivre à leur destruction.
Au contraire, nous avons vu des nations, com me
TAllemagne, corame l’Ilalie, après des désastres qui
paraissaient irréparables, se reconstituer par leur
propre force et reprendre uno vie plus puissante :
conqnises, démembrées, morcelées de toules facons,
sou raises aux traitements les plus désorganisateurs,
elies ont continue à vivre d’une vie latente, qui
s’est révélée victorieusement des que l’occasion est
venue. Depuis un siede, nous assistons avec tris­
lesse à une lotte où peut-ètre Tissue sera différente,
où la nation, quelque réelle que soil sa vie organique, est, on pent le craindre, condamnée à soc­
comber; mais les conditions qui se sont réunies
pour écraser la malheureuse Pologne sont bien
exccptionnelles, et, quelque terribles et persistantcs
qu’elles aient été, elles n'ont pas réussi encore à
dé lenire chez le pen pie polonais la conscience de sa
nationality et Te-poir de sa renaissance.
Quelle est done, analysée avec impartialité, celle
force mystérieuse qui se refuse à vivifìer les crea­
tions les plus puissantes, les combinaisons les plus
ingénieuses, et qui mainticnt obstinément unis les
groupes que tout concourt à détruire ? Identique
dans ses manifestations, la conscience nationale
pent avoir des sources diverses et se développer de
plusieurs manières. Tantòt elle repose sur la race,