AVANT-PROPOS Tout récemment, la presse attirait l'attention du public sur deux incidents de la vie économique et diplomatique internationale : à Cardifï, les dockers chinois introduits par les compagnies de 'transports pour remplacer les ouvriers grévistes durent être protégés par la troupe contre les violences de ces derniers (juillet); la République argentine, en imposant aux émigrants italiens des obligations d'ordre hygiénique qui parurent vexajtoires, se vit à la veille d'une rupture avec le gouvernement romain (août). Ces deux incidents, qui se rapportent aux deux aspects ethniques de l'émigration mondiale, — la blanche et l'autre, — ne sont pas des exceptions dans l'histoire de l'émigration, remplie de faits analogues. De ceux-ci, jamais, semble-lt-il, on ne s'est préoccupé en France à un point de vue systématique, qui dépassât l'horizon strictement politique (i) : c'est ce qui lait l'intérêt principal du volume consacré par M. G. Prato à ce qu'il appelle le « protectionnisme ouvrier », et dont nous présentons au public français une traduction, revue et augmentée par l'auteur (2). M. Prato était mieux à même que personne de traiter le (1) A citer cependant quelques éléments dans Gemaehling. Les sous-concurrences ouvrières. Paris, 1910, in-8, et M. Didioot, Les salariés étrangers en France. Paris, 1911, in-8. (2) L'édition italienne. Il protezïonismo operaio, constitue le t. VII